Egypte: Amnesty inquiète suite à l’extension de l’état d’urgence   
20/09/2011

"L’extension de la législation d’urgence par les autorités militaires égyptiennes constitue la pire érosion des droits humains depuis la démission du président Hosni Moubarak cette année", a déploré Philip Luther, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et...



...Afrique du Nord d’Amnesty International dans un communiqué. "Ces changements menacent considérablement le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion et le droit de grève", a-t-il ajouté. "Il est inquiétant de constater que les forces de sécurité sont une fois de plus dotées des pouvoirs dont elles ont abusé avec une telle impunité auparavant", a ajouté M. Luther. L’organisation internationale des droits de l’Homme a, dans ce sens, appelé le Conseil suprême des forces armées, aux commandes du pays depuis la chute du régime de Hosni Moubarak, de "non seulement annuler ces modifications, mais aussi de mettre fin à l’état d’urgence dans son ensemble, comme il l’a promis quand il a pris le pouvoir en février". Etendue par les autorités égyptiennes en réaction à l’attaque contre l’ambassade d’Israël au Caire la semaine dernière et qui a fait plusieurs morts et blessés, cette loi a été décriée par des organisations nationales et internationales des droits de l’Homme, ainsi que par des forces politiques égyptiennes, qui évoquent "un retour en arrière". A cet égard, plusieurs mouvements politiques ont dénoncé la passivité initiale des forces de l’ordre, estimant qu’elle avait permis à la situation de dégénérer ensuite en violents affrontements. D’après la Coalition des jeunes de la révolution, "la disparition des forces de l’armée et de la police au moment où des manifestants ont commencé à escalader le bâtiment (de l’ambassade) et leur réapparition trois heures plus tard est un "scénario visant à diaboliser la révolution et présenter les révolutionnaires comme des voyous". Pour leur part, les Frères musulmans ont mis en garde l’armée contre la tentation d’invoquer la sécurité pour ralentir la transition vers un pouvoir civil. Les Frères musulmans ont également mis en garde contre un possible report des législatives prévues à l’automne sous prétexte de détérioration de l’état de la sécurité. Le Parti de la liberté et de la justice (islamiste) a, de son côté, exprimé son "refus de toute tentative d’utiliser et exploiter ces incidents pour appliquer des dispositions martiales, restreindre les libertés ou retarder les échéances de la période de transition". En vigueur depuis trente ans, la loi sur l’état d’urgence prévoit des dispositions policières et judiciaires hors du droit commun, en particulier le recours à des tribunaux d’exception. Cette loi permet aussi à des tribunaux d’exception de juger les auteurs de l’attaque contre l’ambassade d’Israël et d’interdire toutes les manifestations en cette période de transition démocratique. En 2010, l’ancien président déchu Hosni Moubarak avait décidé de limiter l’application de cette loi à la lutte anti-terroriste et au trafic de drogue.


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