L’intersyndicale a présenté le 19 Janvier 2011, une plate forme revendicative au Premier Ministre et au Président de l’Union Nationale du patronat Mauritanien (UNPM) pour les inviter à s’engager dans des négociations tripartites entre les partenaires sociaux
C’est dans ce cadre qu’elle a organisé une série d’actions intersyndicales (marches, meetings et des rassemblements) dans toutes les régions du pays.
Au lieu de prendre les mesures nécessaires pour déterminer les organisations syndicales ouvrières les plus représentatives qui seront les seules habilitées à négocier au nom et pour le compte des travailleurs conformément aux dispositions des articles 90 et 265 du code de travail, le Ministère chargé du travail a rassemblé les autres organisations syndicales et les a exhorté à se préparer aux négociations imminentes et de présenter leur propre cahier de doléances.
Le 21 Mars, dans une émission télévisée, la Ministre a annoncé l’ouverture des négociations et a convié les organisations syndicales à une réunion d’information sur ce sujet. Dans un souci de conformité de ces négociations avec la loi, nous avons publié, le 03 Avril 2011, une lettre ouverte au Président de la République, largement relayée par la presse afin que l’opinion en prenne connaissance.
Au cours de la rencontre que nous avons eu avec le Premier Ministre sur sa propre demande, nous lui avons rappelé verbalement des dispositions juridiques nécessaires pour engager les négociations et nous lui avons par la suite saisi par lettre en date du 13 Avril pour le rappeler de ses responsabilités quant au respect des critères exigées par la loi en la matière, lettre restée jusqu’à présent sans suite.
Poursuivant son attitude qui consiste à ignorer totalement nos correspondances et nos mises au point directs et par voie de presse, le Ministère a adressé le 21 Avril des lettres d’invitation aux bureaux exécutifs de toutes les centrales syndicales pour les convier à prendre part à la cérémonie d’ouverture des négociations prévues le 27 avril 2011, lettre à laquelle nous avons répondu en réaffirmant notre attachement aux négociations et la nécessité de déterminer les organisations les plus représentatives. En réponse à notre lettre, la Ministre de la fonction publique, du travail et de la modernisation de l’administration a confirmé la tenue des négociations sans pour autant déterminer les organisations les plus représentatives.
Nous considérons qu’en entreprenant de telles mesures, le gouvernement vise à :
• Violer et piétiner la loi sans détour
• L’impossibilité de parvenir à un accord en raison de la pluralité des négociateurs dont certains ne représentent pas les intérêts et les préoccupations des travailleurs
• Détourner l’attention de l’opinion publique des mouvements de contestation menés par les travailleurs
• Revenir sur les accords qui ont été conclus avec l’organisation internationale du travail concernant les critères de représentativité des travailleurs.
Face à cette situation, l’intersyndicale regroupant la CGTM et la CNTM :
- réaffirme son aspiration à des négociations collectives engagées sur des bases juridiques sereines qui ont pour seul interlocuteur les représentants légitimes des travailleurs
- exprime son attachement au respect des textes juridiques régissant l’action syndicale en vigueur dans notre pays qui prescrit au Ministre chargé du travail l’obligation de déterminer par arrêté les syndicats les plus représentatifs
- considère que l’empiétement et la violation la loi laissent penser que les résultats des négociations seront moins bien respectés.
Nouakchott, le 27 Avril 2011
Pour la CGTM Abddallahi ould Mohamed dit Nahah
Pour la CNTM Mohamed Ahmed ould Saleck
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