La libération des otages espagnols et italiens d’Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) se complique et pourrait prendre du temps, sinon, une tournure tragique. Aqmi a renouvelé le 5 mars auprès des «négociateurs maliens» l’une de ses premières exigences , en plus de la rançon, à savoir, la libération de ses combattants détenus en Mauritanie...
...contre celle des trois otages espagnols.
Pour la libération du couple d’italiens Aqmi avait exigé et obtenu la libération de ses combattants détenus au Mali mais risque de ne pas voir celle de ses éléments emprisonnés en Mauritanie. Le Premier ministre mauritanien Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf, a déclaré jeudi 4 mars que son gouvernement refusait de négocier avec les groupes terroristes ou de faire un échange de prisonniers contre des otages en leur possession.
"Il n’y aura pas de négociations avec ces groupes terroristes et il n’y aura pas d’échange de qui que ce soit, contre qui que ce soit, avec les preneurs d’otages", a-t-il martelé au cours d’une conférence de presse.
"Autrement, on n’en finira jamais", a-t-il poursuivi soulignant cependant que la Mauritanie entendait "faire tout ce qui est en son possible pour que les otages pris sur notre territoire puisse retrouver leur liberté et regagner les leurs". On n’a pu savoir ce que voulait dire le Premier ministre mauritanien par l’expression : «faire tout ce qui est en son possible».
S’agira-t-il d’une opération militaire en vue de libérer les otages par la force ? ou du versement d’une rançon ? rien n’est sur ! La Mauritanie qui vient d’enregistrer (dans le Nord Est, voisin de l’Algérie et du Mali) un succès militaire certain contre une bande de trafiquants de drogue puissamment armée et sécurisée dit-on, par des «terroristes »(allusion à Aqmi), affiche une nette fermeté concernant la libération des combattants islamistes.
Mais l’on ne sait, non plus, jusqu’où iront les pressions occidentales sur la Mauritanie en vue de l’amener à accéder aux exigences d’Aqmi pour épargner la vie des otages espagnols et italiens.
Pas plus tard que le 14 février dernier, le Mali voisin martelait haut et fort qu’il n’était pas question de libérer les islamistes détenus chez lui, pour obtenir la libération de l’ex-otage français Pierre Camatte.
«Nous vivons dans un environnement international où il y a des règles en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme. Il faut les respecter. C’est ce que fait le Mali en refusant de libérer des terroristes. Nous l’avons expliqué à nos amis français. Il n’est pas question de libérer des islamistes» avait martelé une source gouvernementale malienne.
Mais la suite est connue : le 18 février, un tribunal malien siège en catamini, et libère les islamistes réclamés par Aqmi.
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