Le comité Ad Hoc de l’Union Africaine (UA) sur la Libye a tenu une réunion le 19 mars à Nouakchott. Dirigé par le président Mauritanien et regroupant les Présidents Malien et Congolais, en plus de deux ministres représentant les Présidents Sud-africain et Ougandais...
...ainsi que le Président de la commission de l’UA et le commissaire de la paix et de la sécurité de l’UA, le comité Ad Hoc a appelé, à la fin de ses travaux qui ont duré six heures d’horloge, à la "cessation immédiate" de toutes les hostilités en Libye où une coalition internationale a entamé des frappes aériennes, au début de la réunion du dit comité.
Prononçant une allocution à l’ouverture des travaux le président mauritanien a indiqué que la situation en Libye n’a cessé de se dégrader dangereusement exigeant, comme convenu lors de la rencontre du 10 mars à Addis-Abeba «une action urgente pour une solution africaine» à la crise que traverse ce pays.
Une solution «conforme à notre attachement au respect de l’unité et de l’intégrité territoriale de la Libye, ainsi qu’au rejet de toute intervention militaire étrangère, quelle qu’en soit la forme» a déclaré le présidentAziz.
La réunion de Nouakchott intervenait après l’adoption de la résolution 1973 du conseil de sécurité et le Sommet de Paris consacré à la Libye.
«Nous devons donc, de manière responsable et efficace, tenir compte dans notre démarche, de cette évolution nouvelle et mieux coordonner nos efforts avec tous nos partenaires et toutes les parties concernées» a déclaré le président Aziz. A l’issue de ses travaux le comité Ad Hoc a regretté de ne pouvoir se rendre à Tripoli n’ayant pas été autorisé par la communauté internationale à le faire.
Au finish, le comité Ad Hoc a demandé la coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l’acheminement de l’assistance humanitaire aux populations ainsi que la protection des ressortissants étrangers y compris les travailleurs migrants africains vivant en Libye et la mise en œuvre des réformes politiques pour l’élimination des causes de la crise.
Ci-dessous le communiqué final rendu public par le comité Ad Hoc "1. Le Comité ad-hac de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye créé par la 265ème réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, tenue à Addis-Abeba, le 10 mars 2011, s’est réuni à Nouakchott, le 19 mars 2011. Ont pris part à la réunion Leurs Excellences les Présidents Mohamed Ou Id Abdel Aziz, de la République islamique de Mauritanie; Amadou Toumani Touré, de la République du Mali; Denis Sassou Nguesso, de la République du Congo; et les Ministres représentant Leurs Excellences Yoweri Museveni, Président de la République d’Ouganda, et Jacob Zuma, Président de la République d’Afrique du Sud; ainsi que le Président de la Commission de l’UA, Dr. Jean Ping. 2. La réunion a permis de procéder à un échange de vues approfondi sur la situation en Libye, ainsi que sur les modalités de mise en oeuvre du mandat du Comité ad hoc de haut niveau de l’UA, qui consiste à : (i) interagir avec toutes les parties en Libye et à évaluer continuellement l’évolution de la situation sur le terrain; (ii) faciliter un dialogue inclusif entre les parties libyennes sur les réformes appropriées à entreprendre; et à (iii) interagir avec les partenaires de l’UA, en particulier la Ligue des Etats arabes, l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), l’Union européenne (UE) et l’Organisation des Nations unies, afin de faciliter la coordination des efforts et de solliciter leur appui pour le règlement rapide de la crise. 3. Les membres du Comité ad hoc de haut niveau ont noté que leur rencontre intervient à un moment crucial dans la situation en Libye, marqué par la poursuite des combats, avec les graves conséquences humanitaires qui en résultent, ainsi que par le début de la mise en oeuvre des dispositions pertinentes de la résolution 1973(2011), adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies, le 17 mars 2011, imposant, entre autres, une zone d’exclusion aérienne au dessus de la Libye. Le Comité a noté que ladite résolution reconnaît le rôle du Comité ad hoc de haut niveau de l’UA sur la Libye dans la facilitation d’un dialogue devant conduire aux réformes politiques nécessaires en vue de promouvoir une solution pacifique et durable. 4. Dans ce contexte, la réunion a réitéré la profonde préoccupation de l’UA face à la situation actuelle et à ses conséquences humanitaires. Elle a souligné la grave menace que cette situation fait peser sur la paix, la sécurité et la stabilité de la région dans son ensemble. 5. Le Comité ad hoc de haut niveau a réaffirmé la conviction de l’UA quant à la nécessité d’une action africaine urgente s’articulant autour des points suivants: (i) la cessation immédiate de toutes les hostilités; (ii) la coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l’acheminement diligent de l’assistance humanitaire aux populations dans le besoin; (iii) la protection des ressortissants étrangers, y compris les travailleurs migrants africains vivant en Libye; et l’adoption et la mise en oeuvre des réformes politiques nécessaires pour l’élimination des causes de la crise actuelle. A cet égard, et dans le prolongement du communiqué du CPS du 10 mars 2011, la réunion a réaffirmé la légitimité des aspirations du peuple libyen à la démocratie, à la réforme politique, à la justice, à la paix et à la sécurité, ainsi qu’au développement socio-économique, et la nécessité de veiller à ce que ces aspirations soient satisfaites de façon pacifique et démocratique. 6. Les membres du Comité ad hoc de haut niveau ont exprimé leur regret de ne pouvoir se rendre, comme ils l’avaient envisagé, le 20 mars 2011, en Libye, pour y rencontrer les parties, qui ont, toutes deux, marqué leur accord pour traiter avec lui. Le Comité a, conformément à la résolution 1973(2011) du Conseil de sécurité des Nations unies, demandé l’autorisation nécessaire pour le vol devant conduire ses membres en Libye aux fins de mener à bien son mandat. Cette autorisation lui a été refusée. 7. Aux fins de contribuer activement à la recherche d’une solution rapide, qui s’inscrive dans le cadre de la légalité internationale telle que reflétée dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, le Comité ad hoc de haut niveau a: 1; (i) lancé un appel pressant à toutes les parties concernées, à savoir le Gouvernement libyen et le Conseil national de transition (CNT), pour qu’elles observent sans délai une cessation totale des hostilités et prennent d’autres mesures destinées à désamorcer la tension et à assurer la protection de la population civile. A cet égard, le Comité est convenu de saisir, formellement et immédiatement, les deux parties de son invitation pressante à réagir positivement à cette demande; (ii) réaffirme la pertinence des éléments de la feuille de route articulée par le CPS et repris au paragraphe 5 ci-dessus. Il a invité les autorités libyennes et le CNT à une rencontre qui, dans les plus brefs délais possibles, se tiendrait à Addis Abéba ou dans tout autre endroit qui conviendrait aux parties, pour discuter de cette Feuille de route, y compris la mise en place et la gestion d’une période de transition inclusive qui débouchera sur des réformes politiques répondant aux aspirations du peuple libyen; (iii) demande à la Commission de l’UA de prendre l’initiative d’une réunion, à Addis Abéba, le 25 mars 2011, de hauts représentants de la Ligue des Etats arabes, de l’OCl, de l’UE et des Nations unies (Secrétariat et les cinq membres permanents), ainsi que d’autres partenaires et acteurs, aux fins de: (a) s’accorder sur les voies et moyens d’une sortie rapide de crise, sur la base des éléments énumérés au paragraphe 5 du présent communiqué, ainsi que du paragraphe 2 du dispositif de la résolution 1973(2011), (b) convenir avec eux d’un mécanisme de consultation continue et d’actions concertées à mettre en oeuvre; (iv) décidé, d’organiser sous l’égide des Ministres des Affaires étrangères de ses pays membres, ainsi que de la Commission de l’UA, concomitamment avec la réunion mentionnée au paragraphe 6 (iii) du présent communiqué, une consultation régionale regroupant tous les pays voisins de la Libye et les différents partenaires concernés. Il s’agit, ce faisant, de promouvoir la contribution des pays de la région en vue d’une solution rapide, particulièrement au regard des menaces que la situation actuelle fait peser sur leur sécurité et stabilité, ainsi que sur leur développement. 8. En outre, le Comité ad hoc de haut niveau a réitéré l’appel de l’UA aux Etats membres pour qu’ils apportent un soutien logistique et humanitaire aux travailleurs migrants africains désireux de quitter la Libye, ainsi qu’aux pays voisins contraints de supporter un fardeau disproportionné et aux pays d’origine pour faciliter la réinsertion socio-économique de ces travailleurs migrants. A cet égard, le Comité a demandé à la Commission de prendre les mesures nécessaires pour sensibiliser les Etats membres et convoquer une conférence de mobilisation de ressources. 9. Le Comité ad hoc de haut niveau réaffirme sa détermination à accomplir sa mission, face à l’évolution préoccupante actuelle de la situation et au recours à une intervention armée internationale, en appelle à la retenue et s’engage à ne ménager aucun effort pour faciliter une solution pacifique, dans un cadre africain, prenant dûment en compte les aspirations légitimes du peuple libyen. Dans cette perspective, le Comité ad hoc de haut niveau agira dans le cadre de son mandat et de façon compatible avec, et complémentaire à , la résolution 1973(2011) du Conseil de sécurité des Nations unies. En conséquence, il en appelle à la communauté internationale dans son ensemble pour qu’elle apporte un appui sans réserve à ses efforts. 10. Le Comité ad hoc de haut niveau tiendra sa deuxième réunion très prochainement, à une date et en un lieu à déterminer après les consultations appropriées."
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