Le Bureau exécutif de l’Union pour la République (UPR - parti au pouvoir) a tenu lundi 9 Avril sa 11eme session extraordinaire à Nouakchott au cours de laquelle ce parti a exprimé sa «préoccupation et son inquiétude» de «l’irresponsabilité» des partis de la coordination de l’opposition démocratique (COD) qui ont boycotté le dialogue politique ...
...de septembre dernier.
Cette «irresponsabilité» se traduirait par «la violence dans les actes et les paroles de certains dirigeants à vie de leurs partis» affirme l’UPR qui ajouté que ses partenaires de la majorité et de l’opposition dialoguiste ne réagissaient pas jusqu’ici à de tels propos par «pitié» vis-à -vis des partis de l’opposition (COD) qui ont tardivement compris qu’ils avaient eu tort de boycotter le dialogue.
Et l’UPR de qualifier les partis de la COD de «kharijites» de la période démocratique en raison de leur appel au départ du président Aziz rappelant sa légitimité acquise suite aux élections et soulignant que son départ ne peut pas être décidé avec des « slogans» ou des tentatives de mobiliser une rue que les partis de la COD « ne maitrisent pas».
Les kharijites le rappelle-t-on à nos lecteurs, sont des groupes de musulmans combattants qui avaient refusé l’arbitrage après la bataille de Siffin ayant opposé en 657, le quatrième Calife rachidien Ali ibn Abi Taleb et le gouverneur de Syrie l’éminent Sahbi Mu`âwîya Ibn Abi Soufiane . Les kharidjites s’étaient retirés condamnant les deux camps et reprochant au Calife Ali de s’être soumis à un arbitrage car disaient-ils, le Calife n’avait pas le droit de se laisser remettre en cause par des rebelles. Ils se fondaient sur un verset du Coran : « Si deux partis de croyants se combattent, rétablissez la paix entre eux. Si l’un se rebelle encore contre l’autre, luttez contre celui qui se rebelle, jusqu’à ce qu’il s’incline devant l’ordre de Dieu.». Ils organisèrent quatre années plus tard un triple attentat visant les trois protagonistes de l’arbitrage de 657.
Le Calife Ali mourut en 661, poignardé dans le dos lors de la prière, Mu`âwîya fut blessé et survécut tandisque le renard Amr Ib El Ass échappait à l’attentat. L’UPR aura-t-elle donc été, bien inspirée, de parler de Kharijites ?
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