Atelier sur les conditions de vie des migrants : Un Ă©lan qui suscite des espoirs    
22/11/2009

Un atelier de validation sur les conditions de vie et de travail des femmes et hommes migrants de l’Afrique de l’Ouest en Mauritanie a été organisé du 09 au 11 novembre dernier par le Ministère de la Fonction Publique et de l’Emploi et collaboration avec le Bureau International du Travail (BIT).



L’occasion a été donnée aux travailleuses et travailleurs migrants, aux syndicats, aux Ongs, au Ministère et au BIT de revisiter le cadre légal et les conditions de vie et de travail des immigrants par rapport au contexte et à la législation mauritaniens. Ainsi, à la lumière de l’étude faite par Mme Agatte K.M Télou, les participants ont passé au peigne fin tous les contours des problèmes auxquels les migrants sont confrontés. Des causes de la migration aux conséquences en passant par certains facteurs relatifs aux conditions de séjour, tout a été revisité avec le concours d’experts en la matière. La contribution des représentants d’associations de migrants a été significative. Toutes les catégories de migrants ont été touchées, notamment les femmes de ménage dont les conditions de travail dans les foyers laissent à désirer.
Dans sont allocution d’ouverture à l’atelier, Mme Patricia Isimat Mirin, juriste de formation, spécialiste des questions de migrants et responsable du projet au Bit a rappelé « qu’une première rencontre nous avait réunis au mois de mai dernier autour de la création d’un cadre de concertation nationale sur la migration de main d’œuvre. Ce cadre devra favoriser l’élaboration d’une politique nationale, globale, concertée et cohérente ». Il a toutefois indiqué que cet atelier qui accueille des Ongs et des travailleurs migrants a pour objectif de réfléchir sur la migration des femmes. Car, « les chiffres de la migration internationale démontrent que désormais 50% des migrants sont des femmes, seules ou avec enfants. Certes elles proviennent essentiellement d’Europe et d’Asie mais le phénomène se constate aussi en Afrique ». Le constat est amère : « alors que des villages entiers du Sénégal ou du Mali n’étaient peuplés que de femmes, d’enfants et de personnes âgées, les femmes commencent elles aussi à déserter les villages et à prendre la route » souligne Mme Patricia.
De son côté, M. Mohamed Ould Chérif Ahmed, Secrétaire Général du Ministère de la Fonction publique et de l’Emploi, a indiqué que la migration qui connaît de l’ampleur ces dernières années en Afrique et en Mauritanie en particulier, pose de grands problèmes aux Etats africains. Selon le Secrétaire Général c’est à cause de la pauvreté et de l’instabilité politique et sociale que les populations sont contraintes à quitter leurs propres terroirs à la recherche du bien-être.
Cet atelier a permis d’enrichir les débats sur la problématique de l’immigration sous toutes ses formes. Les participants, notamment les migrants et les syndicats, n’ont pas manqué de révéler les conditions récurrentes des travailleurs migrants. Le cas concret du Centre Guide pour la migration a été cité en exemple. Les migrants ont témoigné du soutien de ce centre un pur produit de la CGTM. Tout comme la Caritas qui a toujours accompagné les migrants dans leurs difficultés. Certaines Ong également ont déclaré qu’elles avaient soutenu les migrants dans leur galère au désert saharaoui et à Nouadhibou avec les pirogues qui échouent en mer.
Cependant, les représentants d’associations de migrants ont déploré le comportement de certaines Ong qui utilisent le label « lutte contre la migration illégale ou assistance aux migrants» à d’autres fins.
Les travaux de groupes ont fait ressortir davantage les difficultés des travailleurs migrants mais des ébauches de solutions ont été proposées au Ministère et au BIT. Sous la supervision de Mme Agathe et Mme Patricia, un plan d’action a été dégagé à l’issue des travaux de groupes en vue d’améliorer les conditions de vie et de travail de cette population migrante. De même, des recommandations ont été formulées dans ce sens pour aider les pouvoirs publics à mieux gérer le phénomène migratoire. Il a été également recommandé de faire un suivi du plan d’action pour que ce dernier ne tombe pas dans les tiroirs de l’oubli. Il a été aussi proposé de créer un cadre de concertation entre les Ong, les syndicats et les associations de migrants pour une synergie d’actions dans la lutte contre le phénomène et l’amélioration des conditions de vie et de travail des migrants. Les responsables du Bit ont annoncé que la journée internationale du migrant sera célébrée le 18 décembre en Mauritanie afin de mieux sensibiliser l’Etat mauritanien qui est signataire de plusieurs conventions dans ce sens sans les appliquer. Toutefois, la Mauritanie a demandé l’implication des Etats voisins dont les migrants sont originaires pour mieux aider à la gestion saine de cette question.
Cet atelier a permis aux participants, notamment les migrants, de nourrir beaucoup d’espoir quant à l’amélioration sensible de leurs conditions de vie et de travail en terre étrangère.
Ibou Badiane


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