Elaborée en 2008 par le gouvernement du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi - conformément aux engagement de la Mauritanie en 2005 devant ses partenaires ) la loi sur la libéralisation de l’audiovisuel a, d’emblée, été soumise à l’Assemblée Nationale qui l’a adoptée.
Le projet fut ensuite soumis au sénat qui émit des réserves sur certaines de ses dispositions qui devaient donc être amendées, conformément à la loi, par une commission paritaire ayant pour mission d’harmoniser l’appréciation des deux chambres. Il faut rappeler que ce projet avait suscité des débats passionnés et démontré que la classe politique, dans son ensemble et les Mauritaniens, en général, fondaient beaucoup d’espoirs sur ce nouveau dispositif salutaire pour la Démocratie mauritanienne.
Le coup d’Etat ourdi par Mohamed Ould Abdel Aziz est venu hélas bloquer cette volonté manifeste de promouvoir et renforcer notre jeune démocratie. Il a ainsi remis aux calendes grecques la promulgation de cette loi tant attendue par tous les démocrates et les défenseurs de la liberté d’expression de tout bord. L’engagement de Mohamed Ould Abdel Aziz pris - dans les locaux de la télévision au cours de l’une de ses nombreuses sorties carnavalesques et où il a déclaré que la loi sur la libéralisation de l’audiovisuel serait incessamment promulguée et exécutée en mai-juin 2010 – fut, du reste, une de ses multiples promesses jamais tenues.
Aujourd’hui, compte tenu de l’importance de la libéralisation de l’espace médiatique dans un contexte politique marqué par l’impasse, l’autoritarisme et la caporalisation des médias publics, la Coordination de l’Opposition Démocratique :
1- Dénonce la politique de fuite en avant suivie par Mohamed Ould Abdel Aziz pour maintenir les mauritaniens dans la désinformation la plus totale en instrumentalisant des organes de presse publique systématiquement détournés de leurs missions et voués ,exclusivement, à la propagande d’un régime aux abois ; 2- Engage le régime à cesser ses manœuvres dilatoires visant à gagner du temps et rester le seul maître des organes de presse ; 3- Exige la levée du blocus sur la loi et l’accélération des procédures devant permettre une libéralisation immédiate et transparente de l’espace audiovisuel.
Nouakchott, le 20 Juin 2010
La Commission de Communication Coordination de l’Opposition Démocratique
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