Le Projet de motion de censure est à présent soutenu par 38 députés dont 28 appartenant au Parti ADIL, présidé par le Premier ministre Yahya Ould Ahmed El Waghef nommé le 11 mai dernier. En plus de ces 28 députés, liés selon des sources concordantes aux Généraux Ould Abdel Aziz et Ould Ghazwani, 9 autres élus du peuple ont rejoint le mouvement.
C’est le cas pour 3 députés de l’UDP, 3 du PRDR (représenté au Gouvernement), et trois autres appartenant aux partis : le Renouveau Démocratique , l’Union du Centre Démocratique et le parti de l’Alternative. La motion de censure va être déposée lundi 30 juin devant le parlement. Elle reflète la crise au sommet entre le président de la République et les deux principaux chefs de l’appareil militaire. Au delà des incertitudes que cette crise laisse planer sur la stabilité des futurs cabinets gouvernementaux, de la probabilité que le président de la République procède à la dissolution d’un parlement qu’il ne contrôle plus et de l’organisation de nouvelles élections, la crise a eu un unique aspect positif : le différend au sommet, dont l’issue se dessine, a pris la forme d’une bataille démocratique et institutionnelle. Tout porte donc à croire que les jours du Gouvernement de Ould Waghef (qui n’a même pas eu le temps de présenter sa déclaration de politique générale) sont maintenant comptés. Plusieurs raisons justifient la débâcle qui se trame. Primo : contrairement aux frondeurs, le Gouvernement s’est laissé faire et n’a mobilisé, ni ses ministres, ni ses alliés, et encore moins les députés qui lui sont restés favorables. Secundo : Le président de la République s’est pratiquement placé au dessus de la mêlée (en ne s’adressant pas à la Nation) et son nouveau premier ministre qui avait refusé de reconnaître l’existence de la crise au sommet, n’a pas pu contenir l’hemmoragie des troupes parlementaires de ADIL et celles des partis représentés au Gouvernement. Comme si… Tertio : Les autres partis représentés au Gouvernement ne se sont pas suffisamment portés au secours du Gouvernement, dans lequel, ils siégent. Excepté l’UFP qui a accepté d’aller au charbon et d’avoir du courage politique face aux Généraux en accusant samedi 28 juin des officiers mauritaniens de préparer un "coup d’etat politique", l’APP a eu une position mitigée et son président Messaoud Ould Boulkheir (président d’un parlement frondeur) a préféré jouer au médiateur, quand les choses étaient devenues irréversibles. De son coté le parti Tawassoul (islamistes) représenté lui aussi au Gouvernement a longtemps entretenu le suspens, avant d’accoucher une timide déclaration de soutien au Gouvernement. La compassion ou la solidarité ne sont pas évidemment à chercher au niveau de l’opposition démocratique. Ahmed Ould Daddah a exprimé son soutien à la motion de censure. "Nous pensons que la motion de censure par un vote à l’assemblée nationale est une pratique démocratique, conforme à la constitution et constitue une forme d’expression démocratique", a déclaré le président du RFD (16 députés). Après le dépôt de la motion, son vote sera soumis aux parlementaires. Si entre temps, il n y a pas eu de compromis, la Mauritanie perdra encore du temps dans la formation d’un nouveau Gouvernement, qui peut lui aussi, ne pas bénéficier de l’assentiment des députés. Et Rebelote?
Liste des députés favorables à la motion de censure : 1-Mohamed Yahya Ould Elkherchi, député de Nouakchott 2-Hbib Ould Diah, député de Monguel 3-Bâ Houdou, député de M’Bagne 4-Mohamed Mahmoud Ould Ghazwani, député de Boumdeid 5-Bouya Ahmed Ould Chrif , député de Tichitt 6-Mohamed Abdellahi Ould Mohamed Lemine, député de Nouakchott 7-Ghleywa Mint Hdhana, député de Tidjikja 8-Louleid Ould Weddad, député de Ouadane 9-Khattri Ould Ely, député de Néma 10-Moustapha Ould Abeiderrahmane, député liste nationale 11-Mohamed Ali Cherif, député de liste nationale 12-Mohamed El Mocatr Ould Zamel, député d’Aoujeft 13-Sidi Mohamed Ould Maham, député d’Atar 14-El Arbi Ould Jideine, député de Chinguitty 15-Ghassem Ould Bellali, député de Nouadhibou 16-Fatimettou Mint Mohamed Yarba, député de Néma 17-Mohamed Lemine Ould Sidi Mohamed, député de Tamchekett 18-Taleb Ould Khlifa, député d’Aïoun 19-Moustapha Ould Abdel Aziz, député d’Akjoujt 20-Sid’Ahmed Ould Ahmedne, député de Moudjeria 21-Moctar Ould Elemine, député de M’Bout 22-Houcein Ould Ahmed Hadi, député d’Aleg 23-Sid Mohamed Ould Mohamed Vall, dit Ghrini, député liste nationale 24-Lalla Mint Hacen; député de Nouakchott 25-Naha Mint Mouknass, issu de liste nationale 26-Jemal Ould Mohamed Yedali, député de Ouad Naga 27-Mohamed Ould Tourad, député de Djiguenni 28-Sidi Mohamed Ould Oumarou, député de Ould Yengé 29-Camara Ali Gueladio, député de Ould Yengé 30-Cheikh Ahmed Ould Khlifa, député de Kankossa 31-Mintata Mint Heddeid, député issu de liste nationale 32-Babbah Ould Ahmed Taleb, député de Kebonni 33-Saâdna Ould Hadrami, député de Kobenni 34-Mariem Mint Haïmouda, député d’Atar 35-Sy Adama, député de M’Bout 36-Vih Elmane Ould Ghacha, député de Bassiknou 37-Bouh Ould Hamoud, député de Timbedra 38-Elbou Ould Oumar, député de Timbedra
|