Droits de l’homme:Aziz invité à la remise du prix Houphouët   
15/09/2011

Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a pris part, mercredi 14 septembre, au siège de l’Unesco à Paris à la cérémonie de remise du «Prix Félix Houphouët-Boigny pour la paix de l’Unesco», décerné cette année, à l’Ong Argentine «Grands-mères de la place de Mai».



Il s’agit d’une Ong de défense des droits de l’homme, fondée en 1977 par des proches de personnes disparues entre 1976 et 1983 en Argentine sous la dictature militaire.

L’Ong dirigée Estela de Carlotto s’était investie dans la recherche des enfants d’opposants nés en prison, enlevés et confiés à des proches du régime militaire .Sur 500 cas estimés, l’Ong a pu rendre leur identité à 105 enfants d’opposants portés disparus pendant cette dictature responsable de la disparition d’environ 30.000 personnes. Des personnes rendues à leurs familles grâce à l’Ong ont assisté à la cérémonie.


Outre le président Aziz, la cérémonie a été marquée par la présence de la présidente de l’Argentine Mme Cristina Kirchner et les chefs d’Etat : Burkinabè, Blaise Compaoré ; Sénégalais, Abdoulaye Wade et Ivoirien Alassane Ouattara. Les chefs d’Etat Nigériens et Béninois étaient représentés par des Premiers ministres tandis que le présidents de France et du Mali étaient représentés par des ministres et le président Gabonais par la présidente du Senat de ce pays.

La cérémonie a débuté par l’allocution de M. Amine Traoré Secrétaire exécutif du «Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix» qui a souligné la présence des chefs d’Etat et celle du « président des pauvres» de Mauritanie Ã  la dite cérémonie, quelque peu perturbée à ses débuts, par les ovations des partisans des présidents ivoiriens et sénégalais à l’intérieur de la salle tandisque les CRS français se chargeaient de repousser une centaine d’opposants sénégalais et ivoriens à l’extérieur du siège de l’Unesco.

 

Par la suite la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova a prononcé une allocution dans laquelle elle a rendu hommage à la lutte des grandes mères d’Argentine contre l’injustice et le mensonge. Une lutte qui a fait que des enfants ont été finalement retrouvés et qu’un camp de torture sous la dictature ait été transformé en centre international des droits de l’homme .

 

M. Michel Mercier ministre français de la justice s’est exprimé au nom du président Sarkozy soulignant l’entrée en vigueur depuis décembre 2010 de la convention internationale contre les disparitions forcées assimilées maintenant aux crimes contre l’humanité .

 

M. Henri Konan Bédié président du PDCI de Cote d’ivoire (protecteur du prix) , M. Alassane Dramane Ouattara président de la République de Cote d’ivoire et M. Abdou Diouf secrétaire général de la Francophonie ont pris la parole lors de la cérémonie marquée par un discours prononcé en arabe  par le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Discours dont voici la traduction intégrale.

"Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat,
Madame Irina Bocova, Directrice générale de l’UNESCO
Messieurs le Protecteur et le Parrain du Prix Félix Houphouët-Boigny,
Excellence Monsieur Mario Soares, Président du Jury du Prix Félix Houphouët-Boigny,
Monsieur le Secrétaire Exécutif du Prix Félix Houphouët-Boigny,
Mesdames les "Grands-mères de la Place de mai", Lauréates du Prix Félix Houphouët-Boigny
Honorables invités
Mesdames et Messieurs

Permettez-moi d’exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude, pour l’honneur que me fait Madame la Directrice générale de l’UNESCO, en m’invitant à prendre part à la cérémonie solennelle de remise du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, édition 2011.

 

Je voudrais rendre, à titre posthume, un hommage mérité à un illustre fils de notre continent, feu Félix Houphouët-Boigny, le "sage de l’Afrique", qui a su bâtir, dans la paix et la concorde, une nation ivoirienne riche de sa diversité culturelle, ouverte sur son environnement régional et international et prospère du labeur et des talents de ses habitants et de ses fabuleuses potentialités économiques, à telle enseigne que nombre d’observateurs n’avaient pas hésité, à l’époque, à parler de "miracle ivoirien".

 

Le Prix Félix Houphouët-Boigny honore, certes, la mémoire d’un homme politique hors pair, mais aussi de tout un continent; un contient dont la jeunesse, aux prises avec les incertitudes d’un monde en perpétuel bouleversement, peut s’inspirer aujourd’hui d’un "modèle" authentique, pour mieux maitriser le présent et appréhender l’avenir.


Sous le leadership de notre frère, le Président Alassane Dramane Ouattara,la Côte d’Ivoire recouvre, aujourd’hui -à la satisfaction de ses citoyens et de ses nombreux amis dans la sous-région et de par le monde- la place de choix qui est la sienne, sur la scène régionale et internationale.

 

Le jury, en décernant, cette année, le Prix Félix Houphouët-Boigny aux Grands-mères de la place de mai à Buenos Aires, en hommage au combat pacifique et inlassable pour la dignité des leurs et au-delà de tous les laissés-pour-compte en Amérique latine et ailleurs, envoie un message sans équivoque, en faveur de la promotion de la culture de la paix et des droits humains fondamentaux.

 

Il s’agit là d’une contribution de la plus haute importance, à l’oeuvre de civilisation humaine. Qu’il me soit permis de féliciter chaleureusement les vaillantes récipiendaires du Prix Félix Houphouët-Boigny 2011 et de rendre hommage à leur pugnacité dans leur quête de justice.

 

La promotion de la culture de la paix en Afrique, exige d’actionner simultanément plusieurs leviers; il s’agit, en effet, de prendre des mesures vigoureuses en vue de soulager la grande détresse matérielle des plus démunis, de mettre sur pied les instruments juridiques et financiers adaptés pour mettre fin aux séquelles des conflits internes, aux pratiques archaïques séculaires, spécialement celles visant les femmes, et de mobiliser les ressources disponibles pour améliorer les taux d’accès aux services de base, tels l’eau potable, la santé, l’éducation et l’électricité.

 

Dans un contexte économique mondial défavorable, l’Afrique apprend à compter sur ses ressources propres; cela exige une rationalisation de l’usage des moyens publics, nécessitant l’engagement d’une lutte vigoureuse contre la gabegie. Tel est sommairement l’un des soucis majeurs de l’action publique que le gouvernement mauritanien, a l’honneur de mettre en oeuvre, en ce moment.

 

La Mauritanie, pays riche de sa double appartenance à l’espace magrébin et subsaharien, constitue un emplacement idéal pour l’implantation d’un nouvel institut afro-arabe de culture de la paix.  La création d’un tel institut, dans la région sahélo-saharienne, avec l’appui de l’UNESCO et du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, aiderait à former une masse critique de chercheurs et à mutualiser les outils d’aide à la décision, non seulement au sujet de la problématique de la recherche de la paix, mais aussi à propos de questions connexes, tels les trafics illicites, le banditisme armé et la grande délinquance en général, autour et dans le désert du Sahara.

 

Je ne saurais terminer ce mot, sans exprimer mon estime et ma grande admiration pour les organisateurs de la présente cérémonie et leur renouveler mes sincères remerciements.

Je vous remercie"

 

 

 


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