C’est la question que se sont posés des journalistes lors du point de presse, tenu l’après- midi du 17 septembre, au siège de la Fondation Khattou mint El Boukhary (FKB), par Mohamed Ould Mohamedhen Vall secrétaire général de la dite Fondation. Ould Mohamedhen Vall a relaté à la presse les circonstances de son interpellation par des policiers relevant du Commissariat spécial de la police judiciaire, qui se sont présentés tôt (à 6 heures du matin), le 16 septembre, à son domicile, et lui ont demandé de les suivre au commissariat, où, il a été gardé à vue, jusqu’à 14 heures.
Ensuite, les policiers l’ont amené au Sénat, où, après une attente, il s’est retrouvé en face de plusieurs sénateurs dont : Ould Mohamed Znagui et Mme Rabi (membres d’une commission parlementaire créée pour enquêter sur les sources de financement de la FKB), lesquels, ont commencé à l’interroger (dans un style digne de l’ex-KGB) au moment où, un cameraman de la Télévision de Mauritanienne, un certain «Tneike» commençait à filmer la scène. Ould Mohameden Vall a déclaré avoir refusé de répondre aux questions se limitant à décliner son identité. Les sénateurs lui ont alors demandé de se présenter au Sénat l’après-midi du 17 septembre. Dans la soirée du 16 septembre, il verra à la Télévision de Mauritanie, (une officine de propagande depuis le 6 août) un élément d’information faisant état de son audition par une commission parlementaire. Le collectif de la défense de la FKB qui s’est exprimé au cours de la conférence de presse, a dénoncé l’interpellation de Ould Mohamedhen Vall , et l’a assimilé à un véritable kidnapping, déclarant qu’elle s’inscrit dans le cadre de la campagne lancée contre la FKB au lendemain du coup d’Etat du 6 août. Les avocats: Ould Moulaye Ely et Moussa Ould Douiere, ont affirmé dans un communiqué distribué à la presse n’avoir reçu aucune convocation et n’avoir aucune idée des accusations portées sur la FKB. Ils ont déclaré également leur refus de collaborer avec une commission parlementaire à la fois «juge et partie» et issue d’une session parlementaire «illégale» parce que non convoquée par le président de la République (toujours séquestré). A l’issue de cette conférence de presse, certains se sont demandés : Depuis quand des sénateurs ordonnent-ils à des policiers de venir arrêter des citoyens ? Se sont-ils donc substitués aux magistrats ? La police est-elle devenue inféodée au Sénat ? Quel pays !
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