Journée internationale de l’esclavage: Réquisitoire de l’IRA    
24/08/2010

 M. Birame Ould Dah Abeid a tenu  une conférence de presse au cours de laquelle il a  dénoncé avec force les pratiques esclavagistes sous toutes leurs formes en prenant comme référence la révolution de Saint Domingue. 



C’est dans une salle archicomble avec une chaleur accablante que les militants de l’IRA et autres défenseurs des droits de l’homme se sont massés pour exprimer leur ras-le-bol face à ce qu’ils considèrent comme «un racisme d’Etat».

«Nous sommes aujourd’hui le jour de la célébration de la journée internationale de lutte contre l’esclavage, l’anniversaire de Saint Domingue qui est la révolution des esclaves dans cette île des Caraïbes » a martelé le tonitruant Biram à l’entame de sa conférence.

Selon lui, la situation de l’esclavage en Mauritanie recoupe beaucoup celle qui a prévalu à Saint Domingue.

«La population servile d’esclaves et d’anciens esclaves qui sont la majorité du peuple mauritanien, doit prendre conscience de la nécessité de secouer le joug du système esclavagiste qu’il soit d’Etat ou social » dira-t-il.

Pour le secouer, Biram a dit qu’il faut que «ces victimes esclavagistes frappent l’Etat dans son système, dans ses symboles, dans ses points forts et nous considérons que la révolution française a frappé en occupant la Bastille ».

Dans son réquisitoire à cette occasion, le président de l’IRA a dit : «En Mauritanie, le régime du Président Aziz continue à régenter la société mauritanienne ».

Et pour contrecarrer : «Il faut porter les coups à d’autres classes comme celle des Oulémas qui a été et est toujours la légitimation de l’esclavagisme, de l’injustice et de l’exploitation de l’homme par l’homme ».

 Selon Biram, «Ces Oulémas doivent être combattus par la force populaire parce que leur autorité est mise au profit d’une classe sociale bien donnée, d’une ethnie connue et privilégiée ».

Les hommes d’affaires sont également dans le viseur de l’IRA. « La classe des hommes d’affaires où se mélangent narcotrafiquants, commerçants qui soumettent les dockers issus de milieux pauvres, à une exploitation injuste et inhumaine doit être combattue.

Car, poursuit-il, «Cette classe est parmi la trilogie : officiers supérieurs de l’Armée, clergés et hommes d’affaires de la domination en Mauritanie de l’exploitation et de la perpétuation de l’esclavage ».
En somme, les militants anti-esclavagistes de l’IRA ont dressé un tableau hideux de la situation de l’esclavage en Mauritanie.

C’est pourquoi, ils ont réclamé que «l’Etat et la société mauritaniens souscrivent au démantèlement du système de l’Etat et de la société esclavagiste ; que l’Etat mauritanien souscrive à faire une enquête nationale indépendante quantitative et qualitative sur le phénomène de l’esclavage ; que les coupables de crimes esclavagistes et des délits racistes soient punis par la loi et que cette dernière ne soit pas commerciale ».

Mieux, les militants anti-esclavagistes ont demandé au peuple de «secouer le joug de la domination et de ne pas compter sur les méandres et les péroraisons des politiciens qui vont de pacte en pacte avec les groupes dominants parce que se sont des partis détenus par ces derniers».
Biram Ould Dah a également saisi l’occasion pour répondre aux députés de Tawassoul qui attaquaient le ministre de la justice. Selon lui, ces députés doivent balayer devant leurs propres portes avant de l’envisager chez autrui.

A l’en croire, ceux-là auraient des esclavages chez eux-mêmes. « Le ministre de la justice est là par la volonté des esclavagistes» s’est-il résumé.
Pour sa part, Mamadou Khalidou Bâ, président d’une Ong qui lutte contre l’injustice, après un tour d’horizon sur la situation de l’esclavage, dira que «l’esclavage constitue en Mauritanie une facette appelée le racisme d’Etat » avant d’appeler ses camarades à un « sursaut citoyen » pour éradiquer le phénomène de l’esclavage sous toutes ses formes.

Quant à Diallo Moussa de l’Ong Afrique Renaissance, il dira que «les Mauritaniens doivent s’inspirer de la révolution de Saint Domingue pour éradiquer l’esclavage ». Jetant un coup d’œil rétrospectif, Diallo a dit que « tous les régimes qui se sont succédés en Mauritanie ont passé outre la question de l’esclavage.

Il est temps d’arrêter cette servitude ». A l’en croire, « nous voulons une société de paix pour que cesse l’injustice et l’écoulement de sang. Car, nous ne voulons pas entraîner la Mauritanie dans un cycle de violence », avertit-il.
De son côté, Bilal Ould Samba, président d’une Ong anti-esclavagiste, a indiqué que « l’abolition de l’esclavage est un trac lancé par l’Etat mauritanien mais la réalité est tout autre » en référence à la loi de 2008 sur l’esclavage qui selon les militants anti-esclavagistes, n’est pas effectivement appliquée.
Après les exposants, la parole a été donnée aux militants venus de tous les horizons du pays. Tous étaient  unanimes qu’il faut se lever comme un seul homme et se mobiliser pour contraindre l’Etat mauritanien et les milieux esclavagistes à éradiquer ce phénomène.
Compte rendu Ibou Badiane

 


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Commentaires
dodoma
naviss@hotmail.fr
2010-08-25 23:21:33

Après les exposants, la parole a été donnée aux militants venus de tous les horizons du pays. Tous étaient unanimes qu’il faut se lever comme un seul homme et se mobiliser pour contraindre l’Etat mauritanien et les milieux esclavagistes à éradiquer ce phénomène.

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