Le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz laisse transparaitre depuis quelques temps des faiblesses notoires dans sa communication face à des coups de boutoir qui l’assaillent de toutes parts ; les spécialistes qui l’entourent, s’ils en sont...
...peinent à se retrouver dans cet imbroglio et font dans l’amateurisme créant au pouvoir plus de problèmes qu’ils ne lui en résolvent.
Les acquis bien que perceptibles ne sont pas suffisamment, ni judicieusement mis en exergue et deviennent du coup des armes que les détracteurs retournent aisément contre ce pouvoir (indemnités, routes, scanners et prix).
Les islamistes entre autres, ont vite compris imposant leurs points de vue sur la toile et surplombant les stratèges du pouvoir dans ce domaine.
Et pourtant coté pouvoir ce ne sont pas les hommes qui manquent.
Je me limiterai dans cet article avec tout le respect que je dois aux autres à un homme qui est l’un des premiers soutiens de Mohamed Abdel Aziz depuis la période de la transition et qui peine à trouver sa vraie place dans le système.
Imam Cheikh Ould Ely est un journaliste, ancienne vedette de Radio Mauritanie et de la Télévision Nationale, puis directeur technique et commercial de la SMPI, ayant travaillé au système des Nations Unies pendant plus de 15 ans avec un brio que tout le monde lui reconnait avant de devenir en 2005 conseiller de presse du Premier ministre.
C’est de ce piédestal qu’il a conçu et supervisé avec une équipe de grands professionnels de la place, l’élaboration des textes de loi sur la liberté de la presse et de l’audiovisuel, la HAPA. II reste incontestablement le père de la réforme de la presse en Mauritanie lancée en 2006 durant la période de transition démocratique, qui a institutionnalisé la profession lui ouvrant de réelles perspectives.
Son parcours professionnel marqué par la compétence, le sérieux, l’humilité et la franchise unanimement reconnus, ne semble guère plaider en sa faveur.
Si son départ de la Primature se justifiait en 2007 par l’exigence incompréhensible du départ de tous les fonctionnaires ayant piloté la première transition, son deuxième départ en 2008, s’expliquait -assez curieusement- par le fait qu’il avait donné la parole à un opposant (Isselmou Ould Abdel Kader ) sur les plateaux de la Télévision de Mauritanie dans un contexte de crise politique et de musellement des voix discordantes. Un geste de haute signification parce qu’il enlevait à l’opposition son argument de musèlement en lui permettant de s’exprimer sur un media d’Etat voué à l’époque au culte de la personnalité et à la stigmatisation des opposants. Un geste dont la véritable dimension n’était autre que la volonté d’ouverture et de tolérance et qui fut autrement interprété. «Cuisiné» par les gendarmes, Imam Cheikh a été demis de ses fonctions et l’opposant qui s’était permis des écarts de langage est allé en prison ! Réhabilité quelques mois après et nommé secrétaire général du ministère des affaires islamiques le très moderniste Imam Cheikh fonce de nouveau et connaitra le même destin. Le ministère pour fonctionnaires traditionnalistes, drapés dans leurs boubous, privilégiant l’oralité à l’écrit, a commencé avec Imam Cheikh à prendre les allures d’une véritable administration à la fois dans la forme et dans le fond. Les fonctionnaires de ce département se mettent au pointage, au costume, à l’Internet, aux annotations, aux respects des procédures et la session du pèlerinage 2010 aura été l’une des plus transparentes de l’histoire du ministère. Le dernier passage de l’IGE n’a révélé aucune responsabilité directe de l’homme dans quelque malversation ou détournement preuve qu’aucune mise en demeure ni sanction personnelle ne lui sera adressée personnellement; mieux il a mis en place les bases d’une gestion transparente et de procédures dont se félicitent certains de ses anciens collaborateurs que nous avons rencontrés.
Les imams de mosquées ont été structurés, le regroupement des associations d’imams sous une seule chapelle est à son actif, l’implication du département à travers une stratégie coordonnée dans la lutte idéologique contre le terrorisme c’est encore lui. N’oublions pas non plus que par son appartenance au secteur de la communication il a pu concevoir et mettre en application une excellente politique de communication pour le Ministère qui a fait d’ailleurs beaucoup d’envieux.
Pourquoi en veut-on alors, à Imam Cheikh ? Et plus précisément : Qui lui en veut ?
Quel intérêt pour Ould Abdel Aziz de se séparer d’un homme qui constituerait bien une convergence en cette période- ci, où le pouvoir cherche ses marques. Isselmou Ould Moustapha
|