Pour ce qui est de 2012, le gouvernement s’étant engagé, il y a quelques semaines, vis-à -vis des partenaires économiques et financiers du pays, à poursuivre les augmentations périodiques des prix des hydrocarbures, on peut prévoir donc de nouvelles...
...hausses des prix à la consommation, bien que ces prix soient déjà assez élevés au regard du pouvoir d’achat du citoyen moyen. Le tableau ci-après montre l’évolution des prix (en UM) de quelques produits de consommation courante entre 2010 et 2011.

De ce tableau, il ressort que : -Les prix des produits de base ont sensiblement augmenté d’une année à l’autre ; -L’opération dite « Boutiques de solidarité » n’a bénéficié qu’à 20 à 25% des familles et que 75 à 80% des familles mauritaniennes n’ont tiré aucun avantage des dizaines de milliards d’Ouguiya engloutis par cette opération et ont dû faire face, seules, à la hausse vertigineuse des prix. Cette situation est d’autant plus alarmante que la société mauritanienne se caractérise par de très importantes inégalités dans la répartition de la richesse nationale, 80% de la population ne recevant que 20% du revenu national et 10% de nos concitoyens ne totalisant que 1% de ce même revenu et dans un contexte social déjà marqué par le gel des salaires de la petite minorité qui travaille, le chômage et la pauvreté de la grande majorité.
Un plan d’urgence à la mesure de la catastrophe, bien conçu et mis en œuvre à temps, aurait pourtant pu atténuer les souffrances des populations, surtout que le pays a dû faire face dans le passé à des expériences similaires dans ce domaine (plan Moktar Ould Daddah en 1970, plan Maaouiya en 2002, plan Sidi en 2008).
En dépit de cette situation, le plan d’urgence que Ould Abdel Abdel Aziz vient de décréter souffre d’insuffisances majeures qui ne manqueront pas d’impacter de façon négative ses résultats : - le plan a été très tardif - le financement est loin d’être bouclé puisque 50% de l’enveloppe (plus de 20 milliards d’UM) au moins est attendu de l’extérieur, au moment où les bailleurs de fonds potentiels n’ont pas été contactés à temps et ont déjà bouclé leurs budgets -une grande partie de l’enveloppe (10 milliards d’UM, soit près de 25%) est consacré au transport - les prix des produits alimentaires et de l’aliment de bétail qui seront vendus à cette occasion n’ont pas été précisés - la quantité d’aliment de bétail prévue couvrira seulement les besoins de 30% des bovins et 10% des camelins et ovins ! - il résulte de cette situation d’ensemble de sécheresse sévère, de faiblesse du plan gouvernemental d’urgence et des difficultés de transhumance chez les pays voisins, un effondrement du prix du bétail avec comme conséquence un appauvrissement généralisé des éleveurs et des risques réels de famine dans des régions entières du pays.
Troisièmement : Gabegie et pillage systématique des ressources du pays
Contrairement au discours officiel et à la propagande du pouvoir relayés notamment par les médias publics et selon lesquels le gouvernement de Ould Abdel Aziz mène une politique de redressement national et d’éradication de la gabegie, un survol rapide de la situation des principaux secteurs économiques montre que c’est exactement l’inverse qui prévaut. Pour illustrer notre propos, nous examinerons successivement les principaux secteurs suivants, une revue exhaustive de tous les secteurs n’est malheureusement pas possible ici : -les mines et le pétrole -les ressources halieutiques -l’agriculture et l’élevage -les marchés publics -le budget de l’Etat -le domaine privé de l’Etat ( gazras et concessions rurales) -les infrastructures -les hydrocarbures raffinés
I. Les mines et le pétrole
1) L’or de Tasiast
Au départ, le projet était construit sur la base d’un potentiel exploitable de 10 millions d’onces, une production annuelle de 200.000 onces et un prix moyen de 400 USD l’once, mais avec les nouvelles découvertes et une conjoncture favorable, ces données ont radicalement changé, en passant respectivement à 21 millions d’onces, 1.500.000 onces et 1.600/1800 USD l’once. Il s’agit donc d’une situation tout à fait nouvelle avec des investissements de l’ordre de 1, 5 milliard USD, devant hisser la mine de TASIAST au rang des toutes premières mines d’or du monde. Mais alors qu’une renégociation du contrat initial s’imposait de toute évidence pour augmenter la part de l’Etat Mauritanien qui était fixée de façon scandaleuse à 3% de la production, OULD ABDEL AZIZ n’a pas jugé nécessaire de renégocier ce contrat pour améliorer le montant de la redevance minière qui nous revient, au moment où d’autres pays comme la Guinée, par exemple, ont obtenu des résultats nettement meilleurs. Comment peut-on expliquer une telle attitude ?
2) Le cuivre d’Akjoujt
La production de la MCM est passée de 120.000 tonnes de concentré à 25% au début des années 2000 à 200.000 tonnes en 2010/2011, soit une augmentation de 67%, pendant que le cours de la livre de cuivre est passé sur la même période de 0,75 USD à 3,55 USD, sans parler des cours de l’or et de l’argent qui sont extraits de ce métal. Alors que les principaux paramètres du projet ont donc, là aussi, fondamentalement changé à la hausse, OULD ABDEL AZIZ a maintenu intact le contrat léonin par lequel la MCM qui exploite la mine nous réserve une part de 3% de la production. Comment peut-on expliquer une telle attitude ?
3) Le phosphate de Bofal
Le potentiel de cette mine est estimé à 150 millions de tonnes et l’intérêt stratégique du produit n’est pas à démontrer puisque les engrais dont il constitue la base seront de plus en plus demandés dans les prochaines années, dans un monde où la population augmente rapidement et les terres cultivables se raréfient de plus en plus, une partie non négligeable étant affectée désormais à la production des biocarburants. On se souvient que OULD ABDEL AZIZ avait retiré le permis d’exploitation de cette mine à un groupe privé mauritanien pour l’accorder à la SNIM, avant de finir par le lui retirer et l’attribuer dans la plus grande opacité à un groupe privé indien, sans appel d’offres et sans cahier de charges. Comment peut-on expliquer une telle attitude ?
4) Le quartz
Il s’agit d’un minerai important servant notamment dans la production de l’industrie du verre et dont l’exploitation a été accordée en catimini à u n privé étranger, sans aucune forme d’appel d’offres ou de cahier de charges. Comment peut-on expliquer une telle attitude ?
5) Le pétrole
L’opacité totale entoure aussi bien l’exploration offshore que celle onshore, mais le plus curieux a été la dernière loi votée à l’Assemblée Nationale par 20 députés seulement sur 95 et au terme de laquelle les contrats de partage de la production pétrolière sortiront désormais du domaine législatif pour être seulement du ressort de l’exécutif…Comment expliquer une telle attitude ?
II. Les ressources halieutiques
L’exemple de la convention que OULD ABDEL AZIZ vient de passer avec la société chinoise POLY HONDONE FISHERY est fort instructif, s’agissant de la gestion gabegique du Pouvoir. Examinons rapidement les points fondamentaux de cet accord :
Le Pouvoir présente la convention comme rentrant dans le cadre de l’exploitation des ressources pélagiques supposées être abondantes alors que dans l’énumération de la flotte mobilisée par la partie chinoise au terme de cette convention, on compte aussi des navires et embarcations destinés en fait à la pêche démersale, augmentant du coup la pression sur un potentiel déjà surexploité
La convention prévoit la création d’une usine de farine et huiles de poisson, or il existe déjà sept autorisations accordés à des groupes privés dans ce créneau, sans grande valeur ajoutée d’ailleurs.
La convention parle d’usines de traitement, mais ne précise pas la nature de ce traitement. Toutefois, si l’on en juge par le nombre d’emplois créés (2.463) et de leur répartition (800 à terre et 1.663 en mer), on constate que le projet est principalement orienté vers l’exportation et que le ravitaillement des usines à terre risque de ne bénéficier que d’une faible part des captures. Aussi, la valeur ajoutée induite au niveau national, principal justificatif de la convention, constitue un véritable leurre.
Les entrepôts frigorifiques prévus par la convention sont inopportuns puisque les capacités déjà existantes ne sont utilisées qu’à hauteur de 30%.
L’atelier de fabrication des pirogues ne se justifie pas, lui non plus, puisque d’un côté le Ministère des Pêches a gelé leur nombre aux 6.000 unités déjà immatriculées et de l’autre il existerait 15 PME locales en mesure de fabriquer des pirogues en polyester.
La convention prévoit la création d’un centre de formation, or le pays dispose déjà d’une école (ENEMP) et cinq centres de formations regroupés au sein du CASAMPAC. Ne vaut-il pas mieux rentabiliser d’abord l’utilisation de ces unités de formation ?
La dérogation accordée à la société chinoise par rapport au système obligatoire de commercialisation via la SMCP est une porte ouverte à la non-transparence.
Les avantages fiscaux accordés à la société sont énormes et totalement injustifiés (exonération de l’IMF pendant 25 ans, les transferts d’actions et les augmentations de capital se font hors frais ou taxes, réduction de 50% du taux de la TPS sur les transactions bancaires locales, exemption de la patente et de la contribution foncière sur les propriétés bâties etc..)
En plus de tout cela, l’investisseur chinois a le droit d’ouvrir un compte en devises pour y loger 70% de ses recettes d’exportation et les transférer librement…
En conclusion, on peut se demander légitimement pourquoi OULD ABDEL AZIZ a engagé notre pays dans cette convention aux faibles retombées, alors que de toute évidence, sa mise en œuvre contribuera de façon évidente à la surexploitation et au pillage de nos ressources halieutiques.
III. L’agriculture et l’élevage
Comme on le sait, il s’agit d’un secteur essentiel puisque l’agriculture occupe près de 67% de la population active et représente près de 17% du PIB, tandis que l’élevage occupe totalement ou en partie près de 60% de la population active et contribue pour environ 12% dans la formation du PIB.
Or, le moins qu’on puisse dire est que le secteur rural n’a pas été hissé au rang des priorités par le Pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz puisqu’aucun investissement public majeur n’y a été réalisé, et l’investissement privé a été peu encouragé, le crédit agricole ayant fonctionné au ralenti et le crédit à l’élevage a consisté en une simple annonce.
La sécheresse sévère qui vient de frapper le pays cette année constitue une nouvelle donne qui vient aggraver encore plus la situation du secteur et du pays tout entier puisqu’il faut s’attendre à une forte baisse de la production agricole et animale et par conséquent une augmentation des importations de produits alimentaires et très probablement une augmentation des prix de ces produits(comme abordé dans le chapitre précédent).
IV. Le budget de l’Etat Les violations suivantes sont systématiquement commises en matière de dépenses publiques :
Alors que, conformément à la Constitution, la loi des finances est approuvée chaque année par le Parlement, cette approbation reste de pure forme sous le règne de OULD ABDEL AZIZ puisque dans la pratique de tous les jours, la dépense publique s’effectue selon des instructions orales ou écrites du Ministre des Finances , reprises ensuite sous forme de décrets d’avance pour ne passer en régularisation devant le Parlement qu’à la dernière semaine du mois de décembre. Autrement dit, le pays fonctionne en réalité durant toute l’année avec des finances échappant à tout contrôle du législateur.
La loi de finances initiale est toujours présentée avec des dépenses communes de près de 30% du budget, mais qui finissent par représenter 40% dans la version de la loi rectificative.
Des comptes d’affectation spéciale sont ouverts à tort et à travers en dehors de la procédure normale réservant ce type de compte pour loger des financements extérieurs de projet. Ainsi, OULD ABDEL AZIZ a créé en 2008 , juste après son coup d’Etat, un fonds de 16 milliards d’UM et en 2009 le fonds dit FAID de 20 milliards d’UM , alimenté à hauteur de 15 milliards d’UM par une taxe sur les communications téléphoniques et une taxe de 20 UM sur chaque litre d’hydrocarbures liquides. En fait, il s’agit en quelque sorte pour OULD ABDEL AZIZ de « mettre de l’argent de côté » dans un compte prétendument d’affectation spéciale pour faciliter son utilisation et la rendre encore plus opaque.
L’aval de l’Etat est donné à certaines opérations sans l’autorisation du législateur. Ainsi en est-il de la garantie donnée en faveur de la SNAT pour 5.682.091 Euros et de celle donnée en faveur de la SONIMEX pour un montant de 760 millions d’UM. A ce jour, ces deux opérations n’ont toujours pas été présentées devant le Parlement pour examen.
L’engagement de dépenses publiques en dehors de quelque procédure budgétaire que ce soit et jamais régularisé, au moins pour la forme, dans une loi rectificative. Il en est ainsi du don saoudien de 50 millions de dollars dont le sort n’a jamais été élucidé.
Il ressort clairement de ces nombreux exemples que la Mauritanie de OULD ABDEL AZIZ fonctionne en réalité sans budget à proprement parler. Ainsi et selon son bon vouloir, des secteurs pour lesquels le budget officiel n’a pas prévu de dépenses reçoivent une couverture plus que suffisante alors que des secteurs bénéficiant d’inscriptions budgétaires explicites restent sevrés, le tout s’effectuant dans un chaos général qui finit au mieux par être régularisé en fin d’année par une prétendue loi rectificative, grâce à la majorité automatique dont dispose OULD ABDEL AZIZ au Parlement…
V. Les marchés de gré à gré Comme on le sait, l’appel d’offres est la règle la plus transparente et la plus saine pour l’attribution des marchés publics. La formule du gré à gré est une exception prévue uniquement dans les cas d’extrême urgence ou de monopole du produit ou du service par un seul fournisseur. Voici une liste de marchés publics accordés de gré à gré en contradiction flagrante avec le Code des Marchés Publics et sur lesquels pèsent de forts soupçons de corruption :
La construction de l’aéroport international de Nouakchott confiée, dans le cadre d’une convention tenue secrète, pour la contrevaleur de plusieurs centaines de millions de dollars à un groupement d’entreprises nationales, sans aucune référence technique dans le domaine de la construction des aéroports internationaux et qui va très probablement sous-traiter le marché à des entreprises étrangères.
-L’achat des trois avions de seconde main de Mauritanie Airlines.
-L’assainissement de sept moughataas de Nouakchott pour près de près de 200 millions de dollars.
-La route El Gayra-Barkéol.
-Le projet reboisement de la ceinture de Nouakchott reconnu comme fiasco total et dilapidation de l’argent public par OULD ABDEL AZIZ lui-même.
-L’unité de radiothérapie du Centre d’Oncologie de Nouakchott.
-Les équipements hospitaliers de l’hôpital de Kiffa.
-Les équipements hospitaliers de l’hôpital de Néma.
Tous les marchés de voirie urbaine à Nouakchott ou ailleurs, attribués officiellement à ATTM en tant qu’entreprise publique soit disant prioritaire, mais qui une fois déclarée adjudicataire, les ré-attribue à son tour de gré à gré à l’entourage proche du Pouvoir….
Idem pour les marchés d’aménagement des gazras de Nouakchott, de certaines routes et adductions d’eau potable à l’intérieur du pays, officiellement attribués au Génie Militaire, mais en fait redistribués de gré à gré à l’entourage proche (L’approvisionnement en eau potable de la ville de maghtaa- lahjar ... )
VI. Le domaine privé de l’Etat On peut constater aisément que sous le pouvoir de OULD ABDEL AZIZ, le domaine privé de l’Etat a constitué un levier important dans le dispositif clientéliste d’ensemble. Dans ce cadre, on peut constater :
La distribution à tour de bras de terrains d’une superficie atteignant parfois plusieurs millions de m2, pour un même bénéficiaire, sous forme de « concessions rurales », notamment dans la zone de Nouakchott, alors qu’il est clair que ces terrains ne sont nullement destinés à un quelconque usage rural, mais uniquement à la spéculation immobilière et à l’enrichissement personnel des bénéficiaires. Ces prétendues concessions rurales sont ces immenses terrains bornés ou clôturés que l’on peut voir aisément sur l’avenue de la MOUKKAWAMA, la zone SOUKOUK, la ceinture verte de Nouakchott, jamais déclassifiée comme telle, la sortie de Nouakchott vers Nouadhibou, toute la zone comprise entre la Plage des Pêcheurs et le Port de l’Amitié, etc…
L’attribution des meilleurs terrains de la gazra, en particulier ceux qui sont situés sur les bords des avenues principales et au croisement des routes (les groun), à la même clientèle politique, en s’abritant derrière la grosse campagne politico-médiatique menée autour de l’aménagement de la zone des quartiers précaires pour couvrir cette énième forme de gabegie.
Le bradage de certains terrains et immeubles en plein centre ville (blocs et fanfare
militaire)
VII. Les infrastructures Nous nous limiterons ici à l’exemple du marché de l’aéroport international de Nouakchott qui constitue un véritable scandale, à tous points de vue. Que l’on en juge ;
Les termes du marché et notamment le prix sont tenus secrets, alors qu’il s’agit d’un marché public, ne revêtant aucun caractère militaire ou de sécurité, non protégé par le Secret Défense, et rien ne justifie donc qu’il ne soit publié
Le marché a été accordé selon la procédure de gré à gré, alors que c’est la procédure d’appel d’offres à la concurrence qui se devait d’être adoptée
Les deux entreprises nationales adjudicataires du marché n’ont aucune référence technique (expérience) en matière de construction des grands aéroports
Le bureau de contrĂ´le des travaux est soit inexistant, soit inconnu
Enfin, concernant l’opportunité même du projet, on ne peut que la remettre en cause dès lors que le nouvel aéroport est conçu pour 2.000.000 millions de voyageurs par an, alors que le trafic de l’actuel aéroport dépasse à peine les 100.000 voyageurs : puisque rien n’indique que la Destination Mauritanie attirera à court ou moyen terme un grand nombre additionnel de voyageurs, d’où viendront alors les flux nécessaires pour rentabiliser la nouvelle plate-forme ? Ne comptons surtout pas sur le transit en provenance des pays du Golfe ou d’Europe en route pour l’Amérique Latine car la tendance est aux vols directs (beaucoup plus confortables et moins chers), et même si une escale devait intervenir, les passagers resteraient à bord et ne descendraient pas des avions. Le projet est donc totalement disproportionné.
VIII. Les hydrocarbures raffinés Au moins, quatre cas de gabegie peuvent être signalés au niveau de ce secteur hautement stratégique :
La structure des prix est révisée pratiquement en moyenne toutes les deux ou trois semaines, souvent sans justification objective, et le prix du litre de gasoil est passé de 276,8 UM en novembre 2010 à 321,4 UM en novembre 2011.
Les agréments pour les nouveaux marketeurs sont accordés d’une façon clientéliste à des sociétés créées ex-nihilo et sans partenaire stratégique (exemple NP).
Le cabotage des produits pétroliers entre Nouadhibou et Nouakchott est retourné au monopole qu’il connaissait depuis plus de 20 ans, alors qu’une brève ouverture à la concurrence a permis d’y ramener le prix de la tonne transportée de 22 dollars à 14,5 dollars, faisant économiser au pays plusieurs millions de dollars par an.
Le contrat de bunkering qui accorde le monopole de l’approvisionnement des navires pêchant dans les eaux territoriales en produits pétroliers à une société soudano-mauritanienne dont le seul « mérite » est d’être dirigée par des membres de l’entourage du pouvoir et qui, fort de ce mérite, applique des prix supérieurs de 70 dollars la tonne métrique par rapport aux prix du marché.
De ce qui précède, on peut comprendre facilement le paradoxe de la situation de la Mauritanie d’aujourd’hui : un pays riche, un peuple pauvre. Cela transparaît dans le recul de la Mauritanie de la 115ème place en 2008 à la 143ème en 2011, suivant le classement de Transparency International. Puisque la gabegie gangrène l’économie et la société, les ressources nationales ne profitent finalement qu’à une poignée d’individus, à la tête desquels se trouve Mohamed Ould Abdel Aziz qui ne daigne même pas déclarer publiquement son patrimoine, comme l’exige pourtant la Loi. Le résultat de ces pratiques irresponsables est que le taux de chômage est de 36% et celui de pauvreté s’élève à 46%. Dans ces conditions, tout le tapage médiatico-politique sur les réalisations, le taux de croissance, la maîtrise de l’inflation, la liquidité du Trésor Public et les réserves en devises de la Banque Centrale, n’est rien d’autre qu’une vaine tentative de couvrir la gigantesque opération de pillage des richesses nationales menée par Mohamed Ould Abdel Aziz et son cercle étroit, marginalisant la majorité des opérateurs économiques et détruisant du coup un grand nombre de secteurs économiques
Quatrièmement : Expéditions aventuristes et errements diplomatiques Le terrorisme est un phénomène dangereux qui menace la stabilité des Etats et l’existence des nations. Un large consensus au sein de la classe politique mauritanienne existe sur cette question, de même qu’il existe un consensus sur la nécessité d’éradiquer le phénomène. Aussi, notre divergence avec Med Ould Abdel Aziz à ce sujet concerne la méthode utilisée et non le principe lui-même d’engager le combat. Mais, on peut remarquer ici qu’ Aziz a toujours agité l’épouvantail du terrorisme pour atteindre des objectifs de politique politicienne. Ainsi a-t-il agi une première fois pour déstabiliser le régime qui l’a précédé, en le présentant comme étant trop faible pour faire face à cette menace, feignant d’oublier que toute la politique sécuritaire de ce régime était concentrée entre ses propres mains . La manipulation était si grosse que certains observateurs n’ont pas hésité, à l’époque, à penser que des évènements tels que le sacrifie d’une unité de l’Armée Nationale à Tourine ou l’assassinat des quatre français à Aleg, en plein jour, étaient délibérément provoqués pour justifier le Coup d’Etat ultérieur. Aziz a utilisé aussi la carte du terrorisme, après sa prise du pouvoir, en se mettant carrément à la remorque de la stratégie française dans la sous-région, pour obtenir la caution internationale et « blanchir » ainsi son putsch. Le propos qui suit tentera d’analyser les dangers de la politique qu’il mène dans ce domaine et d’évaluer la situation dans laquelle il installe le pays.
Comment Mohamed Ould Abdel Aziz a traité le terrorisme ?
Pour combattre le terrorisme tel qu’il se manifeste chez nous, il y a lieu d’agir au moins sur les quatre leviers suivants :
-les segments de la jeunesse mobilisables par le terrorisme pour les prémunir contre ce danger.
-l’opinion publique nationale en général pour la sensibiliser et regrouper autour de cette démarche
-l’action diplomatique au plan régional et international pour favoriser la constitution d’ une large alliance antiterroriste.
et enfin sur le plan technique, monter et mettre en œuvre les actions nécessaires pour détruire les réseaux déjà constitués.
Voyons séparément comment ces différents leviers ont été gérés : 1- Le premier pas d’une stratégie antiterroriste qui se veut pérenne, doit se situer sur le plan psycho-politique, en cherchant la « guérison mentale » des personnes concernées, à traversla conception et la mise en œuvre d’ une politique de persuasion visant avant tout à briser la logique idéologique sur laquelle repose la dynamique terroriste qui se base sur une conception erronée de la religion islamique. Dans ce cadre, des oulémas crédibles et indépendants doivent éclairer les milieux des jeunes dans lesquels recrute le terrorisme pour les convaincre qu’ils font fausse route, qu’il s’agit là d’un faux JIHAD et d’une fausse piste pour le paradis. L’effort d’inclusion de cette jeunesse désemparée et perdue doit également englober une politique scolaire adaptée, la construction d’une économie génératrice d’emplois de jeunes ainsi qu’une régulation des flux migratoires. Or, l’on sait que par rapport à ces différents aspects, tout ce qui a été fait n’est qu’échec patent. Que l’on en juge: les visites des oulémas dans les prisons pour rencontrer les terroristes et tenter de les ramener à la raison et pour lesquelles les médias publics ont été grand ouverts, ont tourné à l’apologie du terrorisme et l’humiliation de nos érudits - la politique scolaire n’ouvre aucune perspective aux jeunes, puisque près de 50% des élèves du primaire ont du mal à passer le cap du fondamental et 80% des participants aux baccalauréat échouent à l’examen. - la croissance économique, si elle existe, n’est nullement inclusive, et le taux de chômage est estimé officiellement à 36%, tandis que celui de la pauvreté est de 43% .
- enfin, l’on peut noter que le pays est en train d’être enseveli sous l’effet d’une migration dont le flux est très élevé par rapport à nos possibilités d’absorption et devant laquelle les autorités se montrent incapables de mettre en place une politique transparente de gestion du séjour des étrangers sur le territoire national, dans le contexte de crise économique et d’insécurité qui est le nôtre. Il est vrai qu’à ce niveau les européens sont surtout intéressés à empêcher l’entrée de ces flux migratoires chez eux, quitte à les bloquer chez nous… 2- Au plan politique, Med Ould Abdel Aziz devait, avant d’engager son aventure militaire, convaincre, unir et mobiliser l’opinion publique nationale sur le bien fondé de sa politique. Il devait avoir le courage et la responsabilité de lui dire, toutes tendances confondues, qu’en soutenant la lutte contre le terrorisme, elle protège le pays et ses populations et donne du moral aux troupes engagées. Il devait savoir que si l’opposition est contre son régime, il pouvait cependant obtenir sa compréhension, voire même son soutien dans le but de protéger le Pays et non le Régime. Mais il est vrai qu’il ne pouvait pas nous faire part de ses vrais mobiles car il savait que nous ne sommes pas plus menacés que les maliens dont le sol est occupé par AL QAIDA, l’Algérie dont sont issus la plupart des dirigeants du mouvement, la France dont les ressortissants sont enlevés. Il savait qu’il ne pouvait pas nous dire qu’il était redevable aux français de son pouvoir et qu’il était dans l’obligation de suivre leur diktat au détriment de l’intérêt et de la Mauritanie et de son Armée. Puisqu’il ne pouvait pas dévoiler ses vrais mobiles, il a préféré la solution de facilité qui consiste à accuser ceux qui s’opposaient à sa guerre d’être des antinationaux qui ne soutiennent pas leur armée. 3- Le troisième impératif à réaliser après l’assèchement des filières de recrutement des jeunes par les réseaux terroristes et le regroupement de toutes les forces politiques autour de cette politique antiterroriste qui, dés lors ne serait plus celle de Aziz mais celle de toute la nation, devait être de conduire une diplomatie dynamique pour mobiliser autour de nos objectifs les pays de la sous-région et le reste de la communauté internationale, tous ayant intérêt à combattre le terrorisme. Mais, naïf qu’il est, Aziz s’est lancé tout seul dans la guerre, en lançant notre Armée Nationale sur un front situé en territoire étranger, jouant au héros et voulant remporter tout seul la récompense… A-t-il oublié avec quelle patience les Américains- autrement plus outillés que nous pour mener les guerres- ont œuvré pour constituer de larges alliances où certains n’étaient que des figurants, pour lancer leurs guerres en Irak et en Afghanistan ? 4- Vient enfin la quatrième exigence qui est le traitement technique du problème du terrorisme incluant les aspects militaire, sécuritaire et juridictionnel. Voyons de manière distincte ces trois aspects : a) La composante militaire ne devait être engagée qu’ après que toutes les mesures visant à limiter les chances du terrorisme d’avoir de nouvelles recrues aient été engagées, que l’opinion publique nationale ait été préparée et que les alliances régionales et internationales aient été scellées. Il se trouve malheureusement que notre Armée a été engagée dans le conflit de manière improvisée. Déjà démoralisée par l’injustice qui y règne au sujet de l’attribution des grades, des bourses de formation et des postes de commandement, décapitée par l’envoi en exil de la crème de son encadrement expérimenté, dispatché à l’étranger comme des prisonniers dans les ambassades, humiliée par le fait qu’elle ait comme chef de l’Etat et commandant des armées Ould Abdel Aziz dont elle a suivi de prés et le cursus et la moralité, l’Armée ne sait pas pourquoi elle est envoyée sur le territoire malien, sous commandement français, sur la base de renseignements dont elle n’est pas la source et qu’elle ne peut recouper. S’ajoutent à ces aspects psychologiques les données logistiques, puisque nos lignes de ravitaillement s’étalent désormais sur deux milles kilomètres. Les unités qui avaient intervenues à HASSI SIDI et WAGADOU manquaient de tout, y compris de l’eau qui leur était parfois parachutée dans des bidons. Il est arrivé plusieurs fois que les maliens, malgré leur colère du fait du piétinement de leur souveraineté, soient dans l’obligation de voler au secours de nos troupes en difficulté. Comment, dans de telles conditions, l’Armée pouvait-elle avoir le moral pour tenir ? C’est ce qui explique le niveau élevé de nos pertes qui n’ont pas été annoncées et surtout le fait que le taux de désertion soit parmi les plus élevés de la région. Aziz ne savait-il pas que la logistique est le nerf de la guerre ? Peu importe, son souci principal est d’occuper l’Armée loin du Pays, ou en tout cas loin de Nouakchott, sa sécurité personnelle, à lui, étant suffisamment assurée par le BASEP… Nous, à l’Opposition démocratique, pensons que l’armée nationale doit assurer la sécurité du Pays et de ce fait combattre le terrorisme. Mais elle doit le faire quand les conditions psychologiques, logistiques, organisationnelles et opérationnelles lui sont offertes. Elle ne doit pas être sacrifiée pour d’autres intérêts, dans des aventures inconsidérées. b) Le second instrument d’intervention dans le cadre du traitement technique du terrorisme, relève de la responsabilité de la police nationale. Il s’agit d’un corps qu’Aziz humilie tous les jours et qu’il dépouille progressivement de toutes ses prérogatives, de la sécurité routière à celle de l’aéroport, en passant par l’élaboration des documents d’identification des populations et de voyage. La police est donc complètement clochardisée et son moral est au dessous de ses pieds. Comment, dans un tel contexte, pourrait - elle jouer efficacement son rôle dans une situation sécuritaire aussi grave que celle que vit le pays, harcelé qu’il est par les réseaux terroristes, avec un tiers des citoyens sans documents d’identité, enseveli par un flux d’immigrants qui s’installent pour de bon, sans contraintes réelles les obligeant à préserver leur statut de résidents étrangers . Cela fait partie des éléments d’analyse qui nous font dire qu’Aziz menace l’existence du Pays et ses équilibres internes. c) Le traitement juridictionnel du terrorisme n’était pas plus cohérent que le reste. On se rappelle qu’Aziz et ses relais avaient crié au scandale et au laxisme lorsque Sidi Ould Cheikh Abdallahi avait laissé la justice suivre son cours normal dans des affaires relevant du terrorisme, ce qui avait conduit à des relaxes ou des réductions de peines pour des jeunes d’obédience islamiste. Or malgré la fermeté qu’il affiche vis-à -vis des islamistes, Aziz avait ordonné d’en relaxer les deux tiers, sous prétexte d’une prétendue " tawba " promise lors de la visite des Oulémas à la prison, repentir qui s’est révélé faux lorsque certains relaxés ont participé aux opérations terroristes ultérieures. Il avait aussi ordonné le transfert au Mali d’OMAR SAHRAOUI pour faciliter la libération des otages espagnols, présenté sous une identité malienne alors qu’il s’agit en fait d’un jeune mauritanien de Timbedra. D’autres terroristes ont été soit graciés, soit détenus en des lieux tenus secrets, ou se sont simplement évadés. La politique d’Aziz en ce domaine , comme dans tant d’autres, est l’expression même de son incohérence et de son instabilité.
II. Sommes-nous aujourd’hui plus proche ou plus loin de la défaite du terrorisme au Sahel ?
Lors de sa prise du pouvoir en 2008, Aziz avait jurĂ© d’éradiquer le terrorisme en un temps record. C’est Ă ce titre que les Français avaient tout fait pour que la communautĂ© internationale avale son Coup d’Etat. AQMI, Ă l’époque, se rĂ©sumait Ă un sanctuaire au flanc de la chaĂ®ne de montagne dite l’AÏR, Ă l’extrĂŞme nord- ouest du Mali, avec quelques cellules dormantes et des intermĂ©diaires dont les services Ă©taient louĂ©s, de temps Ă autre, pour enlever quelques touristes. Aziz avait justifiĂ© ses expĂ©ditions au Mali par son souci d’éloigner AL QAIDA de 700km de notre frontière. OĂą en sommes-nous aujourd’hui ? Au plan politique, nous sommes ciblĂ©s comme ennemi direct du fait que nous sommes identifiĂ©s, aux yeux des terroristes, aux croisĂ©s auxquels nous apportons assistance. Au plan interne, nos rĂ©gions de l’Est estiment qu’elles sont transformĂ©es en zone de guerre, sans qu’elles ne puissent ĂŞtre protĂ©gĂ©es des reprĂ©sailles des terroristes. Cette situation a obligĂ© certaines tribus, en l’absence d’un Etat crĂ©dible et protecteur, Ă conclure des accords avec les rĂ©seaux terroristes pour prĂ©server leurs intĂ©rĂŞts. Au plan militaire, nos villes de l’intĂ©rieur, aussi bien dans l’ouest et le sud que dans l’est du pays(Nouakchott, Lexeiba, Bassikounou, NĂ©ma, Adel Begrou,…) sont devenues un champ de bataille. Nos populations ont Ă©tĂ© endeuillĂ©es par la perte de dizaines de valeureux officiers, sous-officiers et hommes de troupes, morts au cours d’engagements militaires, ainsi que de civils froidement Ă©liminĂ©s par al QaĂŻda pour espionnage au service du pouvoir mauritanien. Sans compter de nombreux autres victimes, tuĂ©es par erreur par les forces mauritaniennes. Il est dĂ©sormais Ă craindre que nos postes militaires se transforment en pièges Ă otages après que l’Aqmi ait rĂ©ussi Ă capturer le gendarme Ely Ould el Moctar plein jour et dans son lieu de travail ; ce qui constitue un prĂ©cĂ©dent d’une extrĂŞme gravitĂ©. L’Aqmi Ă©volue aujourd’hui en toute libertĂ© et en formations de plusieurs dizaines de vĂ©hicules sur toutes nos frontières Est et Sud. Avec la crise libyenne, cette organisation s’est lourdement armĂ©e, semble- t-il . Tous les combattants libĂ©rĂ©s par les foyers de tensions qui se sont calmĂ©s en Libye, au Niger et au Mali lui servent de rĂ©serves du fait de l’absence, dans leurs pays respectifs, de politiques de reconversion de ces jeunes qui n’ont appris que le mĂ©tier des armes. Or, Aqmi, avec les rançons qu’elle amasse, peut leur servir de dĂ©bouchĂ©, tout près de chez eux. Sur le plan humain, le terrorisme, qui n’était jusqu’ici que maure ou touareg, recrute dĂ©sormais jusqu’au NigĂ©ria, ce qui, avec la migration dĂ©jĂ Ă©voquĂ©e ci-dessus, lui donne des possibilitĂ©s Ă©normes de camouflage. Cela veut dire que le terrorisme est plus proche de nous aujourd’hui qu’il ne l’était hier. Autrement dit, la politique antiterroriste d’Aziz a lamentablement Ă©chouĂ©. Nous subissons les mĂ©faits de cet Ă©chec par l’arrĂŞt total du tourisme dont vivaient des rĂ©gions entières, l’interdiction de l’essentiel de notre territoire aux experts Ă©trangers qui supervisent les projets de dĂ©veloppement.
III. Des errements diplomatiques et une conduite qui suscite l’hostilité des voisins La diplomatie d’Aziz n’a pas eu plus de succès que sa guerre contre le terrorisme. Le principal succès qu’elle a obtenu est qu’il s’est mis en mal avec tous ses voisins, en particulier au sujet des efforts entrepris pour juguler le terrorisme ou pour libérer les otages. Même les médiations conduites avec une expertise mauritanienne ont été menées par l’intermédiaire d’autres pays de la région et à leur profit. Le soutien de Aziz à Gbagbo et à Kadhafi est payé chèrement aujourd’hui par nos communautés en Côte d’Ivoire et en Libye, qui ont été obligées de revenir au pays, dans le contexte de chômage et de crise économique que l’on connaît. Les nouvelles relations avec l’Iran nous valent le renvoi de nos colonies au Golfe, en particulier celle qui se trouvait aux Emirats. Sa diplomatie menace donc notre sécurité nationale et nos relations avec nos frères et nos voisins, de même qu’elle menace notre économie, à travers l’arrêt des activités touristiques et la réduction des flux financiers, en particulier ceux provenant des pays du Golfe. L’échec de la diplomatie de Aziz se mesure aussi par le fait que toutes les candidatures qu’il a présentées au niveau des organisations internationales, ont été recalées.
Conclusion Générale On voit dans l’ensemble que les politiques de Mohamed Ould Abdel Aziz marquée par l’improvisation et l’aventurisme ont provoqué une aggravation de la situation du pays par la génération d’une nouvelle crise institutionnelle, l’affaiblissement de l’unité nationale, le rétrécissement des libertés publiques, le monopole des médias publics, la destruction de l’administration et l’exclusion des acteurs politiques et des acteurs économiques, la détérioration des conditions de vie des populations, l’effondrement du système éducatif et de santé, la propagation du chômage des jeunes, le pillage des ressources nationales, l’implication de nos forces armées et de sécurité dans une guerre par procuration, l’hostilité des voisins, sans parler du dessaisissement du Parlement de son rôle, de l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire dans le règlement de comptes politiques et l’usurpation des pouvoirs du gouvernement. Ainsi, toutes les institutions civiles et militaires de l’Etat ainsi que les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ont été concentrées entre les mains d’une seule personne. Mohamed Ould Abdel Aziz a échoué sur tous les plans, sauf sur celui du pillage des biens publics. Pour cette raison, sa présence à la tête de l’Etat constitue désormais un danger pour l’unité du pays, sa sécurité, le fonctionnement de ses institutions, et son existence même.
La Mauritanie sombre. Sauvons-la pendant qu’il en est encore temps.
Commission politique de la coordination de l’opposition démocratique (COD)
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