Le président de l’Union des Forces de Progrès (UFP) craint que l’incident de Kaedi prenne une tournure raciale avec des conséquences dramatiques. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse de son parti tenue ce Mardi 09 juillet à Nouakchott.
Mohamed Ould Mouloud a ajouté que le développement du regrettable incident de Kaédi parti d’une simple altercation entre un boutiquier et une dame puisse aboutir en émeutes interethniques. Selon lui, cela dénote de l’existence d’une tension sociale et d’un manque de confiance entre les autorités et la population locale.
Toutefois, il a souligné que son parti dépêchera ce mardi même, une haute délégation à Kaédi pour contribuer au retour de la paix.
Pendant ce temps, le Coordinateur du mouvement Touche pas à ma nationalité, Wane Abdoul Birane qui se trouve présentement à Kaédi, a révélé à Alakhbar que 22 jeunes issus de la communauté negro-mauritanienne se trouvent en détention dans les locaux du commissariat de Kaédi et de la brigade de la gendarmerie.
«Nous avons contacté 12 jeunes détenus au commissariat. Mais la gendarmerie nous a empêché de voir les autres jeunes détenus par la brigade», a-t-il-souligné. Il a aussi ajouté que les services sécuritaires locaux cherchent depuis ce matin de grossir les rangs de détenus en venant chercher les autres jeunes soupçonnés d’être impliqués dans cet imbroglio, dans leurs familles en vue de les arrêter.
La ville de Kaédi est agitée par des heurts intercommunautaires depuis trois jours et les hommes épris de paix appellent au calme et à la sérénité. Les notables et les autorités locales s’investissent pour désamorcer la tension entre les deux communautés au niveau de la ville.
Pour sa part, le maire de Kaédi, Sow Moussa Demba, a regretté qu’une simple bagarre entre deux commerçants ait été transformée en Émeutes suivies d’acte de vandalisme. Il a indiqué que l’incident opposé deux commerçants du marché de Kaédi précisant qu’il ne s’agit pas d’une affaire raciale opposant des Negro-mauritaniens à des Maures comme l’ont rapporté certains. Loin de dramatiser le problème, il a appelé au calme et a demandé aux deux parties de laisser la police faire son travail. Une accalmie a été constatée depuis ce matin mais par crainte de représailles, les commerçants n’ont pas ouvert leurs boutiques.
IB
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