Portrait: Qui est Mohamed Nacer Ould Moctar Nech?   
01/08/2009

Très souvent, Ould Moctar Nech est intervenu dans les mĂ©dias, notamment Ă©crits ; il n’a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© que rarement. Devant l’insistance des internautes, «Tahalil» s’efforcera dans le prĂ©sent commentaire Ă  le faire connaĂ®tre aux lecteurs, notamment Ă  ceux qui l’ont souhaitĂ© au vu de ses opinions, qu’ils soient  d’accord ou pas avec ce qu’il Ă©crit.



La cinquantaine, M. Nech, comme tout le monde l’appelle est issu de la formation technique moyenne et supĂ©rieure  - DES Banque et DSS finance - (gestion, banque finance).
Dès  1979, il entre dans la profession bancaire oĂą il gravit rapidement les Ă©chelons et occupe d’importantes responsabilitĂ©s tout en se livrant Ă  l’enseignement supĂ©rieur continu au sein du Conservatoire National des Arts et MĂ©tiers  en tant que cadre supĂ©rieur de banque.
« A l’époque, dit- il , occuper un emploi de banque Ă©tait structurant sur tous les plans  pour les postulants au vu des normes de la Banque Centrale encore en pratique ces annĂ©es lĂ  et qui exigeaient des formations transversales pointues dans le domaine de l’économie bancaire, du droit et de la finance… »
Mais M. Nech se considère avant tout un autodidacte. « Je n’avais pas fait d’études scolaires très brillantes et cela m’a amené à rebondir pour compenser le temps perdu et ce n’était pas facile… »
Nommé Fondé de Pouvoirs au sein de la banque à l’âge de 22 ans, il s’est senti paradoxalement frustré.
« La moyenne d’âge pour le grade au sein du groupe SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale qui pilotait la banque  Ă©tait de 42 ans et je ne pouvais  ainsi prĂ©tendre Ă  des responsabilitĂ©s autonomes….alors j’avais dĂ©cidĂ© de partir tout simplement ! » dĂ©clarait -il.
Ambitieux, il quitte les guichets bancaires  et fonde en 1985 son propre cabinet d’études et se lance dans le secteur privĂ© dans  ce qu’il appelle,  lui-mĂŞme,  « la filière conseil aux dirigeants »  et dĂ©veloppe une expĂ©rience probante dans ce domaine.
« Le plus difficile pour le dĂ©butant que j’étais c’était d’inspirer la confiance du partenaire toujours prompt Ă  anticiper le temps,  malheureusement souvent pas dans le bon sens ».
Pas aisĂ© de changer les mentalitĂ©s de ses clients car pour ceux –ci :«Mourir un jour, , c’est  d’abord  le principe de laisser du Iqar ou biens fonciers Ă  sa succession » mais cela se traduit souvent par des dettes concomitantes  lĂ©guĂ©es  au système bancaire et aux anciens  partenaires  de l’entreprise…..aussi l’affaire ne survit –elle quasiment  jamais Ă  son fondateur… »
« Les entrepreneurs mauritaniens sont douĂ©s pour le nĂ©goce,  mais malheureusement, ils sont souvent pressĂ©s. Comment les convaincre de pratiquer l’entreprise comme une entitĂ© viable, citoyenne et loyale Ă  son pays ? »
M. Nech n’en dĂ©mord pas. « Jai vu des hommes d’affaires  installer une usine rutilante et emprunter le fonds de roulement contractĂ© auprès de  la banque pour construire un immeuble ou acheter une palmeraie dans le  village natal ». Et il ajoute « difficile de convaincre un investisseur qui cultive la notion paternelle de la propriĂ©tĂ© qu’il a d’abord un devoir envers la structure créée et souvent c’était la galère pour payer les salaires en fin de mois ou disposer Ă  temps de stocks de matières premières ! ».
M. Nech constate : «Heureusement, tout le monde n’en Ă©tait pas Ă  cette pratique mauritanienne atavique de l’entreprise», «  mais dans un environnement qui accède Ă  l’économie libĂ©rale par la seule volontĂ© politique du pays,  le problème est d’encrer solidement  la culture universelle  d’entreprise, poursuit-il ».
Qu’est ce qui a le plus frappé M. Nech dans le cadre de son expérience de grand ami des patrons ?
M. Nech rĂ©pond sans hĂ©sitation : « C’est la notion Ă©conomique de la valeur ajoutĂ©e ou formation de capital  aussi bien dans le secteur privĂ© que public et c’est en rĂ©alitĂ© ce qui ruine notre pays au nom d’un concept  corrompu et  qui Ă©volue  Ă  ce jour  dans le sens rĂ©trograde… »
M. Nech prĂ©cise : « Nous figurons  parmi les pays oĂą il n’est pas obligatoirement vĂ©rifiĂ© que la formation de richesse se rĂ©alise par une addition et non par une soustraction de facteurs et ainsi de garantir que toutes les parties prenantes sont rĂ©munĂ©rĂ©es rationnellement  au titre de l’utilisation  de cette valeur  dont l’objet est de produire  la croissance et donc le dĂ©veloppement Ă©conomique ».
« Pourtant, poursuit –il, ce n’est pas difficile à vérifier… »

Bien entendu, il tient depuis toujours Ă  maintenir le contact avec l’enseignement technique dans le domaine de la banque  et la finance et Ă  ce titre il a Ă©tĂ© volontiers vacataire  pendant plusieurs annĂ©es au titre de l’enseignement prodiguĂ© aux cades de banque dans le pays et dans la sous-rĂ©gion.
Et de continuer :« Rien n’est plus important pour un pays que la formation des ressources humaines… C’est la seule garantie dont il peut disposer pour s’assurer que la relève des générations sera assurée mais surtout que la nation pourra tenir convenablement au niveau des comparaisons internationales.. »
L’organisation de ses activités et le niveau de ses collaborateurs lui permettent d’intervenir personnellement dans des secteurs clés depuis près de 30 ans.
« Je ne veux pas en parler dans les détails, ce n’est pas ce qui peut intéresser vos lecteurs et puis l’objet du présent entretien ne me permet pas d’en dire davantage…Disons que je touche un peu à tout ; cela arrive par la volonté des partenaires et par les priorités que dicte le marché dans le domaine de mes activités ».
Mais quid de M. Nech, « le militant » comme il aime se définir lui –même.
« Je suis militant pour le dĂ©veloppement de mon pays, Ă  la fois par  principe et par devoir car ceci est notre responsabilitĂ© Ă  tous oĂą que nous soyons et quel que soit notre profil politique ou social… »
Son crĂ©do politique ? « PrĂ©sentement contribuer Ă  empĂŞcher que les crises politiques qui ont Ă©maillĂ© l’histoire rĂ©cente de la Mauritanie ne continuent Ă  faire dĂ©river le pays vers  une faillite irrĂ©versible et c’est pourquoi j’ai soutenu le GĂ©nĂ©ral Ould Abdel Aziz dans son entreprise de recentrage de notre orientation politique et Ă©conomique,  le 6 aoĂ»t 2008 ».
« Le problème de notre classe politique, c’est l’idĂ©e qu’elle se fait de la dĂ©mocratie…Les pesanteurs liĂ©es au fonctionnement des partis eux-mĂŞmes, font qu’ils demeurent organisĂ©s  Ă©ternellement autour de mĂŞmes leaders, en l’absence d’une rĂ©elle participation des militants. ….»
Quel rôle pour les partis dans les années à venir ?
« Au moment oĂą la Mauritanie connait un  tournant dĂ©cisif de son histoire politique, Le renouvellement de la classe dirigeante est inĂ©vitable au niveau des partis de l’opposition, notamment,   Ă  la fois pour aider Ă  changer le cap et pour donner une meilleure impulsion Ă  une nouvelle conception du rĂ´le de l’élite politique dans notre pays car car il existe des cadres compĂ©tents et charismatiques au sein des partis en question et qui peuvent assurer une bonne relève pour l’avenir ».
Sur le plan Ă©conomique, M. Nech pose les prioritĂ©s telles qu’il les conçoit  au travers de son expĂ©rience Ă©prouvĂ©e.
« D’abord revoir la conception de notre politique Ă©conomique de manière Ă  ce qu’elle pisse gĂ©nĂ©rer la croissance. Cela suppose d’associer et responsabiliser le secteur privĂ© tout en recrĂ©ant une administration Ă  mĂŞme de mener Ă  bon terme les stratĂ©gies du Gouvernement, en particulier,  sur la base du principe du dĂ©veloppement dĂ©centralisĂ© en  donnant leur place  aux rĂ©gions, aux communes et Ă  la sociĂ©tĂ© civile dans la gestion des affaires».

Sur le plan communication, notre hôte ne se cache pas de son désir de communiquer « quand il s’agit des grands moment de la vie de la nation ».
« Le plus difficile, prĂ©cise –il ,  est d’ Ă©chapper Ă  la tentation de rester dans la facilitĂ©  de rester dans les convenances d’une certaine opinion et Ă  ne pas prendre de risques en formulant une approche claire et objective  quand il s’agit d’orienter l’opinion et les dĂ©cideurs dans les moments dĂ©cisifs ».
M. Nech de poursuivre : « le véritable rôle de l’intellectuel est de prendre la mesure des évènements à bon escient et de contribuer à fonder les tendances objectives de l’opinion ».

 

Pour tout contact,
Mohamed Nacer Moctar Nech,
nacernech@yahoo.fr

 


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Commentaires
hanchi
hanchi@gmail.com
2009-08-02 12:15:05

je connais bien M Nech, il m’ a enseigné. c’est un cadre brillant et comptetent vivement M Nech Gouv de la BCM

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