«Les éléments qui ont eu un accrochage la police forment un groupe salafiste armé » a révélé une source sécuritaire à "Tahalil Hebdo". Cette source a ajouté que l’un des éléments du groupe a été blessé au cours de la fusillade...
...et que ses compagnons, au nombre de trois, se sont retranchés dans une des maisons du quartier du Ksar. Des informations concordantes font état de l’arrestation d’ un membre de ce groupe armé qui répondrait au nom de "Ould Khouna".
Un témoin a affirmé que le présumé terroriste blessé -quant à lui- porterait une «ceinture explosive» .
Ce dernier présenté comme étant "Ould Ahmednah" a été maîtrisé par la police anti-terroriste en fin de soirée du 17 juillet.
Deux autres suspects impliqués dans la fusillade sont toujours en cavale, car il s’est avéré qu ils ne s’étaient pas retranchés dans une maison du quartier, comme annoncé, dans un premier temps.
Des sources proches des enquêteurs ont rapporté que ce groupe armé est responsable du meurtre du ressortissant americain abattu, début juin 2009, dans le quartier du Ksar (centre de Nouakchott).
L’accrochage du 17 juillet intervient moins de vingt quatre heures avant le début du scrutin presidentiel du 18 juillet devant permettre le retour de l’ordre constitutionnel en Mauritanie, aprés le putsch du 6 aout 2008.
Historique des violences attribuées à la mouvance salafiste-jihadiste
Depuis février 2005 des actions violentes attribuées aux salafistes-jihadistes mauritaniens et leurs alliés algériens sont recensées. En voici la liste, de celles, qui sont connues.
Le "GIMPJ" enlève de force un véhicule de World Vision En février 2005, un véhicule de marque Prado appartenant à l’Ong World Vision était enlevé sous la menace d’une arme. Selon l’enquête, cette action avait été menée par un certain "Al Ghalghami" recherché depuis mais jamais arrêté. "Al Ghalghami" était supposé être le chef de l’aile militaire d’un "Groupe Islamique Mauritanien pour la Prédication et Jihad" (GIMPJ) plus lié –il est vrai- aux organisations jihadistes du Moyen Orient, qu’au Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC algérien). Le démantèlement du GIMPJ a été annoncé par les autorités en avril 2005 (sous Ould Taya).
Le massacre de Lemgheiti Le massacre de Lemgheiti a eu lieu à l’aube du 4 juin 2005. Le GSPC (devenu en août 2006 Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI)) avait attaqué le poste militaire de Lemgheiti tuant 15 soldats mauritaniens et blessant 17 autres. L’attaque de Lemgheiti était la réaction du GSPC à l’arrestation en avril 2005 de salafistes mauritaniens qui revenaient des camps du GSPC ainsi que l’arrestation d’Ulémas mauritaniens et la mort au cours d’une manifestation en mars 2005 d’une mauritanienne (Zeinebou mint Youssouf).
Meurtre des touristes français Trois jeunes mauritaniens Maarouv Ould Habib, Sidi Ould Sidna et Mohamed Ould Chabarnoux, ayant séjourné dans les camps d’AQMI au nord du Mali et organisés au sein d’une cellule sans rapport avec l’organisation salafiste jihadiste mauritanienne "Ansar Allah El Mourabitoune", créée en septembre 2007, ont assassiné le 24 décembre 2007, à Aleg , quatre touristes français et blessé un cinquième. "Ils étaient accusés de liens avec les services de sécurité et voulaient démonter qu’ils sont dignes d’être acceptés par AQMI" avait indiqué un jihadiste. Braquage d’un fourgon de transport de fonds Le 23 Octobre 2007, quatre hommes ont intercepté non loin du Port autonome, une Toyota Carina qui transportait la recette quotidienne des douanes du Port Nouakchott. Ce groupe armé a fait main basse sur 55 millions d’ouguiyas. C’était la première opération de l’organisation « Ansar Allah El Mourabitoune» démantelée en mai 2008.
L’embuscade d’El Ghallawiya Un commando d’AQMI se pavanait le 27 décembre 2007 à Ghallawiya dans l’Adrar mauritanien et visait des touristes européens sinon une mission d’européens qui séjournait dans la zone. Repéré par un poste militaire mauritanien le commando est poursuivi, mais il tend une embuscade à nos soldats, les tue et disparaît.
La double agression contre le VIP et l’ambassade d’Israël Cette double agression a eu lieu la soirée 1er février 2008, et visé l’Ambassade d’Israël à Nouakchott et le restaurant «VIP» qui la jouxte. Deux blessés ont été déplorés suite à la fusillade . " On voulait rehausser le moral des Moujahidines après le lynchage médiatique lancé contre eux, après l’attaque d’Aleg " avait déclaré l’un des assaillants aux enquêteurs.
L’accrochage du "Centre Emetteur" Accrochage d’une rare violence il s’est produit l’aprés-midi du 7 avril 2008, au module "L" du "centre émetteur" de Tevragh Zeina entre la police et le noyau dirigeant de l’organisation «Ansar Allah El Mourabitoune». L’accrochage a fait trois morts : deux salafistes (dont un artificier) et un officier de police, ainsi que neuf blessés, parmi la police.
Le massacre de Tourine
La soirée du 14 septembre 2008 une patrouille de l’armée mauritanienne tombe dans une embuscade à Tourine, zone située à 80 Kms au sud Est de Zouerate la ville minière de Mauritanie. 11 soldats et un guide civil mauritaniens sont assassinés dans des conditions atroces. AQMI revendique l’attentat quelques jours après.
Le meurtre de Christopher Loggest
23 juin 2009. Un ressortissant américain Christopher Loggest est abattu au Ksar (quartier de Nouakchott) par deux inconnus. Selon des témoignages, les tueurs avaient d’abord voulu kidnapper leur victime. Mais face à sa résistance, ils l’ont tué. 48 heures après le drame, un communiqué attribué à AQMI revendique la responsabilité du meurtre de cet américain (père de quatre enfants) installé en Mauritanie avec sa famille depuis plus de 7 ans.
Accrochage du Ksar
17 juillet 2009. Quatre jeunes montés à bord d’une «carina» noire étaient pris en filature par des policiers. Au niveau du commissariat du Ksar, ils s’arrêtent échangent des coups de feu avec les policiers qui les suivaient. L’un des présumés terroristes est blessé, un autre est arrêté. On parle de ceinture explosive et de leur responsabilité dans le meurtre de l’américain Christopher Loggest. Les identités dévoilées des suspects renvoient -hélas, bien- à des noms ayant des antécédents dans la mouvance salafiste jihadiste mauritanienne : Le feuilleton se poursuit !
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