Le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) a organisé dans l’après du lundi 11 Août au stade de la capitale un meeting populaire pour exprimer son opposition au coup d’Etat du 06 août. Ce meeting qui fait suite à la conférence-meeting du vendredi 08 août au siège de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), a été une tribune des partis de la mouvance anti-putsch pour dire non au Haut Conseil d’Etat (HCE).
Ils étaient des milliers de militants des partis de l’APP, du PNDD-Adil, de l’UFP, de Tawassoul, du PLEJ à prendre d’assaut le terrain vague du stade de la capitale dés 16 heures. L’affluence a été grande. Dans une espèce de tribune érigée pour la circonstance, les responsables politiques pour la plupart des ministres dont Assane Soumaré ex-ministre des pêches, Mme Fatimetou Mint Khatry de la Condition Féminine, Yahya Ould Kebd du Commerce, Mohamed Ould Amar de l’Education Nationale, Mohamed Mahmoud Ould Dahmane Secrétaire Général Adjoint de Adil, Mohamed Ould Mayif Directeur de Cabinet du Premier Ministre Yahya Ould Ahmed El Waghf, Mme Nebghouha ancienne ministre de l’Education Secondaire, Bâ Mamadou Alassane président du PLEJ, Oumar Ould Yali, ancien ministre, le vice président de l’APP, les détenus libérés par le HCE : Ahmed Ould Sidi Baba Président du Conseil Economique et Social, Mohamed Ould Rzeizim, ministre de l’Intérieur, Moussa Fall président de l’Agence Nationale pour l’Insertion des Réfugiés (ANAIR) entre autres étaient de la partie. Le tout sera couronné par la présence remarquée et effective de Mohamed Ould Maouloud président de l’UFP, Jemil Ould Mansour, président de Tawassoul, Boidiel Ould Houmeid du parti ADIL qui ont été fortement applaudi dès leur entrée. L’atmosphère était indescriptible. Le terrain a refusé du monde et on voyait par ci et par là les militants avec les photos du président déposé par putsch où est écrit : « La démocratie c’est Lui » sans compter les slogans écrits sur les banderoles tels que : « Non au coup de force, oui à la légalité constitutionnelle », ou « Nous refusons toute ingérence de l’armée dans la politique » ou encore « Non à la remise en cause des acquis de l’unité nationale ». Des slogans qui en disent long sur le refus du Putsch. A travers des discours improvisés, les différents orateurs ont exprimé leur ras-le-bol face à ce qu’ils considèrent comme une usurpation du pouvoir par la force des armes. « Nous allons continuer la lutte jusqu’à ce que Sidi soit remis dans ses fonctions de président démocratiquement élu », ont déclaré en substance les orateurs à la tribune. Au moment où nous mettons sous presse, l’arrivée du Premier Ministre M. Yahya Ould Ahmed El Waghf et de Messoud Ould Boulkheir était annoncée. Pour certains observateurs de la scène politique nationale, il s’agit là d’une façon de faire la pression sur la junte militaire afin qu’elle prenne conscience de l’opposition de ces partis au coup de force mais aussi et surtout qu’elle puisse organiser des élections dans les « meilleurs délais » comme elle l’a promis d’ailleurs. Le Général Président entendra-t-il cela? C’est là toute la question. D’un autre côté, le balai diplomatique qu’a connu Nouakchott ces derniers jours, la pression des soutiens de Sidi et l’appel de la communauté internationale au retour à l’ordre constitutionnel n’ont-ils pas été à l’origine de la libération des détenus excepté le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi ? L’on est tenté de le croire, au vu de l’évolution de la situation.
Tout compte fait, le meeting du lundi dernier a été une véritable démonstration de force des partis réunis au sein du Front National pour la Défense de la Démocratie qui a vu également la présence des élus sur la tribune officielle même si quelque part, 60 des élus de l’ex-majorité étaient opposés à la déclaration faite par Messoud Ould Boulkheir, président de l’Assemblée Nationale. D’un autre côté, les militaires ont reçu et continuent de recevoir des soutiens de l’intérieur comme de Nouakchott à leur cause avec des ministres de l’ex-régime qui leur font allégeance à l’image de celui des Finances. Les militaires capituleront-ils? Waid and see.
Compte rendu Ibou Badiane
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