Une sérieuse menace plane sur les camélidés en Mauritanie et appelle, disent les éleveurs, à des mesures urgentes conjuguant à la fois les efforts nationaux et ceux des partenaires internationaux. «Il s’agit d’identifier cette maladie qui tue les chameaux, de prescrire...
...le traitement qu’il faut et de circonscrire ses foyers afin d’ éviter sa propagation» dit M. Mohamed Lemine, un éleveur de camélidés .
Des mesures qui sont indispensables pour préserver le chameau principale ressource animale du pays, pour son lait, sa viande en plus de son utilisation dans le transport et son adaptabilité à l’écosystème.
Par dizaines, des chameaux, chamelles sont morts, ces dernières semaines dans plusieurs régions de Mauritanie au Guidimgha, Brakna, Gorgol et Trarza. Dans tous les cas, les bêtes mouraient par hémorragie interne et infection respiratoire, semble-t-il, après avoir dépéri subitement, présenté des saignements à la bouche et au nez ainsi que des gonflements au niveau du crane.
Cette nouvelle hécatombe intervient après celle de l’hiver 2010 en Adrar, à l’époque, causée, par la fièvre de la vallée du Rift (FVR).
Les éleveurs dont le cheptel est touché se sont demandés si les camélidés morts ne sont pas atteints par la FVR. Car disent-ils, les chameaux peuvent bien avoir transporté le virus de l’Adrar au cours de leur cycle de transhumance. Mais un vétérinaire qui a eu à examiner des chameaux au Trarza a plutôt incriminé la Pasteurellose. S’agit-il d’un diagnostic pertinent ? L’on ne sait à ce stade.
La Pasteurellose homologuée pour les dromadaires est une maladie mortelle pour laquelle il n’y’a malheureusement pas de vaccin et face à laquelle le traitement à base d’antibiotique et de vaccination n’a fait à présent que précipiter la mort des chameaux malades.
«J’ai amené un vétérinaire soigner des chameaux malades. Il les a vacciné ainsi que le troupeau. Deux jours après, tout mon troupeau est mort !» déclaré, Mohamed Lemine médusé. Et d’ajouter : « Mon cas a dissuadé des éleveurs de vacciner leur troupeau. Ils veulent que des analyses fiables soient menées de préférence en Europe, car ils pensent que la maladie n’a pas été réellement identifiée».
L’élevage contribue à 80% du produit intérieur brut (PIB) du secteur agricole en Mauritanie, riche de 1.320.000 bovins, 1.140.000 chameaux et 10.332.000 ovins, moutons et chèvres. Le Sud-Est est considéré comme la première zone d’élevage, suivie du Sud-Ouest, frontalier du Sénégal. Mais dans ces deux zones les animaux commençaient deja à souffrir et à montrer de graves signes de faiblesse, plusieurs étant déjà morts par manque de pâturage consécutif au retard des pluies.
Si en plus, une épidémie de pasteurellose menace les dromadaires il y a lieu de reconnaitre que les éleveurs mauritaniens passent des moments pénibles. IOM
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