Les principales centrales syndicales de Mauritanie : (UTM, CGTM, CLTM et CNTM) ont adressé le 5 avril une lettre au Directeur Général du Bureau International du Travail (BIT), dans laquelle ils ont porté plainte contre le Gouvernement mauritanien, demandant l’intervention...
...du BIT afin de mettre fin aux «exactions» dont ils disent souffrir. Ci-dessous la plainte.
Les Secrétaires Généraux des Centrales Syndicales UTM, CGTM, CLTM et CNTM A Monsieur le Directeur Général du BIT
Objet : Plainte contre le Gouvernement Mauritanien,
Monsieur le Directeur Général,
Au terme des dispositions de l’article 24 de la constitution de l’OIT et suite à un ensemble de violations et d’obstructions au libre exercice du droit syndical ; violence et pratiques de l’arbitraire auxquelles sont soumises nos organisations et sont victimes nos membres, en violation flagrante des conventions fondamentales N¨°87 et 98 de l’organisation internationale du travail(OIT),
Nous avons l’honneur de venir par la présente lettre vous saisir d’une plainte contre le gouvernement Mauritanien, demandant ainsi l’intervention du BIT afin de mettre fin aux exactions dont nous souffrons.
En effet, Monsieur le directeur général, depuis quelques temps nous vivons une situation difficile caractérisée entre autre par :
Notre exclusion de notre champ d’action classique notamment les organes paritaires, consultatifs et de délibération en nous substituant par des syndicats jaunes, pure émanation du gouvernement et qui approche la vingtaine ;
Nos plates formes syndicales sont occultées, le droit à la grève soumis à de fortes restrictions, le dialogue social et la concertation inexistants ;
Lors du mouvement de grève largement suivi les 15, 16 et17 Mars 2010, plusieurs membres et responsables syndicaux affiliés à nos organisations ont été interpellés et gardés pendant des heures dans les commissariats de police, d’autres convoqués par les Walis(Gouverneurs) pour intimidation et sommation à ne pas aller en grève, parmi eux :
Abdellahi O/ Moustapha Sidi Brahim O/ Baba Ahmed Fairy Diarra Ahmed Babou O/ M’bareck Lemrabott O/ Ali Bourou Mohamedou O/ Mohamed Vall
Une forte campagne médiatique était organisée par les autorités contre nos organisations cherchant à les fragiliser et discréditer (Intimidations, Corruptions, Affectations Arbitraires)
Des moyens ont été donnés par l’état aux syndicats qui lui sont dévolus afin de descendre sur le terrain dans l’objectif de saper la grève et les médias mis à leur disposition pour fustiger notre action purement syndicale ;
A la fin de la grève, de lourdes sanctions ont été infligées à plusieurs grévistes pour avoir usé de leurs droits d’aller en grève, une grève légale pour des droits légitimes.
C’est également le lieu de rappeler qu’en 2009, le gouvernement nous a exclu de la délégation pour la conférence de Genève se basant sur ses « syndicats jaunes », nous sanctionnant ainsi pour notre opposition au coup d’état de 2008 et ce malgré le fait que nous sommes les organisations syndicales les plus anciennes, les plus représentatives et les seules affiliées à la Confédération Syndicale Internationale (CSI).
En espérant votre prompte réaction, veuillez agréer Monsieur le directeur général nos salutations distinguées.
Pour les Organisations syndicales signataires :
Union des Travailleurs de Mauritanie (UTM)
Abderrahmane O/ Boubou
Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM)
Abdellahi O/ Mohamed dit Naha
Confédération Libre des Travailleurs de Mauritanie (CLTM)
Samory O/ Beye
Confédération Nationale des Travailleurs de Mauritanie (CNTM) Mohamed Ahmed O/ Saleck.
Nouakchott, le 05 Avril 2010
Les opinions exprimées dans cette communication n’engagent pas necessairement TAHALIL. Elles engagent leur(s) auteur(s).
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