«Chers citoyens, je voudrai, réaffirmer l’attachement du CMJD à ses engagements relatifs à la transparence totale, à la neutralité absolue, à l’observation scrupuleuse du calendrier électoral et à son respect des résultats des urnes qui refléteront la volonté libre du peuple mauritanien", ce sont là, les termes, que le Chef de l’Etat a utilisés la soirée du 23 septembre, au cours d’un message adressé à la Nation, à l’occasion du mois bénit du Ramadan. Ces propos ont été perçus par des observateurs comme un démenti aux informations qui circulent, sur le soutien que Chef de l’Etat apporterait à une nouvelle mouvance d’indépendants qui a fait une entrée fracassante dans notre paysage politique.
Les propos du Chef de l’Etat aussi limpides soient-ils intervenaient après deux conférences de presse organisées, simultanément, par la Coalition des Forces du Changement Démocratique (CFCD) présidée par Messaoud Ould Boulkheir et par Ghrini Ould Mohamed Vall le secrétaire général du PRDR. Ces propos n’ont pas pour autant, calmé la fébrilité qui s’est emparée du microcosme politique. Ainsi, la soirée du 24 septembre, 22 partis et formations politiques de l’ancienne majorité et de l’ex-opposition ont annoncé, au cours d’une réunion, tenue dimanche soir, à Nouakchott, au siège de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), la création d’une coordination baptisée : «Rencontre Nationale pour la Défense la Démocratie» (RNDD). L’APP, le RDU, l’UFP, le PRDR, le RFD, le RDU, les Réformateurs Centristes (islamistes), l’AJD, le FP, le PUDS, les FLAM-Renovation, le Sawab, Le PMUC, le PMDE, le RD, le PTM, le PLEJ, l’UDN, le MDD, le PTUN, le Parti des Libéraux et l’UDP, tous, membres du RNDD, ont rappelé dans une déclaration rendue publique avoir soutenu les engagements et le programme du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) au lendemain du 3 août 2005 et contribué à sa légitimité intérieure et extérieure. Ces partis ont ajouté, être surpris par l’intervention du CMJD et de son gouvernement dans le processus politique, intervention qu’ils considèrent une menace au consensus national et au principe de la neutralité sur la base desquels repose le projet de transition. La RNDD a demandé aux autorités de transition d’arrêter «immédiatement» d’intervenir dans le processus politique et appelé à la redynamisation du cadre de concertation avec les partis et à la prise des mesures nécessaires pour garantir la neutralité de l’administration. La RNDD a affirmé son profond attachement aux acquis démocratiques et sa volonté de défendre le processus démocratique par l’élaboration d’un plan d’action pour défendre la démocratie menacée ainsi qu’ au renforcement de l’unité des partis tant sur le plan politique qu’électoral. Cette réaction du RNDD intervient après celle de la Coalition des Forces du Changement Démocratique (CFCD) regroupant onze partis de l’ancienne opposition au régime du Président Ould Taya et celle du PRDR, héritier du PRDS, le parti qui a dominé la scène de 1991 jusqu’au petit matin du 3 août 2005. Auparavant, La CFCD avait organisé, le 22 septembre une conférence de presse dans laquelle son président en exercice Messaoud Ould Boulkheir a révélé des informations faisaient état de «l’ingérence du CMJD, particulièrement de son président et d’une autre personnalité influente» avec des interventions ayant pour objet d’orienter des membres de certains partis en les invitant à démissionner et à présenter des listes indépendantes. Devant de telles informations la CFCD, explique son président en exercice, a sollicité une rencontre avec le président du CMJD qui n’a pas eu lieu en raison du calendrier du Chef de l’Etat. La délégation de la CFCD qui comprenait outre le président en exercice de la coalition, MM Ahmed Ould Daddah et le Dr Cheikh Ould Horma a rencontré à ce sujet, le ministre Secrétaire Général de la Présidence et le ministre de l’intérieur mais, n’est pas sortie rassurée par leurs propos. La délégation a estimé que le décalage de l’audience sollicitée avec le président du CMJD constitue un mépris. De son coté, le PRDR a tenu une réunion de son bureau politique pour adopter une position par rapport à la vague independatiste dont il est pour le moment la grande victime. L’après- midi du 22 septembre, son secrétaire général Ghrini Ould Mohamed Vall a organisé un point de presse dans lequel il a insisté sur la rupture de son parti avec le passé, rappelant son engagement en faveur de la transition à l’extérieur et à l’intérieur du pays et que le PRDR tout en affirmant son attachement indéfectible à la stabilité et à l’unité nationale appelle les autorités à faire cesser toute action tendant à influencer les choix des citoyens et au besoin de reconsidérer le principe des candidatures indépendantes dans le circonstances actuelles. Le PRDR a également demandé le décalage de 15 jours de la date limite de dépôt des listes candidates aux elections-double de novembre 2006 et engagé son secrétaire général, à apprécier, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes, les meilleures conditions de participation aux échéances électorales. MAOB
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