Le Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghef qui a présenté le 3 juillet la démission de son Gouvernement (et qui fut aussitôt chargé de former une nouvelle équipe), a organisé une conférence de presse l’après-midi du même jour, dans laquelle, il a indiqué avoir démissionné «pour sauver la cohésion de la Majorité, car si la motion de censure avait été votée par l’Assemblée, une division aurait pu s’installer durablement et perturber le fonctionnement des institutions» a-t-il déclaré.
Ould El Waghef , n’a pas révélé de délai pour la formation du futur Gouvernement et n’a pas précisé si la participation de «l’UFP» et de «Tawassoul» serait maintenue à la future équipe. "Tous ceux qui acceptent le programme du président de la République sont éligibles à ce Gouvernement, mais il faudra attendre la fin des consultations pour en savoir plus", a-t-il dit. Les députés de la Majorité principalement du parti ADIL (une pâle copie de l’ex-PRDS dominé par les indépendants à la botte des militaires depuis la Transition) ainsi que des députés appartenant à d’autres partillions, avaient introduit le 30 juin, une motion de censure contre le Gouvernement auquel ils reprochaient l’ouverture à deux partis de l’opposition démocratique «l’UFP» et «Tawassoul» et le retour à des postes-clés de caciques du régime de Maaouiya Ould Taya, dont Boidiel Ould Houmeid (voir photo). Cette dernière reproche, a été finalement mise au placard, dans le texte de la motion de censure, en raison du fait que plusieurs députés frondeurs du parti ADIL, sont eux aussi, des caciques du régime de Ould Taya, qui ont compris qu’ils jouent à la «Sainte Nitouche» en évoquant le retour des «Roumouz El Vessad» (symboles de la gabegie de l’ère Taya). Les frondeurs et leur encadrement civilo-militaire, mettent cependant un point d’honneur à refuser la participation de l’UFP au prochain Gouvernement, qu’une dépêche de l’AFP en date du 3 juillet -écrite dans un esprit partisan et malhonnête- présente comme un «petit parti» alors qu’il est la troisième force parlementaire de Mauritanie après ADIL et le RFD avec notamment, de 10 députés. Le bolcage de l’UFP se justifie par le fait que ses dirigeants en défendant la République n’ont pas été calculateurs, (contrairement à leurs amis de la coalition au pouvoir) avaient osé critiqué, les militaires et les pressions qu’ils exercent sur le Président de la République. Sur un autre plan, Sidi Mohamed Ould Maham, Porte-parole des députés frondeurs a qualifié de "positive" la démission du Gouvernement, déclarant que ses collègues ne se prononceront sur le nouveau cabinet que lorsque celui-ci aura été formé. En d’autres termes, une nouvelle motion n’est pas exclue, si le nouveau Gouvernement ne répond pas aux attentes des frondeurs. Et des chefs d’orchestre ! MAOB
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