Après les multiples sorties médiatiques de l’Opposition et des «Collectifs» de la Défense et des parents des hommes d’affaires détenus dans le cadre de l’affaire BCM/Hommes d’affaires, le gouvernement mauritanien est enfin sorti de son mutisme et envoyé le 24 décembre son staff économique (Ministre des Finances–Gouverneur de la BCM)...
...défendre ce dossier relatif aux accusations formulées contre trois hommes d’affaires poursuivis et écroués depuis le 3 décembre dernier. . Le ministre des finances, Kane Ousmane, a insisté sur le caractère illégal des transferts effectués par la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) entre 2001 et 2002 en faveur d’un «groupe de personnes» (allusion aux hommes d’affaires) . Transferts a-t-il dit, qui sont de l’ordre de 10 milliards d’ouguiyas et qui représenteraient , en valeur actualisée, 10 % de la masse salariale des fonctionnaires de l’Etat mauritanien. «Ces transferts ont été signalés dans un rapport de décembre 2004, je dis bien décembre 2004, ils ont été effectués sans justification et sans qu’aucun service ne soit rendu« a-t-il déclaré. M Kane Ousmane s’exprimait lors d’une conférence de presse tenue le 24 décembre au ministère de la Communication juste après la réunion hebdomadaire du Gouvernement. Dans son intervention-requisitoire le ministre des Finances a insisté sur la bonne gouvernance et déclaré qu’un pays dont les ressources « ne sont pas utilisées pour soutenir ses citoyens les plus pauvres est un pays en déperdition » ajoutant qu’il pensait que « la bonne gouvernance faisait l’objet de consensus entre tous les acteurs du pays ». «Le gouvernement a demandé aux intéressés de préciser pourquoi ils ont obtenu de tels gros montants et d’en effectuer, à l’amiable, le règlement au profit de la BCM et ce, en prenant en compte les droits de toutes les parties », a indiqué le ministre des Finances. Intervenant dans le même sujet, le gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie, Sid’Ahmed Ould Rayess, a dénoncé la politisation du dossier des hommes d’affaires par l’Opposition soulignant que le gouvernement avait privilégié une solution à l’amiable avec les hommes d’affaires que certains d’ente eux ont accepté de respecter une telle solution et n’ont pas fait l’objet de poursuites. Par contre a-t-il précisé certains n’ont pas «accepté, ni rejeté» la solution préconisée et ont seulement versé «une partie du montant mais qui était en deçà de qui était requis». "Ce à quoi nous aspirons, c’est qu’on parvienne à une solution à l’amiable aux termes de laquelle les montants qui ont disparu hors réglementation soient remboursés", a déclaré le gouverneur de la BCM qui a particulièrement sué lors de cette conférence de presse pourtant tenue un après-midi en plein hiver.. "Une solution à l’amiable est toujours souhaitée et recherchée mais l’application de la loi s’impose à tous", a ajouté M. Ould Rayess sans détailler la solution qu’il préconise. Trois hommes d’affaires mauritaniens ont été inculpés et écroués début décembre par la Justice mauritanienne qui exige d’eux le "remboursement de sommes indûment encaissées lors de transferts illicites de la BCM entre 2001 et 2002" sous l’ancien président Maaouya Ould Taya (1984-2005).
Il s’agit du président du Conseil d’administration de la Banque Al-Amana mauritanienne islamique (Bamis), Chriv Ould Abdallahi, du Pdg de la Banque nationale de Mauritanie Mohamed Ould Noueiguedh et de l’homme d’affaires Abdou Maham.
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