L’UA dit vouloir un règlement pacifique en Côte d’Ivoire   
06/03/2011

Le Panel des cinq chefs Etat mandatés par l’Union africaine (UA) pour une médiation en Côte-d’Ivoire tient à un règlement pacifique de la crise politique dans ce pays, où la situation s’est aggravée en raison des violences dont l’UA a réclamé l’arrêt immédiat afin d’éviter une crise humanitaire. Dans le cadre de ces efforts, le président de la Commission de l’UA...



...Jean Ping, a transmis samedi 5 mars à Abidjan un message du panel de haut niveau au président sortant ivoirien Laurent Gbagbo qui refuse de céder le pouvoir, et au président élu Alassane Ouattara, les appelant à surmonter les différends politiques pour éviter davantage de pertes humaines dans ce pays. La Côte-d’Ivoire est divisée depuis 2002 entre le sud dirigé par les forces loyales à Gbagbo et le nord contrôlé par l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN). Dans son message à Ouattara, le panel de l’UA invite le président élu reconnu par la communauté internationale, à participer à une prochaine réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’organisation panafricaine qui doit avoir lieu le 10 mars à Addis Abeba. Dans la lettre transmise par M. Ping au président sortant Gbagbo, le panel appelle ce dernier à "l’arrêt immédiat des tueries" dans le pays, qui ont fait ces derniers jours plusieurs morts et blessés notamment à Abidjan. Cette lettre du Panel, présidé par le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et qui regroupe, le sud-africain, Jacob Zuma, le tanzanien Jakaya Kikwete, le tchadien Idriss Deby Itno et le burkinabé Blaise Compaoré, a été transmise aux deux présidents proclamés ivoiriens au lendemain de sa réunion à Nouakchott (Mauritanie). A l’issue de cette réunion, le panel a appelé à "l’arrêt immédiat des tueries" et à mettre fin aux "exactions provoquant des pertes en vie humaines, ainsi que des manifestations, marches populaires et autres activités susceptibles de dégénérer en troubles et en violences". Il a réclamé en outre, la levée "du blocus" de l’hôtel où est retranché depuis des mois Alassane Ouattara, ainsi que les ministres de son gouvernement et plusieurs de ses proches. Afin de parachever l’accomplissement du mandat qui lui a été confié par le Comité de paix et de sécurité de l’UA, le panel de haut niveau de l’UA a décidé de tenir une prochaine réunion dans les meilleurs délais à une date et en un lieu qui seront annoncés incessamment.
Ces efforts de l’Union africaine pour dénouer la crise politique en Côte d’Ivoire qui dure depuis des mois interviennent alors que la situation humanitaire dans le pays s’est nettement aggravée avec notamment des affrontements entre les partisans des deux présidents Gbagbo et Ouattara. La flambée des violences depuis ces deux dernières semaines fait craindre que la crise politique née du scrutin du 28 novembre ne débouche sur une guerre civile qui aura des conséquences désastreuse pour la population locale. Sept femmes ont été tuées par balles lors d’une manifestation pro-Ouattara jeudi 3 mars à Abidjan, dans le quartier d’Abobo (nord). Des témoins et la mission de l’ONU dans le pays, l’Onuci, ont accusé les Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales au président sortant Laurent Gbagbo, qui ont décliné toute responsabilité. Depuis fin 2010, les violences ont déjà fait 365 morts, dont 50 en une semaine, selon le bilan établi par l’Onuci récemment. A ces victimes s’ajoutent des milliers de déplacés qui ont quitté le pays pour fuire les violences. Selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), une centaine de réfugiés traversent chaque jour les frontières ivoiriennes en raison des troubles dans le pays, ajoutant que durant les dernières 24 heures ce nombre a atteint 5.000 personnes. La Cour pénale internationale (CPI) s’est dite samedi prête, à "agir vite" contre les auteurs de crimes contre la population civile. Le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, a quitté dimanche matin 6 mars Abidjan après avoir remis aux deux rivaux ivoiriens, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, une invitation à une réunion prévue jeudi 10 mars à Addis Abeba. M. Ping a rencontré samedi successivement le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale après le scrutin contesté de novembre. Selon la source proche de l’UA, le "message" du panel de l’UA sur la crise ivoirienne dont Jean Ping était porteur consistait en une invitation à une réunion avec le panel et les chefs d’Etat du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, le 10 mars à Addis Abeba. Il a également convié à cette réunion le président du Conseil constitutionnel Paul Yao N’Dré. Ni M. Gbagbo ni M. Yao N’Dré, qui est l’un de ses proches, n’avaient fait connaître dans l’immédiat leur réponse. M. Ouattara a en revanche dit avoir accepté l’invitation. Retranché au Golf hôtel d’Abidjan sous un blocus des forces loyales à son adversaire et protégé par l’ONU, il a assuré que "toutes les dispositions seraient prises" pour qu’il puisse s’y rendre. M. Ping était envoyé par le panel de cinq chefs d’Etat africains sur la crise ivoirienne. A l’issue d’une réunion tenue le 4 mars à Nouakchott, le panel - qui doit arrêter des solutions "contraignantes" d’ici fin mars - a exigé "l’arrêt immédiat des tueries", alors que la récente flambée de violences fait craindre que la crise née du scrutin de novembre 2010 ne débouche sur une guerre civile. M. Ouattara a été déclaré vainqueur par la commission électorale et l’ONU, mais le Conseil constitutionnel a invalidé en partie ces résultats et proclamé M. Gbagbo réélu.
Des combats nourris entre les forces fidèles au président sortant ivoirien Laurent Gbagbo et des partisans de son adversaire Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le chef de l’Etat librement élu, se déroulaient dimanche 6 mars à la frontière du Liberia. Les tirs entre les deux camps étaient nettement perceptibles dans les villages situés du côté libérien de la frontière, où des combattants ivoiriens blessés affluaient pour recevoir des soins, rapportent des habitants du secteur. "Nous, ici, à Tapeta, n’avons pas dormi de la nuit en raison des vacarme des armes. Il semble que la guerre progresse vers cette zone", a déclaré un responsable local de la Croix-Rouge souhaitant conserver l’anonymat. Les combats ont éclaté samedi dans une ville de l’Ouest ivoirien réputée pour être un bastion de Gbagbo, lequel résiste depuis le second tour de l’élection présidentielle ivoirienne, le 28 novembre, aux pressions internationales visant à lui faire céder le pouvoir à Ouattara. "C’est vrai que de nombreux jeunes gens des villes frontalières ont été recrutés par les deux camps ivoiriens. Nous avons entendu dire que les hommes de Gbagbo avaient été chassés hier, mais, aujourd’hui, il y avait encore de la résistance", racontent des habitants


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