La cérémonie de lancement de la campagne de lutte contre la mendicité a été organisée dans la matinée du 04 novembre au stade Olympique de Nouakchott par le Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la société civile en collaboration avec la Fédération Mauritanienne des Sports pour Handicapés.
La cérémonie s’est déroulée en présence du Commissaire aux Droits de l’homme, Mohamed Lemine Ould Dadde, du ministre des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille Mme Moulaty Mint El Moctar, du ministre des Affaires Islamiques et de l’Enseignement Originel, M. Ahmed Ould Neini, du wali et du président de la Communauté Urbaine de Nouakchott, du Hakem de Tevragh-Zeina et du maire de cette commune ainsi que d’autres personnalités. Cette cérémonie qui a démarré le 04 novembre, va s’étendre jusqu’au 06 du même mois. La fédération des sports pour handicapés a mobilisé tous ses membres habillés en tee-shirts blancs. Mais il y a eu la présence d’autres personnes handicapées venues d’autres horizons de Nouakchott. Sous le thème : « La lutte contre la mendicité est la responsabilité de tous », les organisateurs ont projeté des sketches qui montrent les différentes facettes et formes de la mendicité à Nouakchott. A travers la même projection, des solutions ont été préconisées en vue d’endiguer ou tout au moins réduire ce phénomène social qui ternit l’image de la capitale. Ces solutions visent à fournir aux mendiants de ration, à mettre en place des programmes d’insertion sociale par la création de centre d’accueil et/ou autres programmes susceptibles de dissuader cette couche sociale de mendier dans les rues et au centre ville. « Non à la mendicité » est le slogan exhibé par les membres de la fédération des handicapés pour inciter leurs collègues à abandonner cette pratique néfaste qui donne une autre image de cette couche sociale.
Le Commissaire aux droits de l’Homme hué par un mendiant
Prenant la parole à cette occasion, le Commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la société civile a déclaré que des programmes d’insertion visant à endiguer ce phénomène, seront mis en place en vue de trouver une solution idoine à ce problème récurrent. Des centres seront ouverts à cet effet et les vivres seront distribués aux nécessiteux. Cependant, juste après la fin du discours du Commissaire, un handicapé s’est élevé en pleurs pour protester vivement contre les propos de celui-ci. Silleu Ould Manatalaye a traité les propos du Commissaire de fallacieux. « Il n’a pas dit la vérité. Il ne fera rien pour nous » a-t-il déclaré tout en pleurs. Maîtrisé par les gardes, il se calmera pendant qu’un autre qui venait d’arriver s’insurge contre le Commissaire déclarant sous le couvert de l’anonymat que « ces autorités ne respectent rien. Ce sont des promesses qui ne se réaliseront jamais ou qui toucheront quelques uns d’entre nous ». Pour Cheikh Sidibé, un handicapé venu prendre part à la cérémonie, « ce qu’ils ont dit de la campagne est vrai. Tout ce qu’ils ont dit sur les handicapés c’est vrai mais si tu n’a pas les moyens tu ne peux pas arrêter la mendicité. C’est ce que nos camarades se plaignent. Il y a des gens qui sont dans la rue, qui ne reçoivent rien, qui ne sont pas aidés. Le commissaire dit qu’il va ouvrir des centres d’accueil pour tout celui qui veut manger ou autre. Mais ça ne peut pas continuer et d’ailleurs nos besoins ne s’arrêtent pas aux besoins primaires » a-t-il indiqué. Selon lui, « il faut assurer un soutien de 10.000 ouguiya à 15.000 ouguiyas chaque mois ». «Ce problème est très difficile. Il demande la participation de tous. Je pense qu’on peut régler le problème si tout le monde s’y met. Je suis pour l’éradication de ce phénomène », déclare Dr Ould Mbareck, président de la fédération mauritanienne de sport pour handicapés. Par rapport à la réaction de certains handicapés contre le Commissaire, Dr Ould Mbareck, n’a pas voulu reconnaître ces derniers : « je gère les sportifs handicapés organisés et disciplinés que vous avez vu habillés en tee-shirt blancs. Comme vous le savez, on ne peut pas inviter toute la Mauritanie. Mais il faut aussi souligner que ce programme jadis était entre les mains d’un groupe de personnes qui se battent pour conserver le même profit. Aujourd’hui, les données ont changé. C’est une autre institution qui gère ce programme et on doit l’accepter ainsi. C’est vrai il faut contester quand on n’est pas inscrit ou pris en compte mais la décision revient à l’autorité chargée de gérer le programme ». Par rapport à l’implication des handicapés dans ce programme, Dr Ould Mbareck dit qu’il est impliqué dans deux choses «le sport et la culture. Et je m’occupe de la sensibilisation dans ce cadre et je pense que ça va marcher». Compte rendu Ibou Badiane

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