Après plusieurs semaines d’hésitation, l’Union Européenne a décidé le 29 septembre de maintenir un accord de pêche avec la Mauritanie malgré le coup d’Etat militaire de début août. La décision a été prise lors d’une réunion des ministres européens de la pêche à Bruxelles.
Les Etats membres de l’UE ont donné leur feu vert à la commission. Pour les européens, l’enjeu était de maintenir ou non en l’état un accord sur quatre ans renouvelé avec les autorités de Nouakchott juste avant le coup d’Etat. En vertu de cet accord, les pêcheurs européens ont le droit de venir capturer du poisson dans les eaux mauritaniennes, ce qui concerne au premier chef l’Espagne et la Lituanie. En échange, l’UE doit verser plusieurs dizaines de millions d’euros (86 millions d’euros la première année) à la Mauritanie. Après la signature intervenue en juillet 2008, l’UE aurait dû commencer à effectuer les premiers versements dans la foulée. Mais elle les a suspendus après le coup d’Etat militaire qui a conduit au renversement et à l’arrestation de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu de Mauritanie. Raison invoquée: l’UE voulait d’abord s’assurer que les nouvelles autorités mauritaniennes avaient bien l’intention de remplir les conditions fixées par l’accord, notamment celles concernant l’utilisation des fonds européens, destinés à l’amélioration de l’industrie locale de la pêche et à des projets environnementaux. La limite fixée pour le paiement était fixée au 16 octobre, après quoi Nouakchott aurait été en droit de poursuivre l’UE pour non respect de ses obligations contractuelles. "Nous avons reçu une lettre des autorités mauritaniennes confirmant qu’elles vont respecter scrupuleusement les termes de l’accord signé quelques jours avant le coup d’Etat", a indiqué à la presse M. Borg, qui va ainsi pouvoir effectuer les paiements prévus.
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