Le Premier ministre répond à une question orale d’un député   
08/07/2010

L’Assemblée nationale a tenu jeudi à Nouakchott une séance plénière au cours de laquelle le premier ministre, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaff, a répondu à une question orale posée par le député Mohamed El Mustapha Ould Bedredine, du parti de l’Union des forces du progrès (UFP).



La question du député a été la suivante : " Les pôles politiques ont signé le 3 juin 2009 à Nouakchott un accord pour mettre fin à la crise politique qui a failli conduire le pays au chaos. Le paragraphe 7 de l’article 4 de cet accord stipule la poursuite des négociations et du dialogue entre les différentes parties sur un ensemble de questions comprenant la relation entre le pouvoir et l’opposition, la situation des forces armées et de sécurité et les questions relatives à l’unité nationale et le système électoral. Pourquoi le gouvernement a-t-il tardé à appliquer cette partie de l’Accord de Dakar et qu’est ce qu’il compte faire pour rattraper ce retard ? ".
Dans sa réponse, le premier ministre a indiqué que l’Accord de Dakar a été conclu entre les pôles politiques et que le gouvernement n’a pas participé à cette discussion ni à cet accord. Par conséquent, a-t-il ajouté, il s’agit d’un accord politique entre les pôles politiques et le cadre naturel de sa discussion c’est entre ces pôles ou entre les partis politiques. Il a poursuivi : " Nous savons tous que notre pays a connu une crise politique aigue. Nous avons pu (tous), avec l’aide d’Allah et grâce à la maturité de notre classe politique, opposition et majorité confondues, surmonter cette crise de façon pacifique et civilisée. N’eut été la sagesse de notre classe politique, l’Accord de Dakar qui a conduit à des élections présidentielles transparentes de l’avis de tous n’aurait pas eu lieu ".
Le premier ministre a expliqué que, comme toutes les conventions, l’Accord de Dakar comporte des éléments principaux et des éléments secondaires et que dans le présent cas, le fondement était l’organisation d’élections présidentielles libres et transparentes. Ces élections ont été organisées dans de bonnes conditions et la bataille politique a été tranchée avec l’élection du président de la république Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, reconnue par la Communauté internationale, a-t-il rappelé. A partir de cela, devait il souligner, " la crise constitutionnelle a été réglée, ce qui a été déclaré par toutes les organisations internationales et par le Groupe de contact qui ont affirmé le retour du pays à l’ordre constitutionnel ".
"Vous savez, exactement comme moi, que ces élections avaient été supervisées par un gouvernement d’union nationale comprenant les trois principaux pôles politiques sur la scène nationale ", a dit le Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaff. Il a souligné l’importance du dialogue, que ce soit au sujet de l’Accord de Dakar ou sur un autre sujet. " Nous sommes disposés au dialogue ; nous le revendiquons même, car nous sommes convaincus qu’il est le meilleur moyen pour résoudre les problèmes et qu’il fait partie de notre héritage culturel originel ", a-t-il précisé.
Il a rappelé que le président de la république avait réitéré à plusieurs reprises qu’il est le président de tous les mauritaniens, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, et qu’il est disposé à discuter avec eux sur tout ce qui est de nature à renforcer la pratique démocratique et sur toutes les questions d’intérêt général.
Le premier ministre a expliqué que l’article 7 de l’Accord de Dakar contient le renforcement et l’enracinement de la démocratie pluraliste, le raffermissement de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit, le respect des droits de l’homme, le renforcement de l’unité et de la réconciliation nationales ainsi que de la stabilité et la réalisation d’un développement économique et social du pays. Il a ajouté qu’un simple regard sur les programmes du gouvernement présentés devant le Parlement prouve, sans aucun doute, que les points précités ont été exécutés. Il a considéré que sa présence aujourd’hui pour répondre à la question est une preuve éloquente du renforcement et de l’enracinement de la démocratie pluraliste dans le pays, rappelant à ce sujet que le gouvernement a travaillé avec les députés en vue de dynamiser le rôle du Parlement. Il a signalé que les interventions des députés sont diffusés par les medias publics afin de les faire parvenir au citoyen sans censure aucune.
S’agissant du renforcement de la démocratie, le premier ministre a indiqué que les députés exercent leur travail de façon positive et qu’ils approuvent certaines lois et rejettent d’autres. Il a affirmé que le pays ne compte aujourd’hui aucun prisonnier politique ou détenu d’opinion, qu’aucun journal n’a été saisi et que l’espace audiovisuel a été récemment libéralisé conformément à la volonté du président de la république et afin de mettre tout le monde devant leurs responsabilités. " Qui pensait que nous pouvions faire face au dossier du passif humanitaire et lui trouver la solution adéquate ? ", s’est il interrogé, rappelant que le président de la république s’était armé du courage pour affronter les questions épineuses relatives à l’unité nationale en reconnaissant la responsabilité de l’Etat, en demandant le pardon, en compensant les victimes et en participant à la prière de l’absent sur les âmes des victimes à Kaédi. Cette prière était une première dans notre pays, a-t-il souligné.
Le Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaff a également dit que le simple observateur peut constater que le pays est devenu un grand chantier dans les différents domaines ayant trait à l’amélioration de la vie du citoyen ordinaire.
Il a poursuivi : " en confirmation de ce qui précède, la table ronde de Bruxelles est intervenue et a été marquée par une présence distinguée (partenaires, Etats frères et amis). Tous les partenaires ont adopté avec nous le programme du président de la république comme référence au développement économique et social du pays, ont renouvelé leur confiance dans le système politique du pays, ont salué les réalisations accomplies et le programme de développement du président de la république et ont traduit cette confiance dans des engagements financiers qui ont dépassé les 3 milliards de dollars ".
Il a affirmé que le gouvernement se penche aujourd’hui sur l’étude des meilleures voies d’absorption de ces montants dans des projets vitaux (routes, eau, électricité, santé, formation) afin de garantir l’exploitation efficiente de ces engagements dans l’intérêt des citoyens.
Le premier ministre a réitéré la disponibilité à la concertation autour de toutes les questions importantes pour le devenir et l’avenir du pays, signalant à ce sujet que le gouvernement est disposé à rattraper toute insuffisance de sa part. Il a précisé que le président de la république, comme il est d’usage dans toutes les sociétés démocratiques, demande l’avis de l’opposition dans des cas spéciaux comme par exemple une déclaration de guerre, des élections législatives anticipées, une dissolution du Parlement ou des amendements constitutionnels.
Il a affirmé, au nom du président de la république, la disponibilité du gouvernement à tout dialogue sérieux autour des questions qui font l’objet de l’accord des différentes parties, assurant que le gouvernement ne nourrit aucune sensibilité à l’égard d’une question quelconque, que ce soit les droits de l’hommes, la bonne gouvernance ou le rôle de l’opposition. Nous acceptons ce dialogue dans n’importe quel endroit à condition qu’il soit sérieux et qu’il touche des questions importantes, a-t-il insisté.
Le Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaff a rappelé que le président de la république a rencontré certains dirigeants de l’opposition et qu’il est disposé à rencontrer les autres à tout moment qu’ils trouvent opportun. " L’existence d’une majorité qui gouverne et d’une opposition qui critique, prépare l’alternance pacifique au pouvoir et propose des solutions de rechange aux échecs du gouvernement en place est un signe de maturité politique et de la démocratie que nous appliquons ", a-t-il conclu. (AMI)


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