Le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD-opposition), a défendu la décision prise par son bureau exécutif en juillet dernier de reconnaître la légitimité de l’élection du président Mohamed Ould Abdel Aziz au scrutin du 18 juillet 2009. Le RFD explique dans un communiqué publié le 12 septembre...
...avoir bien enregistré des dépassements lors de l’élection présidentielle de juillet 2009, organisée suivant l’accord de Dakar, notamment avec « l’utilisation des biens de l’Etat et l’influence l’administration ». Le parti a cependant précisé que les conditions actuelles du pays l’ont conduit à faire prévaloir ses principes afin de garantir « la pérennité de l’Etat, sa souveraineté ainsi que de la sécurité», précisant que de telles préoccupations doivent « faire l’objet d’un consensus entre tous les Mauritaniens, et particulièrement entre les différents pôles politiques». Le RFD a laissé entendre que la sécurité du pays, sa stabilité et sa souveraineté sont exposés, aujourd’hui, à des dangers de toutes sortes, parce qu’elle « se trouve dans l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme qui prend pour cible son armée et ses citoyens ainsi que les étrangers qui prennent la Mauritanie comme destination ». Il ajoute qu’une situation pareille a, de facto, des répercussions négatives sur la situation économique du pays, parce qu’elle « met en berne beaucoup de « programmes de développement et hypothèque des investissements étrangers en cours, dans le domaine de la recherche de minerais et de pétrole, en sus du préjudice énorme subi par le secteur du tourisme ». Et le parti de Ould Daddah de dire que le « plus grand danger qui guette le pays vient de l’étranger, avec le risque d’instabilité née de l’alignement sur des courants de pensées néfastes à la cohésion du peuple mauritanien ». Le RFD a aussi taxé l’administration d’être incapable de jouer son rôle, « elle qui a toujours vécu en retrait par rapport aux préoccupations des populations, par l’usage d’une langue étrangère ignorée par la majorité des citoyens et qui consacre une entorse flagrante à la Constitution faisant de l’arabe la langue officielle du pays et appelant également à l’utilisation des autres langues nationales. » Le parti d’Ahmed Ould Daddah a aussi évoqué la situation que vit le secteur de la justice ainsi que les différentes crises économiques, sociales et environnementales. Il a appelé, à ce sujet, au renforcement de la pratique de la démocratie pluraliste et d’envisager également la tenue d’élections législatives anticipées. Le RFD a conclut en disant que c’est en fonction de tous les paramètres cités plus hauts, liés à la situation actuelle du pays, et parce qu’il prend compte de la nécessité de préserver la cohésion du tissu social et de renforcer le front national, qu’il considère les différends politiques comme secondaires, sans toutefois renoncer à son orientation politique générale et son ancrage dans l’opposition qui l’ont toujours poussé à recherché un changement démocratique véritable. Le parti s’est engagé à travailler avec toutes autres formations politiques « avec sérieux, responsabilité et clairvoyance », en particulier avec celles de l’opposition, pour réaliser les objectifs visés. (avec Saharamédias)
DECLARATION
Le Bureau Exécutif du Rassemblement des Forces Démocratiques, dans sa session ordinaire du 20 au 29 Juillet 2010, a décidé de dépasser les réserves qu’il formulait à propos de la légalité des élections présidentielles du 18 Juillet 2009, en considérant M. Mohamed Ould Abdel Aziz comme Président de la République. Cette décision a soulevé une vague d’interrogations au niveau de la classe politique et des médias ainsi qu’au sein de l’opinion publique. Aussi, la direction du parti a-t-elle jugé utile de clarifier les tenants et aboutissants de cette position. Le RFD avait, certes, enregistré des manquements dans le déroulement du scrutin du 18 Juillet 2009, organisé en application de l’accord de Dakar signés par les trois pôles politiques du pays, en particulier l’utilisation des moyens publics et de l’autorité de l’Etat, nourrissant ainsi les réserves du Parti quant à la fiabilité de ces élections. Nonobstant ces faits, les circonstances actuelles que traverse le pays amènent le RFD à rappeler ses positions intangibles sur le devoir de préserver la continuité de l’Etat, sa souveraineté et sa sécurité. Il s’agit là d’une exigence devant faire l’objet d’un consensus entre l’ensemble des Mauritaniens et au sein de la classe politique, en particulier. En effet, la sécurité de notre pays, sa stabilité et sa souveraineté sont soumises, aujourd’hui, à rudes épreuves du fait qu’il est devenu une tête de pont dans ce qu’on appelle la lutte contre le terrorisme, ce fléau qui vise notre armée, nos citoyens et les étrangers en séjour chez nous. Il est évident que cette situation est de nature à paralyser la quasi-totalité des projets économiques et à amenuiser le flux des investissements étrangers destinés, entre autres, à la prospection minière et pétrolifère, en plus des dommages importants qu’elle fait subir au tourisme. En outre, parmi les graves menaces qui planent sur le pays figurent les manifestations d’ambitions étrangères, relayées par des campagnes ouvertes visant sa déstabilisation à travers des positions exprimés dans certains milieux ayant pour référence l’étranger ou la donne sectaire et menaçant, à plus d’un titre, le principe même de la coexistence pacifique des diverses composantes du Peuple mauritanien. A cela s’ajoute l’incapacité de l’Administration à accomplir sa mission. Cette même Administration vit, déjà , en décalage avec les citoyens du fait qu’elle utilise une langue qu’ils ignorent pour la plupart, et ce en flagrante violation de la Constitution qui stipule que l’Arabe est la langue officielle du pays et consacre l’usage des autres langues nationales – le Pulaar, le Soninke et le Wolof – pour qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle de vecteurs de développement du pays ; les langues étrangères pouvant être utilisées comme langues d’ouverture. Il y a lieu d’ajouter également le non-respect du principe de la légalité dans la prise de décision. Ainsi le pouvoir judiciaire, en plus de ses problèmes structurels, n’a plus le minimum d’indépendance que lui consacre la Constitution et son incapacité à résoudre les conflits est, aux yeux de tous, évidente. Le pays souffre du mode de gestion des ressources de l’Etat en dehors de toute légalité, ceci dans un contexte de crise morale, économique et sociale doublée d’une grave dégradation de l’environnement et d’un climat d’insécurité généralisée, du développement du trafic de la drogue et de l’inexistence de perspectives d’avenir pour les jeunes leurs permettant de croire en une vie décente dans leur propre pays. Le pays souffre également de l’hémorragie liée à l’exode vers la ville de la main d’œuvre rurale dite traditionnelle, rompue aux techniques culturales et d’élevage pour venir grossir les rangs des chômeurs. Cette situation est d’autant plus grave en l’absence d’une stratégie conséquente dont les éléments auraient pu nous permettre de profiter amplement de la pluviométrie exceptionnelle enregistrée cette année, en particulier au niveau des régions considérées comme les greniers du pays, face à la hausse continue des denrées alimentaires à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières. D’autre part, le pays continue encore à faire face aux menaces liées à l’immigration et ses corollaires, et ce depuis qu’il en est devenue une destination privilégiée il y a deux décennies. Cette situation aura inévitablement des conséquences négatives sur la sécurité du pays, sur sa stabilité ainsi que sur son développement. Le RFD juge que le seul moyen de sortir de cette crise multiforme est l’instauration d’un dialogue national sérieux et inclusif sur la base de l’accord signé à Dakar entre les acteurs politiques du pays sous l’égide de la communauté internationale. Cet accord qui dispose en son article 7, alinéa (4) que : « le dialogue national inclusif sera poursuivi et intensifié entre toutes les forces politiques mauritaniennes en vue notamment : Du renforcement des assises et de la pratique de la démocratie pluraliste, ainsi que de la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernement; y compris la réforme des institutions nationales de sécurité. De la promotion de la bonne gouvernance politique et économique, de l’Etat de droit et du respect des Droits de l’Homme ; de l’élaboration et de l’adoption des réformes susceptibles de renforcer le bon fonctionnement et l’équilibre des institutions de la République. De la possibilité d’arrangements politiques de partenariat dans l’exercice du pouvoir et des perspectives de tenue d’élections législatives anticipées. De toutes autres questions susceptibles de renforcer l’unité nationale, la réconciliation, la stabilité, la moralisation de la vie publique et le développement socio-économique du pays. » Pour toutes ces raisons et compte tenu de la complexité de la situation présente, conscient de la fragilité du tissu social et du manque d’ancrage de la notion d’Etat dans l’esprit des mauritaniens, en attendant l’éclosion, sur un terrain propice, d’un front national uni face à ces défis majeurs, dont l’ampleur relègue au second plan le débat politique interne, le RFD restera fidèle à sa déclaration de politique générale et continuera à s’opposer à toute politique visant à perdurer le mode de gestion qui a mené le pays aux blocages dont il souffre depuis des décennies. Le RFD continuera à œuvrer pour l’avènement d’un changement réel et constructif, pour cela il exhorte le Peuple mauritanien à resserrer ses rangs en vue de faire face à ces grands défis qui menacent l’unité du pays et la pérennité de l’Etat. Le RFD poursuivra son action avec perspicacité, sérieux et responsabilité, en oeuvrant avec l’ensemble des forces nationales, en particulier avec les partis de l’opposition dans le cadre de l’Institution de l’Opposition Démocratique et de la Coordination de l’Opposition Démocratique pour la réalisation des objectifs visés. ]Dis-leur : «Agissez ! Dieu appréciera vos œuvres, ainsi que le Prophète et les croyants »[, Saint Coran, Repentir (105).
Nouakchott, 3 Chawal 1431 – 12 Septembre 2010 Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD)
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