La chaîne de télévision du Qatar Al-Jazira a affirmé samedi que quatre de ses journalistes, dont un Norvégien et un Britannique, étaient détenus par les autorités à Tripoli après leur arrestation dans l’ouest de la Libye. Selon la télévision, les journalistes...
...Loutfi Massoudi (Tunisien) et Ahmad Val Ould el-Dine (Mauritanien), ainsi que les photographes Ammar al-Hamdane (Norvégien) et Kamel Ataloua (Britannique) ont été arrêtés "dans l’exercice de leurs fonctions" dans l’ouest de la Libye. Un responsable non identifié, cité par le site internet de la chaîne, a fait porter aux autorités libyennes la responsabilité de la sécurité de l’équipe qui est actuellement détenue à Tripoli. Il a affirmé que "des parties régionales déployaient des efforts pour obtenir leur libération". A Oslo, le ministère des Affaires étrangères a confirmé avoir été informé par Al-Jazira qu’un journaliste de nationalité norvégienne avait "été arrêté par des forces loyales à Kadhafi en Libye". "Nous faisons tout ce que nous pouvons pour obtenir sa libération. Nous exigeons que lui et ses collègues soient immédiatement relâchés et nous tenons les autorités libyennes entièrement responsables de sa sécurité", a-t-il dit. D’origine palestinienne, Ammar al-Hamdane, 33 ans, est établi depuis plusieurs années en Norvège, pays dont il a obtenu la nationalité. Depuis le début de la révolte contre le régime de Mouammar Kadhafi le 15 février, plusieurs autres journalistes étrangers ont été en danger en Libye. Les autorités libyennes détiennent actuellement quatre autres journalistes du New York Times portés disparus depuis mardi dans l’Est libyen. Le quotidien américain avait annoncé qu’ils seraient libérés vendredi mais aucune annonce en ce sens n’a été faite. Le 12 mars, un cameraman d’Al-Jazira de nationalité qatarie a été tué dans une embuscade près de Benghazi, fief de l’opposition dans l’Est. C’était la première fois qu’un média étranger annonçait la mort d’un de ses journalistes en Libye depuis le début de l’insurrection. Les journalistes brésilien d’O Estado de Sao Paulo, Andrei Netto, et le reporter irakien, Ghaith Abdel Ahad, du journal britannique The Guardian, avaient été détenus pendant plusieurs jours par les forces de sécurité libyennes. Trois journalistes de la BBC avaient en outre été "arrêtés et battus" par des soldats et des policiers libyens près de Zawiyah (ouest), selon la chaîne britannique. Les journalistes avaient été libérés après 21 heures de détention. La chaîne qatarie, née fin 1996 par la volonté du Qatar, a toujours eu des relations tendues avec plusieurs gouvernements arabes. Ses détracteurs lui reprochent d’être la caisse de résonance des islamistes extrémistes et de manquer d’impartialité.
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