La polémique Abou El Welid / Belmokhtar sur l’allégeance à l’Etat Islamique (EI) s’explique selon une source sécuritaire régionale par la déstructuration de l’organisation Al-Mourabitoun et le manque de communication entre les chefs de ses branches maliennes et libyenne .
«Les arrestations massives menées ces derniers temps par la force française Barkhane contre les jihadistes d’Al-Mourabitoun ont fortement déstructuré l’organisation et rendu difficile, voire impossible à ses chefs, de communiquer entre eux, ce qui pousserait chacune des branches malienne ou libyenne à chercher le moyen de renaître, car totalement ébranlée» a déclaré le 16 mai cette source proche du milieu du renseignement à notre rédaction.
«Il s’agit d’une analyse personnelle» a-t-elle souligné.
«Belmokhtar qui dirige la branche libyenne cumulativement avec le conseil de la choura d’Al-Mourabitoun se terre depuis de longs mois entre Benghazi et l’Oubari», ajoute notre source qui indique que le nouvel homme préparé par Belmokhtar pour la branche malienne serait plutôt un certain «Ali Alansari» .
La désignation d’Adnane Abou El Welid Sahraoui pressenti pour diriger la branche malienne en remplacement d’Ahmed Tilemsi (tué en décembre) était compromise ou a tardé parceque demandant en plus, l’aval d’un conseil de la choura qui ne parvenait plus à siéger.
Abou El Welid a donc pris les devants le 13 mai en s’appropriant le nom d’Al-Mourabitoun pour prêter allégeance à l’EI, opérant ainsi un changement de cap. Belmokhtar a réagi par un communiqué publié le 15 mai pour dire que l’allégeance à l’Etat Islamique (EI) n’a pas eu l’aval du "Conseil de la Choura, ajoutant qu’une telle décision va à l’encontre des «principes fondateurs» de l’organisation dont l’allégeance à Al-Qaida d’Ayman Dhawahiri.
Les deux camps peuvent bien se réconcilier, mais la situation peut aussi évoluer –a-t-on appris- vers une guerre totale, comme celle qui oppose, en Syrie, le front Al-Nosra et l’EI.
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