Le traditionnel "dîner des amis" francophones n’aura plus lieu: enterrant une vieille coutume franco-africaine, Nicolas Sarkozy a choisi pour son premier sommet du genre d’abolir toute distinction entre les ex-colonies françaises et le reste du continent.
"Permettez-moi de vous dire à tous (...) que la France vous considère tous comme des amis, comme des partenaires, comme des hommes et des femmes d’expérience", a-t-il lancé à une quarantaine de dirigeants africains réunis à Nice (sud-est) pour un dîner de gala au Palais des Rois sardes. "Jusqu’au dernier sommet Afrique-France de Cannes (celui en 2007 des adieux du président Jacques Chirac, dit "l’Africain"), la tradition s’était instaurée - à la veille de l’ouverture de la réunion - d’un dîner qui réunissait les seuls chefs d’Etat et gouvernement francophones", a-t-il rappelé. "Il m’a semblé que la distinction entre les amis et les autres -et comment qualifier les autres? - n’avait plus guère de sens", a-t-il ajouté. Ce 25e sommet Afrique-France a été présenté comme celui de la "rénovation" et de la rupture annoncée par Nicolas Sarkozy avec les anciens réseaux d’influences, liés à des chefs d’Etats amis, souvent protégés par des accords militaires secrets contre l’assurance d’un accès privilégié aux ressources et aux marchés. L’Afrique ne représente plus aujourd’hui qu’environ 2% des échanges commerciaux de la France, contre plus de 40% dans les années 60. Paris a considérablement réduit sa présence, civile comme militaire, sur le continent et commencé à rénover ses accords de défense.(Afp)
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