Commission politique de la COD:La Mauritanie sombre (1ere partie)   
15/03/2012

C’est aujourd’hui une réalité indéniable. Mohamed Ould Abdel Aziz, qui tient les rênes du pouvoir depuis août 2008, a instauré dans le pays un régime autocratique prédateur, pernicieusement enrobé dans un habillage démocratique factice. L’imbroglio...



...politico-institutionnel ainsi engendré vient s’ajouter à une faillite totale de l’administration, à un pillage systématique des richesses nationales à travers un bradage organisé des ressources du pays et une dégradation inquiétante des conditions de vie des populations.

A tout cela, s’adjoignent des aventures militaires en territoire étranger et des errements diplomatiques qui compromettent, durablement, la sécurité et la paix dans toute la sous-région et nos propres relations séculaires avec les pays et les peuples voisins.
On se souvient que le gĂ©nĂ©ral Mohamed Ould Abdel Aziz avait justifiĂ© son coup d’Etat militaire par la prĂ©tendue impasse politique, due au refus du gouvernement d’organiser une session parlementaire extraordinaire. Il s’est engagĂ©, après sa prise du pouvoir, Ă  supprimer les causes de cette impasse par la rĂ©duction des pouvoirs du PrĂ©sident de la RĂ©publique, le renforcement du rĂ´le du Parlement, l’élargissement du champ des libertĂ©s, la consĂ©cration des saines pratiques politiques, la consolidation de l’unitĂ© nationale, l’amĂ©lioration des conditions de vie des citoyens, la lutte contre la pauvretĂ© et la gabegie, l’éradication du terrorisme et de l’insĂ©curitĂ©, le restauration de notre pays dans la place qui lui sied dans le cercle des nations. Aujourd’hui, et après trois ans de règne de Ould Abdel Aziz, on est en droit de se demander quel sort a Ă©tĂ© rĂ©servĂ© Ă  toutes ces annonces et promesses ?
Le prĂ©sent document qui reprend les conclusions de certains exposĂ©s et dĂ©bats, prĂ©sentĂ©s dans le cadre d’un colloque organisĂ© par la Coordination de l’Opposition DĂ©mocratique Ă  l’occasion de la commĂ©moration de la fĂŞte du 28 novembre, tente de trouver une rĂ©ponse Ă  cette question Ă  travers les quatre axes suivants:
-l’impasse politique et la crise institutionnelle
-la déliquescence de l’Etat et la détérioration des conditions de vie des populations
-la gabegie et le pillage systématique des ressources du pays
-les aventures militaires et les errements diplomatiques

Il s’agit pour nous d’informer l’opinion publique sur le décalage immense entre la réalité des faits et les allégations mensongères de Mohamed Ould Abdel Aziz, dont les plus récentes étaient ses déclarations lors de son meeting du 13 mars à Nouadhibou où il évoquait de prétendues réalisations en matière de gestion et de transparence.

Premièrement : Impasse politique et crise institutionnelle

I. Impasse politique

Si les Ă©lections prĂ©sidentielles organisĂ©es en vertu de l’Accord de Dakar, suite Ă  un large consensus national, ont permis de sortir le pays de la crise institutionnelle nĂ©e du coup d’Etat nonobstant les dĂ©fauts qui ont entachĂ© ces Ă©lections, elles n’ont pas mis pour autant un terme Ă  la crise politique qui persiste toujours entre l’opposition et le rĂ©gime. Ainsi, l’exercice solitaire du pouvoir, le peu de souci accordĂ© Ă  la consolidation de l’unitĂ© nationale, l’arbitraire dans le traitement des problèmes des citoyens et le monopole des mĂ©dias publics constituent les caractĂ©ristiques dominantes du comportement de Ould Abdel Aziz au cours des trois dernières annĂ©es.
1- Affaiblissement de l’unité nationale
Les politiques de Mohamed Ould Abdel Aziz ont eu pour objectif d’attenter à la cohésion nationale et de semer la discorde au sein des composantes de notre peuple à travers :
a) Un mauvais accueil des rapatriĂ©s du SĂ©nĂ©gal, qui ont Ă©tĂ© abandonnĂ©s Ă  leur triste sort dans des conditions dĂ©plorables, si bien que beaucoup d’entre eux pensent Ă  regagner la terre d’exil.
b) L’incitation à la confrontation entre nos composantes ethniques, initiée à plus d’une occasion et au plus haut niveau de décision. Cela s’est manifesté, entre autres, par :
* l’incitation par certains responsables administratifs et sĂ©curitaires dans des Wilayas de l’IntĂ©rieur de l’une des composantes de notre peuple Ă  l’autodĂ©fense face aux protestations du mouvement « Touche Pas Ă  Ma NationalitĂ© Â», comme si ces protestations Ă©taient dirigĂ©es contre la communautĂ© en question. 
* L’attisement sur le campus universitaire des divergences d’ordre ethnique entre les Ă©tudiants. La rĂ©compense des meneurs de l’affrontement estudiantin par la nomination suspecte de certains d’entre eux Ă  des fonctions importantes confirme la volontĂ© du pouvoir d’envenimer ainsi ce conflit.
c) Le peu d’intérêt accordé au suivi de l’exécution de la loi sur l’esclavage et des mesures de soutien économique et social associées à l’application de ce texte.
d) Le mauvais accueil de groupes importants de nos citoyens qui ont été contraints de revenir de Côte d’Ivoire, de Libye et des Emirats Arabes Unis, suite aux crises qui ont secoué ces pays et aux positions diplomatiques stupides du régime de Ould Abdel Aziz.
e) La publication de certaines mesures Ă  effet d’annonce, omettant au prĂ©alable d’évaluer leurs implications et de rĂ©flĂ©chir aux moyens de leur mise en Ĺ“uvre effective, pour finir par y renoncer. Ce fut le cas des correspondances administratives en langue arabe et de la localisation des tombes des «victimes de la violence d’Etat Â» !
f) La mauvaise conduite de l’enrôlement des populations dont le questionnaire a quelquefois pris un caractère de stigmatisation et d’exclusion, ce qui a provoqué la colère d’une partie de nos composantes nationales.
2- Rétrécissement des libertés publiques:

Les libertĂ©s publiques ont enregistrĂ© un grand recul qui s’est traduit par :

a) La rĂ©pression des manifestants et la torture des dĂ©tenus parmi les diffĂ©rents militants contre l’injustice (Jeunesse du 25 FĂ©vrier, Militants des Droits de l’Homme opposĂ©s Ă  l’esclavage, "Touche Pas Ă  Ma NationalitĂ© ", Ă©tudiants...)
b) L’instrumentalisation de la justice et de l’Inspection gĂ©nĂ©rale de l’Etat pour le règlement de comptes avec les adversaires politiques ;
c) La poursuite de la détention arbitraire (deux anciens directeurs de la Sonimex, l’ancien commissaire de la lutte contre la pauvreté et d’autres ) malgré l’impunité de certains criminels en raison de leur parenté avec les gouvernants.
d) La création de prisons secrètes en violation de la loi et des traités internationaux.
f) Le maintien des textes qui violent les libertés publiques, bien que la Constitution en son article 2 stipule de les abroger (loi sur les associations, loi sur l’assignation à résidence, loi sur le droit de manifester ...)
h) Le mauvais Ă©tat des prisons, leur maintien sous la tutelle effective des Ă©lĂ©ments de la Garde Nationale et la dĂ©tĂ©rioration des conditions de vie et de santĂ© des prisonniers, ce qui a conduit Ă  la mort de certains d’entre eux dans des circonstances mystĂ©rieuses.
3 - Monopole des mĂ©dias publics :
Depuis sa prise du pouvoir, Ould Abdel Aziz continue de monopoliser les mĂ©dias publics. Ainsi, la radio et la tĂ©lĂ©vision nationales consacrent l’essentiel de leur temps d’antenne aux Ă©loges du « PrĂ©sident Â» et Ă  l’évocation de projets et rĂ©alisations souvent fictifs, alors qu’elles omettent de couvrir les activitĂ©s de l’opposition ou les rĂ©duisent, dans la plupart des cas, Ă  quelques sĂ©quences qui les dĂ©naturent plus qu’elles n’en rendent rĂ©ellement compte.
S’agissant des émissions de débats au niveau de ces médias, la règle générale est l’exclusion de l’opposition et dans les très rares cas où elle y participe, le pouvoir recourt au même procédé technique de dénaturation ou à l’interruption pure et simple des émissions, sans aucun respect pour les téléspectateurs. Même les délibérations des parlementaires n’ont pas été épargnées et sont quelquefois diffusées à des heures de faible écoute.
Le plus étonnant est que toutes ces pratiques condamnables se déroulent au vu et au su de la HAPA et dans l’indifférence générale.
Il est à craindre de voir ce monopole s’étendre aux médias privés, avec l’exclusion des professionnels qui n’ont pas de relations avec les proches de Ould Abdel Aziz dans l’attribution récente par la HAPA des licences d’ouverture de chaînes de télévision et stations radio.

II. crise institutionnelle : 
1- imbroglio du report des Ă©lections ; alibi du dialogue

Après que ses services compĂ©tents aient envisagĂ© de remplacer les anciennes cartes d’identitĂ© par de nouvelles et Ă©chouĂ©, au final, Ă  dĂ©livrer ces dernières aux citoyens en temps utile, Ould Abdel Aziz a dĂ©cidĂ© de reporter les Ă©lections lĂ©gislatives et municipales, en violation des dispositions de la Constitution et des Lois de la RĂ©publique. En effet, la Constitution limite en son article 47 le mandat des dĂ©putĂ©s Ă  5 ans : « Les dĂ©putĂ©s Ă  l’AssemblĂ©e Nationale sont Ă©lus pour cinq (5) ans au suffrage direct » , tandis que la loi organique (ordonnance N° 019-28 du 7 octobre 1991°) stipule que « Les pouvoirs de l’AssemblĂ©e expirent Ă  l’ouverture de la session ordinaire du mois de novembre Ă  la cinquième annĂ©e qui suit son Ă©lection ». L’annexe juridique jointe apporte davantage de prĂ©cisions sur cette question.
En agissant de la sorte, Ould Abdel Aziz a installĂ© le pays dans une crise institutionnelle sans prĂ©cĂ©dent, qu’il a cru pouvoir surmonter en organisant un dialogue avec trois partis de la COD, dans une tentative de donner un cachet de consensus Ă  ce qu’il aura dĂ©cidĂ© au sujet des Ă©lections reportĂ©es. Quels Ă©taient les objectifs de ce dialogue et quels en furent finalement ses rĂ©sultats ?
2- Les objectifs du dialogue :

Si le but du dialogue ne dĂ©passe pas, aux les yeux de Ould Abdel Aziz, une manĹ“uvre destinĂ©e Ă  distraire les populations de leur souffrance quotidienne, des crises en aggravation perpĂ©tuelle, de la gabegie Ă©conomique et de la guerre par procuration, nous Ĺ“uvrons quant Ă  nous, Ă  l’opposition dĂ©mocratique, pour un dialogue sĂ©rieux qui aboutisse Ă  une rĂ©forme de l’Etat Ă  travers la re-fondation de ses assises politiques et institutionnelles sur des bases vĂ©ritablement dĂ©mocratiques, de manière Ă  rendre possible une alternance pacifique au pouvoir, d’assurer le pluralisme politique fixĂ© par la Constitution, d’asseoir l’Etat de droit avec tous ses attributs (un système judiciaire indĂ©pendant et une administration respectueuse de la loi), de redistribuer la richesse, de garantir des chances Ă©gales pour tous et de rĂ©aliser la transparence politique et Ă©conomique ; autant d’objectifs qui ne peuvent ĂŞtre atteints par un replâtrage superficiel, ni par des rĂ©formettes qui ne touchent pas au fond des choses.
Les lignes qui suivent prĂ©cisent si l’organisation de ce dialogue entre le camp de Ould Abdel Aziz et certains partis d’opposition reprĂ©sente une Ă©tape sur la voie de la rĂ©alisation de ces objectifs, ou s’il ne s’agit que d’une manĹ“uvre pour allonger la vie d’un rĂ©gime autoritaire qui a Ă©chouĂ©.
Rappelons donc les démarches ayant immédiatement précédé l’organisation de ce dialogue et les résultats qui en ont découlé.

3- Les prĂ©liminaires du dialogue

L’opposition dĂ©mocratique a toujours rĂ©itĂ©rĂ© sa disponibilitĂ© pour le dialogue, si les conditions nĂ©cessaires pour sa tenue dans un climat de confiance rĂ©ciproque se rĂ©alisaient. Elle a soumis au pouvoir des conditions dont la satisfaction est de nature Ă  prouver la bonne foi et la sincĂ©ritĂ© de celui-ci et de renforcer la confiance entre les interlocuteurs. Il s’agit de revendications lĂ©gitimes, toutes garanties par la Constitution et les lois de la RĂ©publique, comme l’accès de l’opposition aux mĂ©dias publics, la non-discrimination entre les fonctionnaires et les opĂ©rateurs Ă©conomiques sur la base de leur appartenance politique et la non-immixtion de l’ArmĂ©e dans le jeu politique.
Cependant, les rĂ©ticences de Ould Abdel Aziz par rapport Ă  un vrai dialogue, son refus de remplir les conditions de l’instauration d’un climat de confiance et les prĂ©cĂ©dents que reprĂ©sentent les violations rĂ©pĂ©tĂ©es par lui de engagements qu’il prend(l’accord de Dakar, l’accord avec le parti Adil...) ont constituĂ©, de notre point de vue, des raisons suffisantes pour ne pas s’engager avec dans un dialogue trompeur.
4- Résultats du dialogue:
Si les rĂ©sultats annoncĂ©s du «dialogue» ont introduit des retouches sur le processus Ă©lectoral et comportĂ© des clauses relatives Ă  des replâtrages diffĂ©remment apprĂ©ciĂ©s (augmentation du nombre de sièges au parlement de 95 Ă  146, interdiction des candidatures indĂ©pendantes, rĂ©vision de la proportionnelle, reprĂ©sentation des femmes ...), ils n’ont pas Ă©tĂ©, Ă  notre avis, Ă  la hauteur des espĂ©rances du pays car ils ont occultĂ© plusieurs questions primordiales, parmi lesquelles on peut citer notamment :
a) La sĂ©paration et l’équilibre des pouvoirs. C’est-lĂ  une demande de plus en plus insistante des Ă©lites, devant despotisme de Ould Abdel Aziz, qui a transformĂ© le pouvoir judiciaire en un instrument dĂ©pendant de l’exĂ©cutif, avec la poursuite de la dĂ©tention arbitraire et le traitement inĂ©gal des criminels en fonction de leur parentĂ© ou non avec lui-mĂŞme, la destitution arbitraire des juges, l’empiĂ©tement sur le pouvoir lĂ©gislatif en rĂ©duisant ses prĂ©rogatives (la loi sur les permis de recherche minière) ou en les contournant (les lois financières des trois dernières annĂ©es ...). Seule la Haute Cour de Justice a Ă©chappĂ© aux exactions de Ould Abdel Aziz, sans doute parce qu’elle ne dispose pas d’allocations budgĂ©taires et n’a ouvert aucun dossier pour juger un des hauts responsables de l’Etat, exception faite des intentions affichĂ©es avant que cette Cour ne soit créée !
b) La rĂ©organisation des forces armĂ©es et de sĂ©curitĂ© de manière Ă  en garantir le professionnalisme et Ă  les soustraire Ă  la sujĂ©tion aux caprices d’un officier obsĂ©dĂ© par le pouvoir, mĂŞme au prix d’exposer au danger la vie de nos soldats et officiers, Ă  l’occasion d’aventures militaires hors des frontières du pays et au service d’agendas douteux.
Notre objectif en la matière est la restauration de ces forces armées dans leur noble mission et leur rôle primordial dans un régime républicain où les unités du Basep, tenues hors de l’autorité de l’armée nationale, n’ont pas de place…
c) Ont Ă©tĂ© Ă©galement occultĂ©es les questions liĂ©es Ă  la gestion des ressources du pays qui font l’objet d’un pillage organisĂ© sans prĂ©cĂ©dent, le problème des rĂ©fugiĂ©s et du passif humanitaire, le contournement de la loi incriminant l’esclavage, le problème de la sĂ©cheresse et des dangers qu’elle constitue pour les vies humaines et pour le cheptel, les conditions de vie des citoyens qui sont devenues la hantise de tous en raison de leur impact Ă©vident sur l’unitĂ© nationale et la cohĂ©sion sociale.
Aussi, il est dĂ©sormais Ă©tabli que ce dialogue a Ă©chouĂ©, malgrĂ© les campagnes tapageuses d’explication organisĂ©es par ses initiateurs, aidĂ©s en cela par les mĂ©dias officiels dans le but Ă©vident de tromper l’opinion publique en accrĂ©ditant l’idĂ©e que ce conclave a abouti Ă  des rĂ©formes substantielles. Le fait que le Conseil Constitutionnel ait dĂ©clarĂ© inconstitutionnelle la loi sur la nouvelle CENI, tant vantĂ©e par les « dialoguistes Â» et prĂ©sentĂ©e comme le fleuron de leur concertation, ne signe-t-il pas le dĂ©cès de ce dialogue ? Le tĂ©moignage de HAMAM, l’un des trois partis de l’opposition « dialoguiste Â» qui s’est finalement retirĂ© de la mascarade, n’est-il pas une preuve de plus du manque de sĂ©rieux de cette affaire ? Ne peut-on pas considĂ©rer l’appel lancĂ© tout rĂ©cemment par trois partis du camp de Ould Abdel Aziz pour la tenue d’un nouveau dialogue incluant tous les acteurs politiques, comme un aveu d’échec du fameux dialogue?
En rĂ©alitĂ©, il est maintenant clair que le rĂ©sultat attendu par Ould Abdel Aziz Ă  travers son dialogue n’était autre que la division de l’opposition, mĂŞme pour un temps. Il s’agit-lĂ  d’un objectif en conformitĂ© avec le comportement d’un « PrĂ©sident Â», qui consacre le plus clair de son temps Ă  recevoir les dissidents de l’opposition ou des ONGs de dĂ©fense des Droits de l’Homme, Ă  enregistrer les propos de ses invitĂ©s ou Ă  leur communiquer ceux d’autres personnes, pour les monter les uns contre les autres ; comportement contraire aux valeurs de notre sociĂ©tĂ© et au prestige de la plus haute fonction de l’Etat.


Deuxièmement : DĂ©liquescence de l’Etat et dĂ©tĂ©rioration des conditions des citoyens
Les mauritaniens sont de plus en plus inquiets devant la déliquescence générale que connaît le pays à tous les niveaux, surtout dans des secteurs qui représentent, aux yeux du citoyen, les symboles mêmes de l’Etat tels que l’administration, les services sociaux de base, les mécanismes de survie des populations…
I- Effondrement de l’administration
Si l’administration dans notre pays constitue, aux yeux de tous, un outil indispensable pour la réalisation d’un quelconque projet de développement sensé réussir elle est, au contraire pour Ould Abdel Aziz, un obstacle dont il faut se débarrasser, en raison des normes et procédures que requiert son fonctionnement. Aussi, s’est-il employé, depuis qu’il s’est emparé du pouvoir, à détruire l’administration du pays, à travers :
a) L’usurpation des prérogatives des responsables, du ministre au chef de service. Cela se reflète clairement dans les domaines économique et financier, où Ould Abdel Aziz s’immisce dans les moindres détails en ce qui concerne les ressources financières (Rachad), sans compter son implication, directe ou indirecte, dans l’attribution des grands marchés et contrats relatifs aux mines, au pétrole , à la pêche et aux infrastructures.
b) La violation des procédures et des règlements, en particulier dans les domaines des marchés et des contrats ( utilisation abusive de la procédure de gré à gré)
c) La réduction des mandats de certaines institutions officielles prévues par la loi (Banque Centrale, Hapa, Conseil Economique et Social, Cour suprême, etc.).
d) Le non respect des compĂ©tences prĂ©vues par les textes rĂ©glementant les cycles de l’Etat dans les nominations aux hautes fonctions administratives, financières et Ă©ducatives.
e) La marginalisation de tous les fonctionnaires qualifiĂ©s et expĂ©rimentĂ©s appartenant Ă  l’opposition ou ne prĂŞtant pas clairement allĂ©geance au pouvoir, pour les remplacer par des personnes souvent Ă©trangères Ă  l’administration, choisies sur la base du clientĂ©lisme et du favoritisme.
f) L’absence d’incitations matérielles et morales, en raison de la privation de l’administration des moyens nécessaires pour le travail, tels que les fournitures de bureau et les moyens de transport, et en raison du sentiment croissant d’injustice dans les nominations et les promotions et l’octroi de privilèges; dans un contexte de stagnation des salaires et de hausse des prix.

II- Détérioration des services de base

Aujourd’hui, il n’échappe plus à personne que le pays se trouve dans une situation grave qui se reflète dans une détérioration sans précédent des conditions de vie des populations. Cette situation, qui fait peser des risques majeurs sur la cohésion sociale du pays et sa stabilité et, partant, sur son avenir, trouve son origine dans l’échec des différentes politiques affichées, avec force propagande et slogans fallacieux, depuis l’accession de Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir.
l’Etat est devenu incapable de rĂ©pondre aux besoins essentiels urgents du citoyen ordinaire et notamment ceux relatifs aux droits sociaux fondamentaux comme l’accès Ă  l’éducation et Ă  la formation, Ă  l’emploi et aux soins de santĂ©, … Le net recul des diffĂ©rents indicateurs de dĂ©veloppement du pays en atteste. 

1- L’enseignement : un repli sensible et des dĂ©faillances notoires

Les choix nationaux dans le secteur de l’éducation ont souffert, de manière chronique, d’improvisations et d’atermoiements trouvant leur origne dans un souci puĂ©ril d’arabisation non suffisamment Ă©tudiĂ©e ou dans une dĂ©marche bâclĂ©e d’adaptation Ă  la pĂ©nĂ©tration francophone. Il en a rĂ©sultĂ© un passage confus d’un système Ă©ducatif Ă  un autre avec, comme consĂ©quence, une perte de repères pour plusieurs gĂ©nĂ©rations, incapabales de communiquer entre elles.
Cependant, un certain espoir d’amélioration était né dans la période d’avant l’avénement de Ould Abdel Aziz au pouvoir.
En effet, plusieurs colloques et ateliers traitant, en profondeur et sans complaisance, de la situation du système éducatif national avaient été organisés et avaient permis l’élaboration et l’adoption de plans d’action destinés à résoudre les multiples problèmes auxquels il fait face. Ces plans consacraient l’allocation d’indemnités et de primes aux instituteurs, professeurs et inspecteurs, afin de les inciter à mieux assumer leurs missions pédagogiques, ce qui a eu pour effet une redynamisation réelle du secteur qui a vu le retour de plusieurs de ses fonctionnaires qui l’avaient quitté.

Malheureusement, le coup d’Etat d’aoĂ»t 2008 de Mohamed Ould Abdel Aziz a brisĂ© cet Ă©lan et sapĂ© les espoirs qui en Ă©taient nĂ©s, le secteur Ă©ducatif ayant connu, Ă  l’instar de tous les autres secteurs, une baisse drastique des ressources financières doublĂ©e d’une dĂ©moralisation de la famille enseignante. En effet, nombre d’ indemnitĂ©s et incitations ont Ă©tĂ© supprimĂ©es et le peu restant n’étant perçu qu’avec un grand retard. En outre, les colloques et ateliers qui constituaient des opportunitĂ©s de formation et des moyens d’incitation ont Ă©tĂ© quasiment arrĂŞtĂ©s.

L’atteinte la plus grave portée au secteur durant les deux premières années suivant le coup d’Etat a sans doute été la gestion scandaleuse des transferts des instituteurs, qui a eu pour effet la mise à l’écart de plusieurs centaines d’entre eux et le regroupement de plusieurs autres centaines à Nouakchott, au détriment des écoles de l’intérieur du pays, particulièrement celles des zones d’Adouaba qui sont devenues pratiquement vides d’enseignants.

Depuis l’arrivée de Ould Abdel Aziz au pouvoir, le rythme de construction et d’équipement des salles de classe a sensiblement baissé, alors que l’encadrement pédagogique des professeurs a tout simplement disparu, l’Inspection générale de l’enseignement secondaire étant devenue incapable de poursuivre les missions de contrôle et d’orientation qu’elle menait, avec régularité, depuis deux décennies.
Au-delĂ  de la limitation des moyens financiers, cette situation s’explique par le fait que les responsables du secteur ont Ă©tĂ© toujours accaparĂ©s, depuis aoĂ»t 2008, par d’autres questions bien moins prioritaires ! TantĂ´t il s’agissait de fusion ou d’éclatement du ministère et des interminables querelles qui en dĂ©coulaient quant Ă  la rĂ©partition des attributions entre ministres et secrĂ©taires d’Etat, tantĂ´t c’étaient plutĂ´t les manĹ“uvres insidieuses de politisation de la scène estudiantine dans une perspective de contournement des revendications lĂ©gitimes des Ă©tudiants, quand il ne s’agissait pas de la prĂ©paration des fameux « Etats gĂ©nĂ©raux de l’éducation Â» dont il est clair que le rĂ©gime de Ould Abdel Aziz n’envisage pas sĂ©rieusement l’organisation ! Si tel n’était pas le cas, comment interprĂ©ter alors le report, Ă  maintes reprises, de ces Ă©tats gĂ©nĂ©raux et la non observance, dans le choix de certains membres de leur commission de prĂ©paration, des critères d’expĂ©rience, de compĂ©tence et de reprĂ©sentativitĂ© des diffĂ©rents acteurs du système Ă©ducatif, y compris le personnel du secteur ?

Il a rĂ©sultĂ© de cette situation une perte de confiance des citoyens en l’école publique - qui, dĂ©sormais, incarne Ă  leurs yeux l’échec, le taux de dĂ©perdition au niveau du primaire Ă©tant de 35%, celui d’échec au concours d’entrĂ©e en sixième atteint 50% alors que le taux d’échec au baccalaurĂ©at est de 80% (sources : les statistiques du MEN)-, une frustration quasi gĂ©nĂ©rale chez les instituteurs et les professeurs et une propagation, sans prĂ©cĂ©dent, de l’abandon scolaire. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui, seules les familles les plus dĂ©munies envoient leurs enfants Ă  l’école publique et que l’enseignement privĂ© connaĂ®t une forte affluence, bien que la plupart de ses Ă©tablissements ne remplissent pas les conditions requises en termes de capacitĂ©s logistiques et pĂ©dagogiques essentielles.
L’enseignement supĂ©rieur n’est guère mieux loti. En effet, ses cinq Ă©tablissements recourent, faute de ressources suffisantes pour recruter des enseignants permanents, Ă  des vacataires pour l’enseignement de la plupart des disciplines et souffrent d’un manque criant d’équipements de laboratoire et d’ouvrages scientifiques de rĂ©fĂ©rence. De plus, les Ĺ“uvres universitaires connaissent une dĂ©gradation notoire, tandis que la recherche scientifique, qui est l’un des principaux piliers du dĂ©veloppement, est quasiment inexistante. Comme pour dĂ©grader davantage les conditions dĂ©jĂ  relativement prĂ©caires de cet ordre d’enseignement, le système LMD a Ă©tĂ© adoptĂ© Ă  l’UniversitĂ© alors que les prĂ©alables pĂ©dagogiques minima requis ne sont pas rĂ©unis, particulièrement ceux relatifs Ă  la maĂ®trise des effectifs des Ă©tudiants et de l’encadrement. 

La formation professionnelle : un arrĂŞt de l’essor et un dĂ©clin de la performance

La formation professionnelle avait connu au cours des années précédant le régime de Ould Abdel Aziz une forte dynamique qui s’était traduite tant par un essor continu du nombre d’établissements que par une diversification accrue des filières et des efforts soutenus d’adéquation aux exigences du marché de l’emploi. Ainsi, en 2008, on dénombrait 21 centres de formation et lycées professionnels, totalisant une capacité d’accueil de 4.250 élèves.
Le dĂ©sintĂ©rĂŞt manifestĂ© Ă  ce secteur depuis l’accession de Ould Abdel Aziz au pouvoir fait que l’élan de dĂ©veloppement qu’il connaissait a Ă©tĂ© brisĂ© et que le dispositif n’a pas Ă©voluĂ©, ni en termes de nombres d’établissements, ni en termes de capacitĂ©s d’accueil et encore moins en termes de diversification des filières. Bien au contraire, la rĂ©duction continue des ressources financières allouĂ©es au secteur, y compris les financements extĂ©rieurs, a engendrĂ© une incapacitĂ© Ă  faire face aux charges de maintenance des bâtiments et des Ă©quipements techniques et pĂ©dagogiques et Ă  une dĂ©motivation des formateurs. 
Cette situation s’est traduite par une détérioration de la qualité de la formation et une nette diminution du taux d’accès des formés à l’emploi (moins de 50%), rendant ainsi le secteur incapable de contribuer efficacement à la résorption du chômage qui sévit dans les rangs de notre jeunesse, dans un contexte marqué par un repli économique et une faible adaptation du dispositif aux besoins du marché de l’emploi.
Or, il est clairement Ă©tabli que l’essor du dispositif de formation technique et professionnelle constitue un enjeu majeur pour un pays comme le nĂ´tre, oĂą le taux d’échec au niveau du passage vers le secondaire est de 50% et celui au baccalaurĂ©at est 80%, ce qui fait que des milliers de jeunes quittent, chaque annĂ©e, le système Ă©ducatif sans avoir acquis les qualifications nĂ©cessaires pour entrer sur le marchĂ© du travail oĂą la main d’œuvre Ă©trangère leur livre une rude concurrence. 

Le chĂ´mage : un taux Ă©levĂ©, des chiffres alarmants

Une étude réalisée en 2008, pour le compte du département de la formation professionnelle, avait établi que la population active du pays se chiffrait à 1.056.000 personnes et qu’elle augmentait à raison de 2% par an, alors que le nombre d’occupés était, la même année, de 730.000 dont 55% travaillaient pour leur propre compte et seulement 20% dans des activités régulières salariées .
Selon cette même étude, 50.000 nouveaux demandeurs d’emploi, dont 3.000 sortants des établissements de formation professionnelle et d’enseignement supérieur venaient, chaque année, sur le marché du travail qui n’en absorbait que 25 à 30.000, ce qui veut dire que les rangs des chômeurs grossissent annuellement de 20 à 25.000 demandeurs d’emploi.
Les donnĂ©es disponibles indiquent qu’en 2008, 35% des actifs urbains Ă©taient au chĂ´mage et que celui-ci touchait plus sĂ©vèrement les femmes (69%) et les jeunes de 15-24 ans (51%). 
Bien que ces donnĂ©es n’aient pas fait l’objet d’une actualisation rĂ©cente, les spĂ©cialistes sont unanimes pour estimer que le taux de chĂ´mage ne peut qu’avoir sensiblement augmentĂ© depuis 2008 du fait d’une part, de l’incapacitĂ© des politiques Ă©conomiques hasardeuses du rĂ©gime Ă  crĂ©er des emplois et d’autre part, des dĂ©sĂ©quilibres rĂ©currents entre formation professionnelle et marchĂ© de l’emploi, qui font que la demande non qualifiĂ©e d’emploi, tant dans le stock de demandeurs que chez les nouveaux entrants annuels, est bien supĂ©rieure Ă  l’offre nationale. 
Cette augmentation du taux de chĂ´mage est d’autant plus plausible que l’offre de formation est essentiellement orientĂ©e vers des secteurs ayant de modestes besoins en main d’œuvre (industrie, administration, …) au dĂ©triment de ceux dont la demande est forte (agriculture, hĂ´tellerie, …) et que la main d’œuvre nationale est âprement concurrencĂ©e par celle Ă©trangère dans certains secteurs clĂ©s pour l’emploi (BTP, mines, pĂŞche, …). 
Le danger de cette situation, comme en tĂ©moignent les donnĂ©es disponibles, est que le nombre de jeunes chĂ´meurs est en perpĂ©tuelle augmentation, ce qui explique, en partie, le fait que plusieurs d’entre eux, dĂ©sespĂ©rant d’obtenir un emploi stable qui leur fournit les moyens d’une vie dĂ©cente, en viennent Ă  succomber Ă  la tentation des mirages que font miroiter les bandes terroristes organisĂ©es qui essaiment dans le dĂ©sert saharien. 


4- La santĂ© : quand la rĂ©alitĂ© rĂ©fute la propagande du rĂ©gime

Le rĂ©gime actuel s’enorgueillissant d’importantes prouesses dans le secteur de la santĂ©, il convient donc de s’interroger sur l’impact rĂ©el de celles-ci sur l’état sanitaire des populations. Ont-elles conduit Ă  l’élĂ©vation de l’indice de confiance du citoyen en notre système de santĂ© ? Ont-elles entraĂ®nĂ© une diminution du nombre de patients qui se font soigner dans les pays voisins (SĂ©nĂ©gal, Tunisie, Maroc, notamment) ? Ont-elles amĂ©liorĂ© la surveillance pharmaceutique et la lutte contre les faux mĂ©dicaments ? Qu’en est-il de la situation des hĂ´pitaux et autres structures de santĂ© publique sur l’étendue du territoire national ?
Un dĂ©putĂ© de la majoritĂ© n’avait-il pas rappelĂ© que Ould Abdel Aziz s’était engagĂ© Ă  mettre 19 ambulances Ă  la disposition de l’hĂ´pital de KaĂ©di et , plus d’une annĂ©e après cette promesse, le voici qui demande juste la rĂ©paration de l’unique ambulance dont cet hĂ´pital rĂ©gional dispose qui est Ă  l’arrĂŞt depuis un bon bout de temps ?
Cet exemple fort Ă©loquent atteste que les prĂ©tendues rĂ©alisations ne consistent, en fait, qu’en un dĂ©tournement de certains bâtiments officiels de l’objectif initial pour lequel ils avaient Ă©tĂ© construits et en l’acquisition, Ă  des prix exorbitants et dans l’opacitĂ©, d’équipements mĂ©dicaux inaptes Ă  fournir les prestations pour lesquelles ils avaient Ă©tĂ© acquis. Le fameux scanner de l’hĂ´pital de Kiffa, inaugurĂ© tambour battant par Ould Abdel Aziz, n’a fonctionnĂ© que les quelques minutes de la cĂ©rĂ©monie officielle et est, depuis lors, Ă  l’arrĂŞt, faute de capacitĂ© Ă©lectrique suffisante pour son fonctionnement et de personnel qualifiĂ©.
Aujourd’hui, le citoyen a perdu toute confiance en notre système de santé et tout malade qui se retrouve dans une salle d’opération de l’un de nos hôpitaux a une forte angoisse quant à ses chances de guérison et aux risques de contracter, à l’occasion de l’opération chirurgicale, une nouvelle maladie.
Cette forte appréhension, en rien liée aux capacités de nos médecins - le plus souvent brillants et consciencieux - trouve son origine dans le fait que nos concitoyens se sont convaincus de l’inefficacité du système de santé publique, du fait d’une longue période de mauvaise gestion et de déficit criant de moyens. Il revenait aux autorités de rétablir la confiance, en agissant simultanément sur la disponibilité des équipements et la formation des capacités nécessaires pour en assurer le fonctionnement, ainsi que sur la sensibilisation des citoyens sur la nécessité de recourir au système national de santé au lieu de ceux des pays voisins.
Par ailleurs, il est à noter que le cumul de l’exercice public et libéral de la médecine constitue un handicap supplémentaire pour les citoyens les plus démunis qui se voient dans l’obligation de s’adresser aux cliniques privées, à des coûts élevés et souvent dans des conditions stressantes, tant pour les malades que pour les médecins eux-mêmes.
Les prĂ©tendues rĂ©alisations dont le rĂ©gime se targue dans le secteur de la santĂ© ne rĂ©sistent pas Ă  l’épreuve de la faiblesse de la couverture sanitaire ; les hĂ´pitaux, centres, postes et autres unitĂ©s de santĂ© Ă©tant incapables, dans la plupart des diffĂ©rentes villes et localitĂ©s du pays, d’offrir aux citoyens des soins essentiels de qualitĂ©. En milieu rural, cette incapacitĂ© est davantage criante, les infrastructures de santĂ© ne disposant ni de personnel mĂ©dical, ni de mĂ©dicaments, pas plus que d’ambulances pour le transport des malades qui sont, le plus souvent, acheminĂ©s Ă  dos d’animaux sur de longues distances avant de se retrouver chez les guĂ©risseurs traditionnels ou les « hajaba Â». 
La dĂ©magogie de Ould Abdel Aziz l’a poussĂ© Ă  se targuer, lors de son discours Ă  l’occasion du 28 novembre dernier, d’avoir construit un hĂ´pital pour enfants et un centre de traitement des maladies cancĂ©reuses. Or, tout le monde sait que le premier n’est autre que le bâtiment qui existait dĂ©jĂ  et Ă©tait destinĂ© Ă  ĂŞtre la rĂ©sidence du Premier Ministre et dont les meubles et Ă©quipements modernes avaient « disparu Â» ! Le second, quant Ă  lui, est un immeuble rĂ©novĂ© bien avant Ould Abdel Aziz et celui-ci a simplement fait supporter au TrĂ©sor public plus de sept millions d’Euros pour l’acquisition des Ă©quipements de ce centre, dans le cadre de l’une des multiples transactions douteuses de son rĂ©gime pour laquelle les services de contrĂ´le des finances publiques n’arrivent pas Ă  trouver les justificatifs !
Les prĂ©tendues rĂ©alisations du secteur de la santĂ© ne sont donc que propagande et tapage mĂ©diatique ; la rĂ©alitĂ© est que ce secteur connait, sous le rĂ©gime actuel, une dĂ©tĂ©rioration sensible, Ă  tel point que des maladies que l’on pensait avoir Ă©radiquĂ© rĂ©apparaissent, notamment chez les basses tranches d’âge, faute de soins de base et de programmes de vaccination.
Ainsi, l’abandon par le rĂ©gime de Ould Abdel Aziz des fonctions sociales classiques de l’Etat, qui consistent en la promotion de l’enseignement et de la santĂ©, la crĂ©ation d’emploi et la protection du citoyen face aux fluctuations des prix et aux effets des catastrophes naturelles, fait peser des risques sĂ©rieux d’éclatement de la sociĂ©tĂ© et d’effondrement de l’Etat. Le « PrĂ©sident des Pauvres Â» n’a donc fait qu’appauvrir les riches et duper les pauvres !

Situation alimentaire : hausse des prix, famine et dĂ©cimation du cheptel

L’on ne peut rendre fidèlement compte de l’ampleur de la crise sociale sans traiter des conditions de vie quotidienne de l’écrasante majoritĂ© de notre population. A cette fin, et nonobstant la propagande effrĂ©nĂ©e du rĂ©gime, selon laquelle les boutiques ouvertes en 2011 dans le cadre la fumeuse « OpĂ©ration SolidaritĂ© Â» rebaptisĂ©e en 2012 Â« OpĂ©ration Espoir Â» auraient contribuĂ© Ă  l’amĂ©lioration des difficiles conditions de vie des citoyens, force est de constater leur absence d’impact sur les prix des produits de consommation de base pour la grande majoritĂ© des consommateurs..
Ainsi, l’indice des prix des produits alimentaires a augmentĂ© de 20% entre janvier 2009 et dĂ©cembre 2010, alors que celui de l’habillement a progressĂ© de 19% au cours de la mĂŞme pĂ©riode. Au cours de l’annĂ©e 2011, il est certain que l’indice des prix Ă  la consommation a connu une hausse notoire, eu Ă©gard Ă  sa sensibilitĂ© aux prix des hydrocarbures qui ont enregistrĂ© des augmentations rĂ©currentes Ă  un rythme jamais Ă©galĂ© auparavant. .

 

Commission politique de la Coordination de l’opposition démocratique (COD)

(A SUIVRE)

 


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