Le 2 septembre, trois semaines après le coup d’état, l’Assemblée nationale convoquée en session extraordinaire par la junte venue au pouvoir par la force a élu quatre membres d’une haute cour de justice qui pourrait juger «pour haute trahison» le président de la République kidnappé et séquestré par la junte. La haute cour, sera composée de huit personnes.
Les quatre députés élus sont de formation judiciaire, en majorité avocats (arabisants) au barreau de Nouakchott. Deux d’entre eux font partie du groupe de députés démissionnaires du parti Adil. Les deux autres sont affiliés, d’une part au rassemblement des forces démocratiques (Rfd) d’Ahmed Ould Daddah, et d’autre part au parti républicain pour le renouveau et la démocratie (Prdr), formation qui était au pouvoir sous Ould Taya). Plusieurs interrogations sont suscitées par la création de cette haute cour de justice. «C’est une nouvelle cour spéciale de justice comme du temps des régimes d’exception» indique un juriste. «C’est vraiment une basse cour», indique un autre. «Juger Ould Cheikh Abdellahi qui n’a rien fait, alors qu’il y a tellement de présidents qui ont pillé séquestré et tué et qui se pavanent sans être inquiétés, le tout, pour donner bonne conscience à la junte, à ses zouaves, ses troubadours et ses tirailleurs. C’est injuste» ajoute-t-il.
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