Contexte : En 1997 un garçon du nom de M’Bareck, âgé de 16 ans, prend la fuite de chez ses maitres, la famille Ethmane, du village de Haddad , 60 km à l’Est de Kaédi.M’Bareck s’échappe des affres de l’esclavage arabo-berbères ; il laisse, derrière lui, sa mère Ghroumaniya, ses frères Sleylmou et Merba
Il se réfugie alors chez Alioune Ould Manza, à l’époque député de la ville de Kaédi, membre du parti-Etat (PRDS) de l’ex-dictateur Maawiya Ould Sid’Ahmed. L’élu est issue de la communauté Hratin, esclaves et anciens esclaves de Mauritanie. Sa maison est connue pour servir de lieu de refuge aux captifs fugitifs dans cette région Sud de la Mauritanie. M’Bareck vivait chez Oul Manza depuis lors. En l’an 2000, Ghroumaniya, la mère de M’Bareck, ne jouissant pas de ses capacités d’élocution, donc muette, s’enfuit, à son tour, vers la ville de Kaédi, chef-lieu de la région du Gorgol; ses maitres, Ehel Ethmane, la poursuivent. Le procureur de la république du tribunal de Kaédi se saisit de l’affaire et décide de la leur remettre au motif qu’ils sont ses meilleurs tuteurs. L’événement Le samedi, 1er mai 2010, un groupe de personnes à la recherche du bois morts dans la brousse de Kaédi, trouvent un garçon de 28 ans, Laghdhaf, fils de Ghroumaniya, avec des habits loqueteux et dans un état psychologique lamentable. Il leur apprend avoir fui les maltraitances par ses maitres Ehl Ethmane. Il cherche à atteindre Kaédi. Les porteurs de bois ramènent le fuyard jusqu’à la ville et l’introduisent chez de Alioune Ould Manza. Ce dernier, choqué par l’état du jeune homme, le conduit sans tarder devant le préfet, Sidi Ould Noumane. Là , Laghdhaf déclara que sa mère, ses frères Sleylmou (26 ans), Merba (24 ans) et sa sœur Sleylemha ( 11 ans ) continuent, après sa fuite, de subir l’enfer de l’esclavage. Le préfet et le commandant de la brigade de gendarmerie, embarquent à destination du lieu décrit par le fuyard, accompagnés de Alioune Ould Manza et de Laghdhaf. Arrivés au lieu-dit Rouebina dans la zone nommée Haddad, ils constatent que le maitre a séparé la femme esclave de sa progéniture, dans différents foyers de maitres. Ils ne possèdent pas de pièces d’état-civil, ni de toit propre et se meuvent dans des guenilles; ils ne savent lire ni écrire et n’ont jamais été inscris à l’école.
RĂ©action de l’autoritĂ© Le reprĂ©sentant de l’État pose alors une question aux maitres: « Payez-vous ces gens? » Les maitres rĂ©pondent par la nĂ©gative; ils prĂ©cisent, nĂ©anmoins, que les esclaves possèdent 30 tĂŞtes de moutons et un chameau, contrepartie informelle de tout leur travail. Les autoritĂ©s confisquent alors le bĂ©tail et les esclaves et s’en vont, refusant catĂ©goriquement de poursuivre les coupables d’un flagrant dĂ©lit. Donc, une fois de plus, les maitres arabo-berbères, en dĂ©pit de l’actualitĂ© du crime perpĂ©trĂ© sur des populations serviles, bĂ©nĂ©ficient de l’impunitĂ© totale de la part du pouvoir. Il importe de le souligner ici, la famille d’esclaves, dont les enfants ne connaissent pas leur père, a Ă©tĂ© hĂ©ritĂ©e, de mère en mère, par Ehl Ethmane, puisque l’esclavage se transmet selon la ligne matrilinĂ©aire. Dès les premiers heures de leur arrivĂ©e Ă KaĂ©di, les membres de L’initiative de RĂ©surgence du mouvement Abolitionniste (IRA) de Mauritanie, tentent d’établir une relation avec les victimes pour les assister et soustraire aux tentatives, par les autoritĂ©s, d’escamoter leur cas et dĂ©naturer les faits afin d’étouffer le scandale. Le prĂ©fet empĂŞche tout rapport avec les esclaves et refuse, Ă nos reprĂ©sentants, de les approcher ou de les photographier; les victimes demeurent, jusqu’à prĂ©sent isolĂ©es, dans une maison sous le contrĂ´le de policiers et de gendarmes en civil. Conclusion L’Ira poursuit ses efforts pour faire assurer Ă cette Ă©nième affaire d’esclavage Ă©touffĂ©, la publicitĂ© requise afin que l’Etat mauritanien prenne ses responsabilitĂ©s et assure, aux Hratin la protection et les droits reconnus, Ă eux, par le droit international d’abord, la Constitution ensuite. La RĂ©publique Islamique de Mauritanie prĂ©tendument rĂ©gie par la Charia, organise et perpĂ©tue la falsification et la fraude, sur des cas d’exploitation avĂ©rĂ©e d’être humains, seulement pour maintenir, au dessus de la loi, les privilèges et l’immunitĂ© d’une catĂ©gorie de la population, dĂ©finie par sa naissance, au dĂ©triment d’’autres concitoyens, rendus mineurs et infĂ©rieurs, en vertu du mĂŞme système de distinction raciste. Fait Ă Nouakchott le 10 Mai 2010
Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA)
|