La défense des hommes d’affaires, après avoir demandé par communiqué de presse le 05/12/09 l’arbitrage du Président de la République, en sa qualité de chef du pouvoir exécutif, pour le redressement des irrégularités commises par le Gouverneur de la Banque Centrale et par le Ministère Public dans le traitement du dossier...
...a attiré son attention le 07/12/2009 sur les dangers de l’instrumentalisation des médias publics et la violation du prince sacré de la présomption d’innocence. A sa grande surprise et celle de l’opinion publique nationale et internationale, le Président de la République, garant de la constitution et de l’indépendance de la magistrature, déclare par voie de presse - déclaration largement relayée par les médias publics dans les principaux journaux du soir – «que les hommes d’affaires doivent restituer les fonds qu’ils ont reçus sans droit et sans contre partie, ces fonds doivent être remboursés, seront remboursés et obligatoirement remboursés». Cette déclaration du Président de la République relative à un dossier où de paisibles citoyens sont gardés au secret dans les locaux de la police judiciaire sans savoir les motifs qui leur sont reprochés, viole gravement: - Le Principe de la Séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la magistrature - L’obligation du respect du serment du Président de la République que lui impose la Constitution Une telle déclaration met en péril l’équilibre des institutions, menace la sécurité de tout citoyen et résident dans notre pays dès lors où le Président, par une telle déclaration s’attribue les prérogatives du juge et rend des décisions par voie de presse à l’effet d’influencer et d’instrumentaliser ceux en charge de les rendre. Dans ces conditions la défense, tout en exprimant ses profondes inquiétudes face aux dérives qui caractérisent le traitement de ce dossier à travers les différentes péripéties qu’il a connues à ce jour : - met en garde contre les tentatives d’instrumentalisation de la justice par la violation des principes de séparation des pouvoirs et de la présomption d’innocence - invite le Président de la République à s’abstenir de toute immixtion dans le dossier des hommes d’affaires, à instruire le Ministère Public aux fins du respect des procédures légales en vigueur et le gouverneur de la Banque Centrale à s’en tenir au respect des engagements de l’Etat. Le 09/12/2009 La Défense
|