Imam Cheikh Ould Ely: Qui lui en veut?    
02/04/2011

Le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz laisse transparaitre depuis quelques temps des faiblesses notoires dans sa  communication face Ă  des coups de boutoir qui l’assaillent de toutes parts ; les spĂ©cialistes qui l’entourent, s’ils en sont...



...peinent à se retrouver dans cet imbroglio et font dans l’amateurisme créant au pouvoir plus de problèmes qu’ils ne lui en résolvent.

Les acquis bien que perceptibles ne sont pas suffisamment, ni judicieusement mis en exergue et deviennent du coup des armes que les dĂ©tracteurs retournent aisĂ©ment contre ce pouvoir (indemnitĂ©s, routes, scanners et prix).

Les islamistes entre autres, ont vite compris  imposant leurs points de vue sur la toile et surplombant les stratèges du pouvoir dans ce domaine.

Et pourtant coté pouvoir ce ne sont pas les hommes qui manquent.

Je me limiterai dans cet article avec tout le respect que je dois aux autres Ă  un homme qui est l’un des premiers soutiens de Mohamed Abdel Aziz depuis la pĂ©riode de la transition et qui peine Ă  trouver sa vraie place dans le système.

 Imam Cheikh Ould Ely est un journaliste, ancienne vedette de Radio Mauritanie et de la TĂ©lĂ©vision Nationale, puis directeur technique et commercial de la SMPI, ayant travaillĂ© au système des Nations Unies pendant plus de 15 ans avec un brio que tout le monde lui reconnait avant de devenir en 2005 conseiller de presse du Premier ministre.

C’est de ce piédestal qu’il a conçu et supervisé avec une équipe de grands professionnels de la place, l’élaboration des textes de loi sur la liberté de la presse et de l’audiovisuel, la HAPA. II reste incontestablement le père de la réforme de la presse en Mauritanie lancée en 2006 durant la période de transition démocratique, qui a institutionnalisé la profession lui ouvrant de réelles perspectives.

Son parcours professionnel marquĂ© par la compĂ©tence, le sĂ©rieux, l’humilitĂ© et la franchise unanimement reconnus, ne semble guère plaider en sa faveur.

Si son dĂ©part  de la Primature se justifiait en 2007 par l’exigence incomprĂ©hensible du dĂ©part de tous les fonctionnaires ayant pilotĂ© la première transition, son deuxième dĂ©part en 2008, s’expliquait -assez curieusement- par le fait qu’il avait donnĂ© la parole Ă  un opposant (Isselmou Ould Abdel Kader ) sur les plateaux de la TĂ©lĂ©vision de Mauritanie dans un contexte de crise politique et de musellement des voix discordantes.
Un geste de haute signification parce qu’il enlevait Ă  l’opposition son argument de musèlement en lui permettant de s’exprimer sur un media d’Etat vouĂ© Ă  l’époque au culte de la personnalitĂ© et Ă  la stigmatisation des opposants.
Un geste dont la vĂ©ritable dimension n’était autre que la volontĂ© d’ouverture et de tolĂ©rance et qui fut autrement interprĂ©tĂ©.
«Cuisiné» par les gendarmes, Imam Cheikh a Ă©tĂ© demis de ses fonctions et l’opposant qui s’était permis des Ă©carts de langage est allĂ© en prison !
RĂ©habilitĂ© quelques mois après et nommĂ© secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ministère des affaires islamiques le très moderniste Imam Cheikh fonce de nouveau et connaitra le mĂŞme destin.
Le ministère pour fonctionnaires traditionnalistes, drapés dans leurs boubous, privilégiant l’oralité à l’écrit, a commencé avec Imam Cheikh à prendre les allures d’une véritable administration à la fois dans la forme et dans le fond.
Les fonctionnaires de ce département se mettent au pointage, au costume, à l’Internet, aux annotations, aux respects des procédures et la session du pèlerinage 2010 aura été l’une des plus transparentes de l’histoire du ministère.
Le dernier passage de l’IGE n’a rĂ©vĂ©lĂ© aucune responsabilitĂ© directe de l’homme dans quelque malversation ou dĂ©tournement preuve qu’aucune mise en demeure ni sanction personnelle ne lui sera adressĂ©e personnellement; mieux il a mis en place les bases d’une gestion transparente et de procĂ©dures dont se fĂ©licitent certains de ses anciens collaborateurs que nous avons rencontrĂ©s.

 Les imams de mosquĂ©es ont Ă©tĂ© structurĂ©s, le regroupement des associations d’imams sous une seule chapelle est Ă  son actif, l’implication du dĂ©partement Ă  travers une stratĂ©gie coordonnĂ©e dans la lutte idĂ©ologique contre le terrorisme c’est encore lui. N’oublions pas non plus que par son appartenance au secteur de la communication il a pu concevoir et mettre en application une excellente politique de communication pour le Ministère qui a fait d’ailleurs beaucoup d’envieux.

Pourquoi en veut-on alors, Ă  Imam Cheikh ? Et plus prĂ©cisĂ©ment : Qui lui en veut ?

Quel intĂ©rĂŞt pour Ould Abdel Aziz de se sĂ©parer d’un homme qui constituerait bien une convergence en cette pĂ©riode- ci, oĂą le pouvoir cherche ses marques. 
Isselmou Ould Moustapha

 


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