Les acteurs d’une initiative lancée le 19 février dernier, sous forme d’une pétition intitulée : «Appel national pour la sauvegarde la Mauritanie» qui a recueilli énormément de signatures, ont convoqué le 25 avril, la presse nationale et internationale à une conférence de presse tenue à Nouakchott, au cours de laquelle, ils ont annoncé l’échec de leur initiative qui visait à instaurer un dialogue entre les protagonistes de la crise mauritanienne consécutive au coup d’Etat du 6 août.
Les conférenciers parmi lesquels, Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine (photo), Mahfoudh Ould Bettah et Dahane Ould Ahmed Mahmoud ont tenu les acteurs politiques -et spécialement le Haut Conseil d’Etat (HCE, junte au pouvoir) pour responsables de l’échec de leur initiative et des conséquences qui en découleront. Cheikh Sid’Ahmed Ould Babamine ex-colonel de l’armée qui a dirigé la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI) lors de la transition de 2005-2007 a indiqué que «sans l’ouverture de l’agenda électoral et la configuration gouvernementale actuels, la présidentielle (envisagée le 6 juin 2009, ndlr) ne pourra mener le pays à bon port». Interrogé par la chaîne «Al Jazeera» sur l’échec de leur initiative Dahane Ould Ahmed Mahmoud (ex-officier supérieur de l’armée, ancien ministre des affaires étrangères sous Haidalla et ministre des affaires islamiques sous Sidi Ould Cheikh Abdellahi ) a souligné que leur initiative s’inscrivait dans «un souci de sortie de crise et de retour à l’ordre constitutionnel dans lequel le peuple mauritanien jouera le rôle d’arbitre dans le cadre d’une réconciliation nationale» . «Nous avons soumis un document aux protagonistes -a-t-il précisé- et après deux mois de discussions nous nous sommes rendus compte que chaque protagoniste est campé sur ses positions de diabolisation des autres parties». M. Dahane Ould Ahmed Mahmoud a ajouté : « Nous leur faisons porter la responsabilité de l’échec de notre initiative et spécialement, à ceux, qui sont au pouvoir». «Le FNDD a déclaré être favorable au dialogue et Ba M’Baré (président du Sénat et « président de la République par intérim», ndlr) nous a dit que les autorités sont favorables au dialogue, mais nous n’entendons que «Ja e ja e bila tahine» (en français : entendre les grincements du moulin et ne pas voir la farine en sortir), a-t-il lancé, l’air déçu. Dénonçant que les protagonistes de la crise mauritanienne soient tous, beaucoup plus fixés sur l’extérieur et attentifs à ses positions, Dahane Ould Ahmed Mahmoud a affirmé -toujours sur Al Jazeera- «la crise est mauritano- mauritanienne et les mauritaniens ont toutes les ressources pour la surmonter». En r éponse à une question aux chances de succès des médiations des parties extérieures, notamment, le Sénégal, M. Ould Ahmed Mahmoud a été courtois mais catégorique : «Le Sénégal est un pays frère et ami. Mais il a ses problèmes avec nous. Et nous ne souhaitons pas qu’il s’ingère dans nos affaires intérieures !»
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