Des unités de police ont violemment réprimé en fin d’après- midi du vendredi 11 mars, une manifestation organisée par des jeunes en face de la place des "Blocs" au centre ville de Nouakchott. D’importants groupes de jeunes ...
... ont répondu dés la fin de prière du vendredi à l’appel de la «coordination de la jeunesse du 25 février» et se sont dirigés vers la place des «Blocs» occupée depuis quelques jours par la police.
Bloqués devant le siège de "Chinguitty Bank", les jeunes lançaient des slogans appelant au départ du régime.
Dans un premier temps notre reporter a pu constater que les policiers ont dit aux manifestants qu’ils peuvent rester là où ils sont, mais sans avancer vers la place des «Blocs», rebaptisée par les manifestants: «Place de la liberté» ou «Meydane Tahrir» (comme en Egypte).
Mais avec l’affluence des jeunes et après des agressions à l’arme blanche dont ils furent victimes de la part d’éléments en civil probablement liés aux "Services" et perçus comme des «Baltajia», la police a opté pour la répression avec usage de grenades lacrymogènes et de matraques.
Les manifestants ont réagi en incendiant des pneus et en jetant des pierres vers les policiers.
Plusieurs manifestants ont été immobilisés , déshabillés et torturés en public par les policiers qui ont arrêté 5 activistes.
Trois autres manifestants blessés ont été transportés par leurs camarades aux urgences de l’hopital national.
Les journalistes présents pour couvrir la manifestation ont également goutté aux lacrymogènes et aux insultes .
La manifestation du 11 mars est la cinquième du genre en Mauritanie depuis le 25 février.
Inspiré par les modêles tunisien et egyptien le mouvement mobilise à chaque fois des milliers de jeunes et prend de plus en plus de l’ampleur malgré la repression et l’occultation, notamment par certains des representants de presse internationale .
Parallèlement aux escarmouches avec les jeunes contestataires du régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz, trois centrales syndicales (CNTM, CGTM, CLTM) ont manifesté le 11 mars (mais dans le calme), pour réclamer l’ouverture de négociations entre partenaires sociaux autour de plate-forme revendicative, déposée le 19 janvier 2011. Cette plate-forme porte sur des augmentations de salaires, la baisse des prix et la création d’emplois.
A Tevragh Zeina (Département de Nouakchott) un autre groupe de jeunes proches du régime et se réclamant de la «Mauritanie nouvelle» et la «Mauritanie des profondeurs» (concepts utilisés lors de la campagne électorale par l’ex-général-candidat) ont voulu allumer un contre-feu en commémorant le 11 mars devant l’ancien siège de l’Ambassade d’Israël en Mauritanie, le deuxième anniversaire de la rupture des relations avec l’Etat hébreu. Leur manifestation qui a drainé une vingtaine de participants n’était pas autorisée et n’a pas été reprimée.
Ils ont demandé à ce que le dit bâtiment soit transformé en radio dédiée au Saint Coran.
Il est à rappeler que le despotique "Guide" libyen avait dépêché il y a quelques mois un émissaire "Ravae el medenni" qui avait promis (dans l’une de ses hâbleries) de construire une clinique sur le lieu qui abritait l’ambassade d’Israël.
Auparavant, en 2009, il avait été question de donner le dit bâtiment à la «Fondation Seif El Islam » pour y établir sa future représentation en Mauritanie, laquelle, finalement ne s’y est pas établie.
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