Présidentielle de juin : Six candidats, pas de candidate   
22/04/2009

Finalement, ils sont six candidats à avoir déposé au délai fixé le 22 avril à 00 heures, leurs dossiers de candidature pour la présidentielle de juin, une consultation éléctorale boycottée par les principales forces politiques de la Mauritanie. Les candidats retenus par le Conseil constitutionnel sont :



1- général Mohamed Ould Abdel Aziz
Ex-commandant du Bataillon de la Sécurité Présidentielle sous Ould Taya et chef d’état major particulier du président Sidi Ould Cheikh Abdellahi depuis avril 2007 qui l’a élevé au grade de général. Principal meneur du coup d’Etat du 3 août 2005 qui a renversé Ould Taya, il a également mené le putsch du 6 août 2008 qui a renversé le président Ould Cheikh Abdellahi. Ould Abdel Aziz a dirigé la junte au pouvoir depuis le 6 août dernier et a démissionné de la présidence de celle-ci le 15 avril. Ses compagnons de la junte et son gouvernement sont restés en place et veillent au grain, en attendant son retour triomphal par les urnes (cette fois).
Ayant entamé sa campagne électorale durant ces huit derniers mois avant sa démission, Ould Abdel Aziz est incontestablement le favori de cette élection sans observation internationale et largement boycottée.
2-Ibrahima Moctar Sarr (IMS)
Président de l’AJD /MR, journaliste de formation, ancien pensionnaire du bagne de Oualatta, ex-député d’Action pour le Changement (AC-parti dissous sous Ould Taya), IMS s’était présenté à la présidentielle de 2007 et avait recueilli 8 % des suffrages. Les analystes avaient estimé qu’il avait, à l’époque, comme d’autres candidats, bénéficié d’un vote identitaire.

3-Kane Hamidou Baba
Député à l’assemblée nationale, ex-vice président du parti RFD qui a gelé sa qualité de membre en raison de ses positions favorables aux militaires au pouvoir, Kane Hamidou Baba se présente  pour credibiliser la consultation et forcer, dit-on, la main au RFD et à son président Ould Daddah qui boycotte l’élection après avoir révisé sa position du coup d’Etat. Les observateurs pensent que Kane Hamidou Baba n’a pas de réelles chances d’entraîner la base du RFD ainsi que dans la pêche aux voix, de l’électorat negro-mauritanien en raison notamment du charisme du candidat  Ibrahima Moctar Sarr qui dispose sur ce terrain, d’une antériorité, d’un parti politique et a bénéficié deja d’une expérience électorale, à dimension nationale.

4-Me Sghair Ould Mbareck
Cet avocat plusieurs fois ministre et une fois Premier ministre de Ould Taya (dont il a vite rallié les tombeurs en août 2005, contrairement à un Ould Waghf en 2008) a été élu député PRDS en 2006 . Mais il avait sollicité en 2007 du président Sidi Ould Cheikh Abdelahi «une planque» parcequ’il ne supportait pas Messaoud au perchoir de l’assemblée, affirme-t-on. Nommé médiateur de la République il s’y était casé -sans faire aucune médiation- jusque, la soirée du 21 avril 2009 quand le bruit de sa candidature était parvenu aux rédactions. Sans envergure à l’instar des leaders Haratines (et nationaux) comme Messaoud ou Boidiel dans une moindre mesure, sa candidature répond plutôt à l’impératif d’avoir dans cette élection un candidat haratine de service. C’est fait !

5-Isselmou Ould Moustapha
Tiens le revoilà ! Encore lui ! Ce fils de famille maraboutique et homme d’affaires de son état, est indéniablement frappé par le virus de la candidature. Il préside un petit parti politique sans assises ainsi qu’une coordination de partillions dénommée : coordination nationale de sauvegarde de la démocratie. Il s’était présenté en 2003 contre Maaouya puis avait retiré sa candidature. Il s’est présenté en 2007 et a obtenu moins de 0,1¨% des suffrages et le re-voila encore candidat en 2009 ! «c’est vraiment une candidature pour amuser la galerie Â» estime un observateur qui ajoute : Â«il est quasi certain qu’il ne franchira pas la barre des 0,1%, il aurait pu économiser ses 5 millions de caution».

6-Sidi Mohamed Ould Ghoth 
Il est le sixième candidat à être retenu par le conseil constitutionnel pour l’élection de juin. Il est un illustre inconnu, lequel, malgré tout, a pu recueillir la centaine de signatures de conseillers municipaux et versé la caution de 5 millions d’ouguiyas, exigés par la loi.


Sachez enfin, que la présidentielle de juin ne verra malheureusement pas de candidature feminine. Mme Lalla Mariem mint Moulaye Driss l’unique candidate qui devait se présenter n’a pu finalement déposer son dossier dans le délai requis. «Certains de mes conseillersétaient injoignables» nous a-t-elle déclaré, la soirée du 22 avril.


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