Le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Driss El Yazami, a souligné, mercredi 27 avril à Nouakchott, le rôle des conseils nationaux des droits de l’Homme en matière d’investigation, de détection et de médiation, et dans...
...l’incitation des autorités publiques à la poursuite des réforme politiques et la consécration des garanties constitutionnelles, institutionnelles et législatives dans le domaine de la protection des droits de l’Homme. Dans une allocution lors de la 7ème rencontre annuelle des institutions arabes des droits de l’Homme, organisée sous le thème "rôle des institutions nationales dans le suivi de la mise en oeuvre des recommandations des organes de traités", M. El Yazami a indiqué que cette rencontre intervient dans un contexte régional particulier marqué par des mouvements de protestation dans plusieurs pays arabes revendiquant des réformes politiques, sociales, économiques et dans le domaine des droits de l’Homme. "Nous confirmons notre soutien au droit à la protestation pacifique et au droit des peuples concernant l’exercice de certaines libertés fondamentales, notamment le droit au rassemblement, à la protestation, à l’expression et à l’information, dans le strict respect des normes internationales dans ce domaine", a-t-il relevé dans ce sens. Il a soutenu que le thème retenu pour cette rencontre revêt une grande importance et cadre avec les attributions des institutions nationales, conformément aux principes de Paris définissant le statut et le fonctionnement desdites institutions, notant que les principes de Paris appellent à la coopération avec l’organisation des Nations Unies, y compris les organes de traités. Mettant l’accent sur le rôle de plus en plus important des institutions nationales des droits de l’Homme dans le monde arabe, au nombre de onze actuellement, en matière de promotion et de protection des droits de l’homme, il a estimé qu’il est temps d’oeuvrer pour la création d’un réseau des institutions nationales arabes, et partant mieux exploiter les résultats de ces rencontres annuelles. M. El Yazami a rappelé, par la même occasion, que le Conseil consultatif des droits de l’homme (CCDH) au Maroc a été érigé, par Dahir, en conseil national des droits de l’homme (CNDH), mettant en avant ses larges prérogatives dans les domaines de promotion et de protection des droits de l’homme, son indépendance, sa composition et ses mécanismes régionaux mis en place pour assurer la proximité des citoyens. De son côté, Mohamed Abdallahi Ould Khatra, commissaire chargé des droits de l’homme, de l’action humanitaire et des relations avec la société civile en Mauritanie, a souligné les avancées réalisées par son pays dans le domaine des droits de l’homme, notant que la Mauritanie a connu ces derniers temps une rupture totale avec le passé, et ce à travers "le règlement du dossier du passif humanitaire, la lutte contre les malversations et les séquelles de l’esclavage". Il a ajouté que le choix de la concertation et du dialogue avec tous les acteurs des droits de l’homme et la collaboration positive avec les institutions internationales ont permis "l’adoption de notre rapport national par le conseil international des droits de l’homme". Pour sa part, Mme Navanethem Pillay, haut commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, a fait remarquer que les Institutions nationales des droits de l’homme (INDH) constituent des instruments essentiels dans la protection des droits de l’homme au niveau national, affirmant que la protection de ces droits nécessite une justice indépendante, un mécanisme de contrôle parlementaire actif, une administration équitable, une société civile dynamique et une presse libre et responsable. Les travaux de cette rencontre de deux jours, organisée par la Commission nationale des droits de l’Homme de Mauritanie, en collaboration avec le Conseil national des droits de l’Homme du Maroc, le Bureau du Haut commissariat aux droits de l’Homme en Mauritanie et le Programme des Nations Unies pour le Développement, sont axés sur "le rôle des institutions nationales dans le suivi de la mise en oeuvre des recommandations des organes de traités". Cette édition a pour objectifs de promouvoir la coopération et la complémentarité entre les organes de traités et les institutions nationales arabes dans leur rôle de promotion et de protection des droits de l’Homme et de renforcer les capacités des INDH arabes dans le suivi et la mise en oeuvre des recommandations et observations formulées par les organes de traités. Elle vise également à favoriser les échanges et les bonnes pratiques dans le suivi de la mise en oeuvre des recommandations et à inciter à la création d’une plateforme régionale de dialogue et de concertation au bénéficie de la mise en oeuvre sur le terrain des recommandations adoptées par le Groupe de Travail de l’examen périodique universel. Prennent part aux travaux de cette rencontre, à laquelle ont été invités plusieurs pays, à savoir le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, Djibouti, la Jordanie, la Palestine, l’Arabie saoudite, le Qatar et Oman, des représentants des Institutions nationales arabes des droits de l’Homme, des organisations internationales et régionales et des organisations gouvernementales et non-gouvernementales, ainsi que des parlementaires, des académiciens et des experts internationaux et nationaux. Les travaux s’articuleront autour de séances plénières et d’ateliers de travail sur différents thèmes, dont "le rôle des INDH dans le renforcement du système des organes de traités", "l’interaction des INDH avec les organes de traités", "le rôle des INDH dans l’élaboration des rapports nationaux" et "le rôle des institutions nationales dans le suivi de la mise en oeuvre des recommandations des organes de traités". La première rencontre arabe des droits de l’Homme a été organisée en Egypte, du 6 au 8 mars 2005, la deuxième au Qatar du 4 au 6 mars 2006, sur le thème "la culture des droits de l’Homme", la troisième sur "le rôle des Institutions nationales dans le renforcement de l’indépendance de la justice"(Rabat du 12 au 14 novembre), la quatrième sur "les droits économiques, sociaux et culturels" (Algérie du 18 au 19 mars 2008), la cinquième sur "les élections dans le monde arabe et leur impact sur les droits de l’Homme", (la Jordanie, du 8 au 9 mars 2009). La dernière rencontre a eu lieu, les 12 et 13 mai à Rabat, sur le "rôle des Institutions nationales des droits de l’Homme dans le renforcement de l’Etat de droit". (MAP).
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