Rencontre Aziz-Daddah: La sauvegarde de apparences   
20/10/2010

Le président Mohamed Ould Abdel Aziz et le chef de file de l’opposition et président du RFD Ahmed Ould Daddah se sont entretenus le 19 octobre au palais présidentiel . La rencontre a été cordiale et a consacré le retour à la normalité constitutionnelle entre le chef de l’Etat et le chef de file de l’institution de l’opposition.



Précédée il y a quelques temps par des rencontres entre le président Ould Abdel Aziz et plusieurs responsables de partis de la coordination de l’opposition démocratique (ADIL, El Wiam, RFD), la nouvelle rencontre est en quelque sorte le redémarrage d’une machine qui s’était subitement grippée après les premières entrevues perçues comme une ébauche de dialogue entre le pouvoir et son opposition dont les rapports étaient restés tendus après la présidentielle de juillet 2009. Et qui n’évolueront guère depuis lors. Les deux parties se rejettent mutuellement la responsabilité du refus du dialogue et ont chacune une vision et une base sur laquelle ce dialogue doit être établi. La guerre lancée en juillet 2010 par le pouvoir contre les «bandes criminelles» au nord du Mali et les probables liens de la France avec cette guerre, ont été des occasions pour envenimer les rapports entre le pouvoir et l’opposition d’une coté, mais aussi au sein même de l’opposition. Au niveau de la majorité des partis de l’opposition la tendance a été de considérer les opérations militaires menées au Mali comme «une guerre par procuration menée au service la France». Le RFD de son coté , s’est distingué par une position plus nuancée et plus compréhensive. Mais ces divergences n’ont pas pour autant affecté l’unité de la coordination de l’opposition qui s’est réunie la soirée du 20 octobre en présence de Ahmed Ould Daddah et de Messaoud Ould Boulkheir dont les attitudes affichées paraissaient cordiales. Comme chez les vieux couples, la mode semble être à la sauvegarde des apparences. Le pouvoir veut donner l’apparence de s’ouvrir à l’opposition laquelle Ã  travers son institution du chef de file donne l’apparence de s’ouvrir au pouvoir. Et enfin, la coordination de l’opposition démocratique (COD) qui accepte et s’ouvre aux divergences en son sein, sur la guerre contre les "bandes criminelles".

 


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