Les députés du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), favorables au coup d’Etat du 6 août refusent cependant que les membres de la junte puissent être candidats à la future présidentielle. Les députés du RFD dont le groupe parlementaire est présidé par le député Abderrahmane Ould Mini (cerveau du putsch du 8 juin 2003), ont annoncé le 10 août la rupture de leur coordination avec les députés "indépendants" favorables, eux aussi, au coup d’Etat et considérés être (très) proches des militaires.
« Nous ne sommes pas parvenus à un accord avec nos partenaires et nous mettons un terme à notre coordination politique avec eux », a déclaré le député Abderrahmane Ould Mini (photo), président du groupe parlementaire du RFD, au cours d’un point de presse tenu à Nouakchott. Ould Mini a précisé que le principal point de discorde a été l’éligibilité des membres du Haut conseil d’Etat, au pouvoir à Nouakchott, indiquant que son parti exige l’interdiction de candidature à la présidentielle de toute personne revêtant le statut de militaire à la date du 6 août 2008. C’est, selon lui, la seule façon de donner au peuple mauritanien la possibilité de choisir librement ses dirigeants, loin de toute pression ou influence. « La Mauritanie vit actuellement une crise aiguë due principalement aux pressions extérieures », a aussi dit le député Ould Mini qui a appelé le Haut Conseil d’Etat à prendre conscience des dangers qu’encoure le pays. "Nous avons décidé de rompre notre coordination avec les «indépendants» dans le cadre de la feuille de route de transition préparée au niveau du parlement, car nous n’acceptons pas la candidature de militaires à la présidentielle que nos collègues défendent", a déclaré Mohamed Mahmoud Ould Lemmat, député du RFD. "Nous avons divergé pour l’essentiel sur ce point précis, nous ne saurions l’accepter, notre objectif étant d’assurer une parfaite transparence des élections et donc de corriger les erreurs de la transition de 2005-2007" a-t-il expliqué. Les députés «indépendants» avaient accepté d’interdire "la candidature de militaires en activité mais pas d’anciens militaires qui auraient quitté l’uniforme dont les droits politiques sont garantis par la constitution", selon l’un d’eux. La session plénière de l’assemblée nationale, programmée pour le 10 août pour débattre des modalités de la nouvelle "transition" après le coup d’Etat, a donc de nouveau été reportée suite au désaccord entre députés Pro-putsch.
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