Ligha chaab : Le président Aziz dans ses Å“uvres   
15/08/2013

La quatrième édition du «Ligha Chaab» a pris fin à 3 heures du matin,  l’aube du 14 aout au stade de Néma. Elle a été comme d’habitude une occasion pour le président Aziz de s’exprimer, de répondre aux questions et  fut  fidèle à l’esprit des précédentes éditions...



...sur le plan de l’organisation et du contenu, avec toutefois, une nette  baisse de l’enthousiasme par rapport au passé. 

De manière théatrale, quatre individus (dont un dérangé et une mégère) criaient leur soutien au milieu des clameurs soulevant les problèmes des populations (eau, santé)  au moment où  la camera de la Télévision de Mauritanie (TVM) faisait des gros plans sur des membres du gouvernement et sur des hommes d’affaires. 
   
Entamée vers 22 h30, l’émission retransmise  en direct  a duré plus de 4 heures au cours desquelles le président Aziz a paru relaxe, charmeur parfois, incisif tout le temps (le style connu)  devant les  journalistes hypnotisés , les membres du gouvernement ayant fait le déplacement et les milliers de citoyens venus des différentes moughataa du Hodh Charghi  ainsi que les originaires de la  région et d’ailleurs, venus de Nouakchott.

L’émission au cours de laquelle le lancement de grands projets (Dhar, usine de lait et routes) au profit du Hodh Charghi une wilaya choyée malgré les lamentations   a débuté par un exposé-bilan politico-économique du président Aziz  qui a pris un peu moins du tiers du temps consacré à l’événement.

Le président y a évoqué  des réalisations sectorielles notamment dans les affaires islamiques, la bonne gouvernance, l’emploi, les medias,  le dialogue politique, la lutte contre la gabegie et  l’aménagement du territoire.
Il a annoncé  que les 80% des engagements de son  programme électoral de 2009 ont été tenus et  qu’il y a des secteurs où les promesses l’ont été à 100% , notamment au niveau de la sécurité et de défense.

Décontracté, parfois jovial et pas du tout acculé par les "questions-bateau"  le président n’a pas manqué des fois  d’assumer et de décocher des flèches  à des détracteurs : «Oui, j’ai mené deux coups d’Etat en 2005 et en 2008 mais je n’ai demandé à personne de m’aider à avoir la reconnaissance de la communauté internationale» a-t-il répondu à une question sur le rôle joué par Ahmed Ould Daddah (et par d’autres) en Aout 2008.
«J’ai toujours dit que c’est le peuple qui donne la légitimité!» a-t-il asséné. 

Concernant le boycott par  l’opposition des élections prévues en octobre le président Aziz s’est demandé : «J’espère qu’ils n’ont pas juré!» rappelant le célèbre serment de Jemil Ould Mansour en octobre dernier.  «C’est la CENI qui a fixé leur date, il faut qu’elles se tiennent à la date indiquée même s’il est possible de les reporter de deux ou trois semaines et  le Gouvernement est prêt à donner toutes les garanties de transparence dont la révision de la composition de la CENI et la création d’un observatoire des élections» a indiqué le président Aziz   en  souhaitant que l’opposition y participe et ne demande pas également le report de la présidentielle prévue en juillet 2014.

Il a  répondu à des questions relatives aux  accusations du député Mamère et aux enregistrements d’Accra,  indiquant  que les enregistrements d’Accra  remontent  à  2006 et que  c’était un montage effectué par des délinquants en contact avec un délinquant. « Les gens qui l’ont mis sur internet qui l’ont diffusé l’ont fait pour nuire à ma personne et il n’en est strictement rien du tout, la personne qui a diffusé à dû payer 6 à 7000 euros pour récupérer cet enregistrement qu’il a payé lui-même "  a expliqué le président Aziz ajoutant : "Je suis très à l’aise sur ce dossier-là. Et ce n’est pas sur ce point qu’on pourrait m’attaquer".
S’agissant des accusations portées par le député français Noel Mamére le président a précisé que ce dernier a pris contact avec ses  avocats pour revenir sur ses propos. « Il a fait plusieurs propositions toutes rejetées. L’affaire est en instruction et le procès est en perspective", a-t-il expliqué.

«Je ne suis pas malade ni physiquement, ni  mentalement et je ne vois pas d’inconvénient à ce que les candidats à la future  présidentielle publient leur bilan de santé» a indiqué le président Aziz en réponse à une question sur son état de santé.

Le président  qui incontestablement repris de sa superbe, a ménagé ses opposants au cours de l’émission, évoqué la réduction de 20% du taux de chômage en Mauritanie, la question des prix,  la situation de l’éducation,  l’état  de la justice, réfuté les accusations portées contre l’agence des titres sécurisés concernant la cherté des passeports  et parlé du  maintien de la paix au Mali où la Mauritanie ne pourra s’engager dit-il, que si elle va déployer ses troupes à proximité de son territoire.  Et non, comme le veulent les maliens aux frontières nigéro-maliennes, notent des observateurs.

L’émission   fut un succès pour le président Aziz  même si elle a fut marquée par plusieurs couacs notamment les troubadours qui faisaient de l’animation style Coluche  parallèlement à l’évenement,  les intervenants par téléphone avec lesquels la TVM n’a pu établir les communications de manière convenable, les aigris qui insultaient les invités officiels et la presse  et les peshmergas qui ont «ratissé large» . Une pagaille bien mauritanienne, qui a fait sourire quelque part.
La quatrième édition a donc pris fin avec des notes de satisfaction visibles même si on entendait des citoyens lambda  dire qu’elle fut  surtout une rencontre  avec les journalistes et non avec le peuple. Mais que veut le peuple?


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