Au cours de la rencontre qu’ils ont eue avec l’émissaire libyen venu prendre le pouls de la scène mauritanienne pour un éventuel rôle du Guide de la Jamahiriyya dans la solution de la crise, les Présidents des partis qui soutiennent le putsch se sont partagé les rôles, chacun visiblement suivant sa spécialité et la place qu’il estime être la sienne sur l’échiquier.
Ainsi, Moustapha ould Abeiderrahmane avait pour rôle de prouver que le général est un grand démocrate et que, depuis son avènement, l’espace des libertés s’est élargi. Il n’y aucun détenu d’opinion ou politique a-t-il dit selon nos sources, poursuivant que ceux dont le FNDD « veut faire des prisonniers politiques » ne le sont en rien et qu’ils sont mêlés à une affaire de mauvaise gestion et doivent être jugés.
De son côté, Cheikh ould Horma avait pour mission de tirer sur le Président de la République, tâche dont il s’est acquitté avec un zèle d’une rare virulence, dépassant ainsi, semble-t-il, son doublon et concurrent Ethmane Ould Cheikh Abou el Maaly qui avait visiblement reçu pour ordre de compléter le portrait diffamatoire de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Les trois hommes ont parait-il épuisé le sujet de la plaidoirie en faveur du putsch, car l’un des avocats en titre de la junte, Sidi Mohamed Ould Med Vall dit Ghrini ne trouvant plus rien à dire, choisit de garder le silence. A moins qu’il n’eut dédaigné d’aller plus fort que les autres dans leur insulte à l’histoire et aux mœurs de leur peuple.
Quant à Mohamed Yehdhih Ould Moctar Hacen qui, depuis quelque temps, prend une certaine distance par rapport aux zélateurs de la junte, il a mis l’accent sur la neutralité de son Parti et sur l’initiative de sortie de crise qu’il a proposée.
Etat civil : La grande manipulation affleure
On savait que l’Etat civil bénéficiait d’un intérêt très particulier de la part du général limogé, surtout depuis que l’un de ses hommes les plus proches y a été nommé au mépris des usages administratifs qui veulent qu’un spécialiste soit placé à la tête de ce service très stratégique pour tout dans le pays.
Depuis le lancement de ce qu’on appelle aujourd’hui « le recensement administratif à but électoral », tout devient clair : La junte prépare une grande manipulation de la liste électorale, qui assure une « élection » certaine au général Ould Abdel Aziz.
Selon le site Essiraje, Monsieur M’Rabbih Rabbou Ould Elweli, directeur de l’Etat civil a indiqué au cours d’une réunion qu’il a tenue avec certains maires, que près de 250 000 électeurs vont être ajoutés à la liste électorale, dont 150 000 au niveau des deux Hodhs, 40 000 à Nouakchott et les 60 000 restants à répartir entre les autres wilayas du pays ! Cette déclaration est la preuve, s’il en était encore besoin, qu’une grande manipulation de l’Etat civil du pays est en préparation, non seulement pour les élections que le général compte organiser à la barbe du peuple et du monde entier, mais sans doute aussi pour d’autres objectifs plus stratégiques, dont l’atteinte se fonde sur la désorganisation d’un secteur que les dernières années de Ould Taya ont contribué, de l’avis de tous les observateurs, à assainir en grande partie.
Après l’administration qui a été durablement affaiblie par l’éloignement de ses compétences et leur remplacement par des arrivistes sans qualification ni expérience, voici venu le tour de l’un des fondements même de l’Etat mauritanien (l’Etat civil) d’être gangrené.
Guérou : Le stock alimentaire de sécurité bradé
Selon des sources locales, le Maire de Guérou aurait été invité récemment à assister à une réunion avec le Wali, le Hakem et le responsable local du CPSSA dont l’objet était de vendre le stock de la sécurité alimentaire de la moughataa aux commerçants pour, visiblement, mobiliser de l’argent frais. N’ayant pas réussi à dissuader les autorités concernées de mettre à exécution leur décision qui privait ses administrés de leur stock de nourriture et dans le contexte de crise actuel, le premier magistrat de Guérou aurait proposé, dans une dernière tentative de garder le blé chez lui, que le stock soit vendu aux commerçants de la ville. Sans succès. Il aurait donc décidé, en désespoir de cause, de se retirer pour ne pas assister à une opération qui, à l’évidence, lésait ses populations.
Le général tendu n’avait pas de solution Contrairement à sa rencontre avec le bureau du syndicat des enseignants du supérieur au cours de laquelle il a promis, selon les membres de ce bureau, d’augmenter les salaires, d’octroyer des terrains et même de les construire, la rencontre du Général limogé avec les hommes d’affaires, et dont la télé a diffusé des extraits, n’a pas été aussi « bénéfique » pour la corporation. Le Général y paraissait véritablement embarrassé par les problèmes qui lui furent posés, et incapable de leur trouver une quelconque solution. C’est ce qui explique le visage tendu qu’il affichait dans certaines séquences du film « travaillé » pourtant par la télé-putsch, et les réponses évasives qu’il a données à certains orateurs. Sans compter que la réunion a été aussi l’occasion d’une prise de gueule entre un « ministre » de la pêche à côté de la plaque et des opérateurs du secteur pugnaces et visiblement rancuniers. Le 14 février 2008 Commission de la communication
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