Note d’information d’IRA-Mauritanie   
03/04/2011

IRA- Mauritanie (Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste en Mauritanie, une organisation généraliste des Droits Humains, non reconnue par le gouvernement mauritanien) a été informée par des militants, des sympathisants et autres citoyens...



...vivants dans le département de Arafat (quartier périphérique de Nouakchott) de la présence de trois fillettes esclaves, dans les foyers respectifs de Salka Mint Hamed, Fatimetou Mint Cheikh Seyyidi et Mettou Mint Abdallahi ould Abdennoune.

Mardi 23 mars 2011, après avoir confirmé la véracité des allégations de plusieurs personnes du voisinage des trois foyers, le président d’IRA- Mauritanie et plusieurs dirigeants de cette organisation, se déplacèrent rencontrer le Hakem (préfet du département de Arafat), a qui les trois cas ont été soumis par écrit et en présence des dirigeants du FLERE (Front de Lutte contre l’Esclavage, le Racisme et l’Exclusion) et des présidents des organisations alliées à IRA, SOS-Esclaves et AFCF (Association des Femmes Chefs de Familles).
Le préfet d’Arafat (Mohamed ould Soueïdi), ordonna aussitôt à la police de se déplacer chez les foyers sus- indiqués afin d’arrêter les présumés coupables et de les transférer avec les victimes à la brigade des mineurs à Nouakchott au cas où les faits s’avéreraient exacts. Sur les lieux, la police constata les détentions respectives de Houeyja Mint Mohamed Lemine (14 ans), Meima Mint Amar (13 ans) et Salka Mint Ahmed (11 ans) par les trois femmes. Immédiatement après ce constat, la police transféra les dites femmes et les fillettes à la brigade des mineures devant se charger de l’enquête.

Mais l’inspectrice de police chargée de la brigade des mineurs (Mekfoula mint Mohamd Elhadrami), suivant la ligne officielle, traditionnelle et immuable de dénis actif de l’esclavage et pratiques assimilées, s’empressa, la même journée, de bâcler l’enquête avec beaucoup de parti pris, relaxant les présumées esclavagistes non sans leurs remettre les victimes, au grand dam des dirigeants des organisations des Droits Humains et des dizaines de militants d’IRA- Mauritanie rassemblés en sit-in devant les locaux de la brigades des mineurs.

Désespérés et outrés par cette énième manœuvre d’impunité dont le classement sans suite de ces cas avérés d’esclavage n’est que l’expression, Biram Dah Abeid, Boubacar Messaoud et Aminetou Mint El Moctar et Mariem mint Enneyni, entamèrent aussitôt un sit-in et une grève de la faim dans les locaux de la brigade.

Pendant ce temps, les dirigeants du FLERE et les militants d’IRA-Mauritanie renforçaient et prolongeaient leur sit-in dehors en arborant des banderoles hostiles à l’esclavage et à l’impunité. Les jeunes de la coordination du 25 février, plusieurs personnalités du FONADH (Forum des Organisations Nationales de Droits Humains), les dirigeants et les députés de l’Opposition et les membres de l’Office National des Avocats se relayèrent devant la brigade des mineurs, au cœur de la ville de Nouakchott, pour soutenir les manifestants et les grévistes de la faim et crier leur ras-le-bol de la politique d’impunité et des crimes esclavagistes.

Après un premier accord entre les autorités mauritaniennes et les dirigeants des trois organisations plaignantes, la grève de la faim est rompue et les sit-in suspendus, le gouvernement mauritanien s’étant engagé à appliquer la loi. Hélas, 24 heures après, les défenseurs des droits humains constatèrent que les autorités agissaient ouvertement à l’opposé des promesses exprimées. Ceci amena les dirigeants des ongs des Droits Humains à revenir sur leurs positions par rapport à l’accord et à reprendre leur sit-in et grève de la faim ; ce qui se suivit de la forte mobilisation des militant s dans la cour jouxtant la brigade.

Durant 24 heures, cette affaire avait été sujette aux tergiversations des organes de l’Etat, avant que le président de l’assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheïr, n’entre en ligne et pèse de tout son poids. C’est ce qui eut pour effet d’amener les autorités supérieures du pays à céder. Alors acceptent-elles enfin d’entamer, et pour la première fois de l’histoire du pays, un début de poursuite pour crime d’esclavage conformément aux lois longtemps votées et/ou ratifiées lesquelles se heurtaient toujours à une absence réelle de volonté officielle d’application.

Ainsi, le dimanche 27 mars 2011, le procureur de la république du tribunal de Nouakchott, inculpe en procédure de flagrant délit : Salka mint Hamed, Fatimetou mint Cheikh Seyyidi et Mettou mint Abdallahi ould Abdennoune de crime d’esclavage tout comme Ahmed ould Zayed (père de Salka mint Ahmed) ainsi que Khdeyja mint Mbareck (présumée mère de Houeyja mint Mohamed Lemine) de complicité. Tous ces prévenus ont été écroués le même jour à la prison civile de Nouakchott.

IRA- Mauritanie espère que le gouvernement national et la justice mauritanienne sauront respecter le droit et agir dans le sens des attentes des organisations de la société civile et des forces politiques nationales mais aussi de la communauté internationale.

Nouakchott, le 02 avril 2011

Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA)

 

 


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