Deux journées de discussions menées sous l’égide de l’ONU entre le Maroc et les rebelles du Front Polisario sur le statut du Sahara occidental se sont achevées jeudi sans avancée, selon un haut fonctionnaire de l’ONU. Christopher Ross, envoyé spécial du secrétaire général Ban Ki-moon...
...pour la région, a qualifié ces discussions informelles de sérieuses et franches, quoiqu’infructueuses.
Elles avaient pour but de raviver les négociations sur le statut du territoire que se disputent le Maroc et le Front Polisario.
«A la fin de la réunion, aucune des deux parties n’avait accepté la proposition de l’autre comme seule base des négociations», a déclaré M. Ross. Les deux parties ont proposé de se revoir à une date ultérieure.
Le Sahara occidental est dans le flou juridique depuis le retrait de l’Espagne, ancienne puissance coloniale, en 1975.
Un cessez-le-feu est en vigueur depuis 1991, mais les rebelles du Polisario menacent de rompre la trêve si un référendum sur l’auto-détermination n’est pas organisé comme promis.
Il s’agissait de la deuxième tentative de discussions informelles organisées par l’ONU, après celle du mois d’août 2009. L’ONU s’inquiète de voir prospérer des groupes islamistes dans ce territoire si la question du statut et de la souveraineté n’est pas résolue.
La rencontre visait à trouver des points d’intérêt commun en vue de convenir d’une cinquième session de négociations sous l’égide de l’Onu, formelles celles-là , entre le Maroc et le front Polisario indépendantiste, sur l’avenir du sahara occidental.
Elle se tenait en présence d’observateurs d’Algérie et de Mauritanie.
Les quatre premières sessions, tenues à Manhasset près de New York, n’ont pas permis de rapprocher les positions.
Le sahara occidental est une ex-colonie espagnole riche en phosphates annexée en 1975 par le Maroc après le départ des espagnols. Le Maroc considère que le sahara occidental fait partie intégrante du royaume.
Le Polisario, soutenu par l’Algérie, a combattu pour son indépendance. Il réclame aujourd’hui un référendum sur l’avenir du territoire dans lequel l’indépendance serait l’une des options offertes. Rabat propose pour sa part une large autonomie sous sa souveraineté et exclut l’indépendance.
Un haut responsable du Polisario, M’hamed Khadad, a indiqué à l’Afp que la question des droits de l’homme et des mesures de confiance avait été abordée.
Mais il a accusé le Maroc de "faire fi" de cette question en refusant "toute commission d’enquête internationale" sur la situation des droits de l’homme ou "tout suivi à travers la Minurso ou le Haut commissariat de l’onu aux réfugiés (hcr)".
La délégation marocaine n’était pas immédiatement disponible pour un commentaire jeudi soir.
Les deux camps s’accusent mutuellement de violations des droits de l’homme, au sahara occidental administré par le Maroc ou dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf (Algérie).
Le conseil de sécurité doit renouveler fin avril le mandat de la mission de l’Onu au sahara (Minurso) et selon certains diplomates, il pourrait envisager de l’amender pour y inclure la supervision de la situation en matière de droits de l’homme.
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