Népotisme en Sarkozy : Quand la France s’africanise   
20/10/2009

Après les pères de la nation, les présidents à vie, voici venue le temps des dynasties. Pis, en la matière, la France ne pourrait pas nous faire la leçon. Il y a de quoi se faire des soucis : Sarkozy, ci-devant président de la République française, la nation qui s’insurge en donneur de leçon aux négros, éternels colonies, des leçons, fait la promo à outrance d’un de ses garçons, ayant pour seules qualifications universitaires un DEUG I et âgé de 23 ans.



Le bien né s’est retrouvé élu, puis, certainement bientôt, à la tête de la société chargée de gérer la Défense, le quartier des affaires de Paris, et d’après les Français, le plus grand quartier d’affaires d’Europe…
Ce qui fait peur, c’est que chez nous, la même chose se fait, mais, nous avions au moins - mince consolation - de temps en temps la France qui mettait le holà ou la pudeur qui agissait.

Léopold Sédar Senghor disait qu’il avait fait la politique pour au moins "trois génération de Senghor" ! Il a dû partir trop tôt, car aujourd’hui plus personne ne tient ce genre de langage.

D’ailleurs, nos braves pères fondateurs et présidents éternels, à défaut d’avoir pu fonder des royaumes, en prennent les attributs.
Ainsi, Bongo fils remplace le père mort au Gabon, Eyadema fils fait de même avec son père arraché à notre affection au Togo.

Au Sénégal, le président Abdoulaye Wade a été de tous les combats politiques, sur tous les fronts. Il avait fait exiler ses enfants, que personne ne connaissait d’ailleurs, jusqu’à son accession au pouvoir.
Karim Wade est aujourd’hui un président bis et dans le Sénégal qui se vante d’être une des rares nations démocratiques africaines n’ayant jamais connu de putsch, le président ne fait aucun mystère de sa volonté de voir son fils un jour lui succéder.
Les exemples sont légion, même chez certains de nos bons pères de la nation qui, à défaut d’avoir un fils porté sur les affaires ou la politique, se rabattent sur un beau-fils ou un neveu, comme le fait le président Biya, pour ne pas prendre un exemple plus près.
Quid des premières dames ? Il est loin le temps où, comme des ombres on les apercevait de temps en temps, discrètes, derrière leurs maris. Aujourd’hui, en Afrique, les premières dames sont pour la plupart dans les affaires.

Très souvent, sous le couvert des fondations et autres associations caritatives, elles s’immiscent dans la gestion quotidienne de l’Etat alors qu’elles n’ont aucun rôle constitutionnel.
En Mauritanie, parmi les raisons évoquées pour la chute du premier président démocratiquement élu depuis 30 ans, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, il se dit que son épouse était très active dans les "affaires", frustrant la société entière.
Pour la prochaine présidentielle au Mali, il y aura, pour nous, pauvres électeurs, deux nouveaux critères à prendre en compte : l’âge des enfants des candidats et le profil de la première Dame.

En effet, il faudrait voter pour un candidat ayant des enfants qui seront encore mineurs dans 10 ans, avec une épouse peu tournée vers les "affaires".
Alexis Kalambry 

Les Echos du 20 Octobre 2009


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