Présidant, mercredi matin à Conakry, les travaux de la XVIème conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a indiqué que l’OMVS représente un motif de fierté pour les peuples des pays membres et une source d’espoir ...
... pour toute l’Afrique. Il a ajouté que l’exécution en cours du projet de production d’électricité à partir du gaz mauritanien permettra de mettre à la disposition de l’espace OMVS d’importantes capacités de production d’électricité, à même de contribuer significativement à la résorption du déficit énergétique de la sous-région. Voici le texte intégral de cet important discours: " - Excellences, Messieurs les Présidents et Chers Frères, - Monsieur le Premier Ministre, - Mesdames, Messieurs les Ministres, - Monsieur le Haut Commissaire de l’OMVS, - Messieurs les Membres du Corps Diplomatique, - Mesdames, Messieurs les Représentants des Organismes et Institutions de Financement, - Honorables Invités, - Mesdames, Messieurs, Je voudrais, tout au début, adresser mes sincères remerciements à notre frère, Son Excellence Monsieur Alpha CONDE, Président de la République soeur de Guinée, et à travers lui au peuple et au gouvernement de Guinée, pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité généreuse dont nous avons été l’objet, depuis notre arrivée dans cette belle capitale, Conakry. C’est pour moi un grand honneur, de me retrouver aujourd’hui parmi vous, en terre d’OMVS, pour évaluer ensemble le chemin, que nous avons parcouru durant ces deux dernières années et pour identifier les défis que nous nous devons de relever pour renforcer davantage notre intégration déjà exemplaire, au service de nos peuples frères. Excellences,
Mesdames et Messieurs, Je voudrais, au nom des Etats membres de l’OMVS, exprimer notre solidarité avec la République soeur de Guinée, qui a courageusement fait face à la redoutable pandémie d’Ebola et qui est en passe de la vaincre. Comme la Guinée, le Libéria et la Sierra Léone se sont également battu avec courage et détermination contre ce fléau; nous nous réjouissons, aujourd’hui, qu’ils aient franchi des étapes décisives sur la voie de son éradication définitive. Excellences,
Mesdames, Messieurs, Notre présente rencontre revêt une importance particulière, car elle marque le 43ème anniversaire de la création de notre organisation sous-régionale, l’OMVS qui constitue un modèle réussi d’institution performante, au service de la coopération et de l’intégration. L’OMVS représente un motif de fierté pour les peuples des pays membres et une source d’espoir pour toute l’Afrique. Depuis sa création, l’OMVS oeuvre inlassablement pour le développement de secteurs stratégiques comme l’énergie, l’alimentation en eau potable, l’irrigation et la navigabilité du fleuve Sénégal. Excellences,
Mesdames et Messieurs, Notre Organisation tient, pour la première fois, sa Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, en terre OMVS de Guinée où prend source le fleuve Sénégal. Il n’est pas exagéré de considérer le Fouta Djalon le château d’eau de notre sous-région. Cette Conférence se tient après celle de Nouakchott au cours de laquelle nous avions réitéré notre volonté ferme de développer le potentiel énergétique du bassin du fleuve Sénégal. Durant ces deux années, nous avons lancé des chantiers importants; le 17 décembre 2013, nous nous sommes retrouvés à Felou, au Mali, pour inaugurer un barrage hydroélectrique, d’une puissance de 60 Méga Watt et d’un productible compris entre 320 et 350 Giga Watt heures par an. Les barrages de Manantali et Felou réunis ont augmenté, de façon significative, l’offre d’énergie propre et bon marché, en mettant à la disposition de nos Etats, une puissance installée de 260 Méga Watt. Le même jour, nous avions procédé à la pose de la première pierre de l’aménagement de Gouina, d’une puissance installée de 140 Méga Watt. Les travaux de cet ouvrage sont financés, à hauteur de 95%, par un prêt concessionnel de la banque chinoise EximBank d’un montant d’environ 415 millions de dollars américains et d’un complément de financement mobilisé par la SOGEM, sur fonds propres. Un dialogue fructueux a été engagé avec l’entreprise chargée de l’exécution des travaux; il a permis d’obtenir un rabais substantiel sur le contrat commercial des travaux de Gouina. Le montant ainsi dégagé est entièrement consacré à l’électrification rurale. Excellences,
Mesdames, Messieurs, Pour sécuriser la production électrique de Manantali, un important programme de révision des groupes a été mis en oeuvre. Le montant total alloué à ce projet est de 18 milliards de FCFA. Après le retrait de l’opérateur ESKOM SA, nous avions pris la décision courageuse de créer une nouvelle structure transitoire, filiale de la SOGEM, la Société d’Exploitation de Manantali et Félou (SEMAF-SA). Dans ce cadre, je voudrai remercier très sincèrement, tous nos partenaires qui nous ont fait confiance et qui ont accepté de nous accompagner dans la mise en oeuvre de cette décision. Il importe également de remercier ces mêmes partenaires pour leur disponibilité renouvelée, à travers leur engagement pour financer le projet Manantali II. La Banque Mondiale a accepté d’y consacrer un montant de 150 millions de dollars. D’autres partenaires ont également manifesté leur intention de contribuer à ce projet qui permettra une remise à neuf du patrimoine énergétique et un renforcement des réseaux de transport y afférents. Excellences,
Mesdames, Messieurs, Nos populations rurales ont bénéficié d’un programme d’électrification rurale qui va se renforcer dans les prochaines années. En plus des postes de Bakel, Gouraye et Sélibaby, les localités de la zone de Manantali sont en voie d’être électrifiées. Nous continuerons ces programmes d’électrification, au profit de nos populations rurales, en vue d’améliorer davantage leurs conditions de vie. La disponibilité de l’énergie bon marché dans le milieu rural, constitue un puissant levier de promotion économique et sociale. Excellences,
Mesdames, Messieurs, Nous nous attèlerons à la réalisation rapide de tous les ouvrages dits de seconde génération. Ainsi, les études menées à travers le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion (SDAGE) et l’Etude Régionale Stratégique (ERS) ont fait de Koukoutamba un ouvrage prioritaire. Nous avons à notre disposition les études d’Avant-projet Sommaire (APS), de faisabilité et d’Avant-projet Détaillé avec l’élaboration des Dossiers d’Appel d’Offres (APD/DAO) de l’aménagement de Koukoutamba. Ce barrage d’une puissance installée de 294 MW aura une capacité de production de 888 Giga Watt heures par an. Le coût total de réalisation de l’aménagement (équipements de production et transport d’énergie), a été initialement estimé à 574 millions. L’Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES) sera réalisée cette année. Il en est de même des études complémentaires portant sur la ligne de transport haute tension 225 kilovolts reliant la future centrale de Koukoutamba à la Capitale Conakry et la route d’accès au site de l’ouvrage hydroélectrique. Dans la même dynamique, nous avons mené les études de faisabilité des aménagements de Gourbassi et de Boureya. Excellences,
Mesdames, Messieurs, L’aménagement hydroélectrique de Gourbassi aura des retombées multiples dont la régularisation des débits, le développement du potentiel agricole et, accessoirement, la production d’énergie. Ce projet a été inscrit sur la liste des 50 projets prioritaires du Continent dans le cadre du Programme de Développement des Infrastructures de l’Afrique (PIDA). Concernant Boureya, nous poursuivons résolument la recherche des financements concomitamment avec la finalisation des études. Excellences,
Mesdames, Messieurs, Nos pays sont tous confrontés à une crise de l’énergie aux conséquences économiques, sociales et politiques profondes. Notre conviction est qu’ensemble nous pourrons relever le défi énergétique. Notre espace OMVS recèle d’importantes ressources énergétiques. Dans ce cadre, l’exécution en cours du projet de production d’électricité à partir du gaz mauritanien permettra de mettre à la disposition de l’espace OMVS d’importantes capacités de production d’électricité, à même de contribuer significativement à la résorption du déficit énergétique de la sous-région. Il nous appartiendra donc, ensemble, de créer le cadre adéquat pour optimiser l’utilisation de nos ressources propres dans l’intérêt de nos populations. L’OMVS, qui a bien compris cet enjeu, vient d’élaborer une Politique Energétique Commune (PEC) qui permettra d’exploiter toutes les ressources énergétiques disponibles, tout en mutualisant les capacités de production propres à chacun de nos pays. Elle a également lancé l’étude d’actualisation et d’adaptation du schéma directeur de transport de l’énergie dont la réalisation permettra de favoriser davantage les échanges d’énergie entre l’espace OMVS et les autres espaces de production ou de consommation. Excellences,
Mesdames, Messieurs, Sur un autre plan, la navigabilité du Fleuve Sénégal enregistrera une avancée significative avec la mise en place d’un Système de Transport Multimodal (SITRAM) dont le financement est en cours de mobilisation. La mise en oeuvre de ce Programme de transport stratégique représentera l’un des socles les plus importants pour la consolidation des relations séculaires entre les Etats riverains du Fleuve Sénégal, car le transport est vecteur de paix, de sécurité, de solidarité et d’intégration. Je tiens à réaffirmer ici notre attachement à la mise en oeuvre rapide de cet important programme. Excellences,
Mesdames, Messieurs, Le Projet de Gestion des Ressources en Eau du Fleuve Sénégal (PGlRE), contribuera à l’amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables du Bassin de Fleuve Sénégal. Nous nous félicitons de l’appui renouvelé de la Banque Mondiale qui nous fait encore confiance en doublant l’enveloppe pour la seconde phase de ce projet. L’importance de l’enveloppe réservée à l’agriculture irriguée, à l’agroforesterie et à la pêche augure des lendemains meilleurs pour ces mêmes populations. Il me plait de rappeler que le PGlRE 1 a permis à nos quatre Etats d’investir dans des domaines clés aux impacts directs dans le court terme: l’agriculture irriguée, l’agroforesterie, la pêche, la lutte contre le paludisme et les bilharzioses et la protection de l’environnement. Avec le PGlRE 2, nous allons renforcer les acquis et intégrer davantage les questions liées aux changements climatiques, au genre et aux maladies tropicales négligées. L’exécution de ce projet entrainera une modification positive de l’environnement économique et social du bassin du fleuve Sénégal. Excellences,
Mesdames, Messieurs, La question des changements climatiques, reste pour nous, à l’instar de toute la communauté internationale, une préoccupation majeure qu’il convient d’inscrire dans nos priorités pour les années à venir. C’est en conjuguant nos efforts et en s’associant à ce grand élan de prise de conscience et de solidarité à l’échèle mondiale, que nous parviendrons à limiter les effets néfastes des changements climatiques sur notre sous-région, menacée par la désertification et autres phénomènes liés aux déséquilibres écologiques. Excellences,
Mesdames, Messieurs, Notre Organisation a réalisé et initié d’importants programmes de développement, la pérennité de ses acquis reste tributaire de la persévérance dans l’effort solidaire. Un effort que nous continuerons à fournir pour le bien-être de nos peuples de Guinée, du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal. Je vous remercie".
AMI
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