Le comité permanent du RFD s’est réuni le lundi 03 Janvier 2011, sous la présidence de Monsieur Ahmed Ould Daddah, Président du Parti. L’ordre du jour de cette réunion portait sur l’examen du rapport d’activités présenté par le Président.
Ce rapport porte essentiellement sur la situation politique nationale, son évolution prévisible ainsi que sur les tâches futures du Parti.
S’agissant de la situation politique, le Comité Permanent a noté qu’elle se caractérise essentiellement par un blocage né de l’exercice personnel du pouvoir par un homme qui se veut providentiel, pensant et agissant à la place de tout le monde, marginalisant tout à la fois l’opposition et son propre camp. Ce blocage est d’autant plus inacceptable que le pouvoir se trouve être lié par l’accord de Dakar qui l’engage à un dialogue inclusif sur toutes les questions d’intérêt national, surtout que le pays se dirige vers les élections législatives et municipales dont les conditions de transparence sont loin d’être encore acquises.
Le pouvoir personnel de Mohamed Ould Abdel Aziz se manifeste, entre autres domaines, par un clientélisme sans nom pratiqué au niveau des nominations aux hautes fonctions de l’Etat, sans tenir compte, un tant soit peu, des critères de compétence, d’expérience et d’intégrité. Le résultat d’une telle gestion chaotique est que l’administration se trouve aujourd’hui vidée de sa substance que sont les fonctionnaires qui se voient remplacés par un personnel sans références, désigné à tour de bras.
Au plan économique, aucune véritable politique de développement n’est mise en œuvre dans les secteurs clés que sont l’agriculture, l’élevage, les mines, la pêche, etc.… Bien au contraire, on assiste au bradage de nos ressources minières et halieutiques à travers des contrats léonins dignes de la période coloniale, la part de l’Etat se réduisant à des portions congrues. Le pillage des biens publics se poursuit de plus belle à travers le retour en force de la pratique du gré à gré au niveau des marchés publics, malgré tout le tapage politico - médiatique mené au nom de la lutte contre la gabegie.
Le résultat de telles pratiques se reflète au niveau social dans ce que tout un chacun peut observer aujourd’hui : chômage généralisé, en particulier chez les jeunes diplômés, hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité, due entre autres, à la domination des monopoles, effondrement des revenus des ménages, accentuation de la pauvreté, recrudescence de la criminalité et des vols à main armée. Des questions d’importance majeure pour le renforcement de l’unité nationale comme le passif humanitaire et l’esclavage sont traitées avec légèreté, ce qui donne aux victimes le sentiment amer d’être abandonnées.
D’autres problèmes tels que l’état civil, les états généraux de l’éducation ou les expropriations des terres agricoles de la vallée sont autant de sujets d’inquiétude sur lesquels la concertation souhaitée n’est toujours pas engagée. Enfin, un autre sujet d’inquiétude reste, bien entendu, le maintien de nos forces armées à l’extérieur de nos frontières, avec tous les coûts et risques d’escalade que cela engendre.
Au vu de ce sombre tableau, tout porte à croire que notre pays s’enfoncera de plus en plus dans une crise profonde dont les conséquences paraissent imprévisibles.
Face à cette situation préoccupante et fidèle à la vision patriotique du Parti et à ses traditions de lutte, le Comité Permanent du RFD:
réaffirme l’ancrage du Parti dans l’opposition aux politiques de destruction de la Mauritanie menées par le pouvoir en place.
engage les commissions sectorielles du Parti à redynamiser, chacune en ce qui la concerne, son secteur d’activité dans le cadre d’un plan d’actions global à élaborer dans les plus brefs délais.
renouvelle sa confiance en la coordination de l’opposition démocratique (COD) et l’invite à resserrer ses rangs, en vue d’engager les luttes démocratiques salvatrices.
Nouakchott, le 03/01/2011
Le Comité Permanent du RFD
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