Le président Allemand, Horst Kohler, est arrivé mercredi 14 novembre à Nouakchott pour une visite d’Etat de trois jours, la première d’un chef d’Etat européen en Mauritanie, depuis les élections de mars 2007. Accueilli par le président de la République et les hauts responsables de l’Etat, le président Allemand a eu dans l’après-midi un premier entretien avec le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi avant la tenue par les deux chefs d’Etat d’une conférence de presse conjointe.
Au menu de la visite du président Allemand chez nous, des entretiens avec le Premier ministre Zeine Ould Zeidane ainsi que les présidents des deux chambres du Parlement. Au programme de la visite, également après la soirée récréative organisée la nuit du mercredi en son honneur, le chef de l’Etat allemand a visité jeudi matin, un bateau des garde-côtes mauritaniens "Arguin", au port de Nouakchott. L’Allemagne -on le rappelle- a fourni à la Mauritanie deux bateaux de surveillance maritime dont "Arguin" pour la protection de ses côtes maritimes pillés par des bateaux pirates. Mercredi après-midi les deux présidents avaient tenu une conférence de presse au palais présidentiel dans laquelle ils ont évoqué la coopération entre les deux pays ainsi que des sujets comme la menace terroriste, le trafic de drogue et l’immigration clandestine. Au cours de cette conférence de presse le président Kohler, a félicité le président de la République pour l’accueil qui lui a été réservé, indiquant que sa visite en Mauritanie s’inscrit dans le cadre du raffermissement des relations et que l’Allemagne suit avec attention ce qui se passe en Mauritanie qui doit figurer en bonne place dans la nouvelle approche de la coopération. En réponse à une question posée par notre confrère «CHALLENGE» sur les menaces terroristes, celles relatives au trafic de drogue et l’immigration clandestine, qui requièrent une police omniprésente, forte, entraînée et bien équipée, le président de la République a déclaré que la Mauritanie est un pays de transit et non d’origine de l’immigration clandestine. Il a estimé qu’il y a besoin à coopérer dans ce domaine non seulement pour ramener les immigrés dans leurs pays d’origine mais pour traiter les causes du phénomène et définir les mesures à entreprendre pour y faire face. Concernant la menace terroriste, le président Ould Cheikh Abdellahi a précisé que la Mauritanie est un pays non producteur de terrorisme, soulignant que lors de la vacance du pouvoir pendant 36 heures en juin 2003 , qu’ aucun citoyen n’a été agressé et qu’aucune ambassade n’avait été attaquée. Le Président de la République a toutefois précisé : "cela ne signifie pas que le terrorisme ne peut pas nous parvenir à partir d’autres régions". Concernant le trafic de drogue le président de la République a indiqué que la Mauritanie est un pays de transit, surtout à partir de l’Amérique du Sud et rappelé que de grosses quantités de stupéfiants ont été saisies récemment. «Là aussi, cela ne veut pas dire que la drogue n’existait pas dans le pays mais plutôt que les efforts entrepris par l’Etat ont donné des résultats» a-t-il dit S’agissant des capacités de la Police, le président de la République a déclaré que la Police requiert davantage de formation et de renforcement de capacités, et que le Gouvernement déploie d’importants efforts dans ce sens. A une autre question, le président de la République a estimé que ce qui menace la démocratie c’est la pauvreté, expliquant que la démocratie est basée sur deux axes : les institutions démocratiques élues dans la transparence (ce qui a déjà eu lieu) et l’amélioration des conditions de vie des populations, (ce à quoi il faut s’atteler) précisant que la démocratie «ne cohabite pas» avec la pauvreté. Répondant à une question relative aux manifestations consécutives à la hausse des prix, le président Ould Cheikh Abdellahi a déclaré qu’il comprend de telles manifestations lesquelles résultent d’une série de hausses de prix, face auxquelles les citoyens n’ont pas obtenus de hausses de revenus. Il a affirmé qu’il partage sincèrement les peines des populations, qu’il les ressent sincèrement, contrairement à ceux qui font semblant de les sentir, avant d’indiquer que l’Etat est entrain de traiter les problèmes et de leur trouver des solutions possibles» Synthèse MAOB
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