Ebola : Trois questions pour ne pas céder à la panique   
07/10/2014

Alors que des parents ont retiré leurs enfants de l’école mardi car un élève rentrait de Guinée, Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris, fait le point sur LCI sur les risques liés au virus. "Il faut arrêter de délirer".



 C’est en ces termes que Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris, a réagi à la polémique qui a agité une école primaire de Boulogne-Billancourt ce mardi matin. Quelques parents ont en effet refusé de mettre leur enfant à l’école sous prétexte qu’un de leurs camarades rentrait d’un séjour en Guinée, pays touché par le virus Ebola. Contagion, risques, le médecin fait le point sur LCI.

Quand est-on contagieux ? "On n’est pas dans une situation où on va mettre en quarantaine toutes les personnes qui reviennent des régions dites d’endémie, surtout si elles s’élargissent", explique Gilles Pialoux. "On n’est pas contagieux pendant la période d’incubation". Le virus ne peut ainsi être transmis que par une personne malade, pas par une personne saine. Aucun risque donc du côté de l’élève de Boulogne-Billancourt qui est en parfaite santé.

Le médecin redoute une stigmatisation des personnes originaires des pays touchés par le virus. "A force que la peur se propage comme ça (...), les gens ne vont plus déclarer leur voyage, qui plus est ne vont pas déclarer ce qu’ils ont fait réellement dans le voyage". Il rappelle qu’il "faut un certain nombre de critères pour être un cas suspect", dont des symptômes (fièvre, douleurs musculaires, vomissements...). Il rappelle une nouvelle fois que venir de la zone concernée ne suffit pas.


"La France est très exposée". Une étude américaine publiée ce week-end affirme que le virus a 75% de chance d’arriver en France d’ici 20 jours. Alors, info ou intox ? Là n’est pas la question pour Gilles Pialoux. "Le risque d’avoir des cas importés est déjà acquis", souligne le médecin en évoquant l’infirmière hospitalisé en région parisienne, guérie depuis. "Oui la France est très exposée", affirme-t-il mais "les procédures sont les mêmes, que les risques soient de 20% ou 75%".

Plus de cas de rougeole que d’Ebola. Non, le virus Ebola "ne passe pas par les airs". C’est une "maladie très contagieuse par les fluides", rappelle Gilles Pialoux. Les scientifiques ont "une échelle de Richter qu’on appelle le R0", un classement des maladies infectieuses en fonction du nombre de personnes qu’elles touchent. "Pour une personne infectée dans Ebola, c’est moins de deux personnes qui sont touchées. Pour la rougeole, c’est quinze ou vingt personnes qui sont touchées pour un cas", dit-il. "Ce qui s’est passé en Espagne ne devrait pas arriver", a-t-il déclaré alors qu’une aide-soignante espagnole a été contaminée après avoir soigné un patient fin septembre à Madrid. Le premier cas de contamination hors Afrique.



LCI.TF1.FR


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