L’opinion publique mauritanienne a manifesté, à maintes reprises, son attachement à une solution consensuelle comme voie unique de sortie de la crise dans laquelle notre pays se débat depuis le coup d’Etat du 06 août 2008 ; ce qui s’est traduit par l’enthousiasme débordant par lequel le peuple mauritanien, dans son ensemble, a accueilli l’Accord-cadre de Dakar.
Grande fut notre surprise de voir les autorités putschistes rendre publique, le 23 juin 2009, une décision appelée « décret de convocation du collège électoral».
Cette mesure constitue une violation flagrante de la lettre et de l’esprit de Dakar en plus d’être en totale contradiction avec les deux principes fondamentaux à la base de cet accord, à savoir, le principe de la constitutionnalité et celui du consensus. Aussi, Cette décision ramène-t-elle, de facto, notre pays à la case de départ en se référant au putsch, ses institutions illégales et ses textes anticonstitutionnels, ce qui constitue une violation flagrante du principe du consensus, puisque la décision fut décrétée unilatéralement par les autorités putschistes conformément aux injonctions du directeur de campagne de l’un des candidats.
De surcroît, cette mesure inique dénature sciemment le contenu de l’accord de Dakar en se référant au dit accord à la seule fin de justifier la violation des lois et règlements mauritaniens, en se servant de certains textes en vigueur pour piétiner l’accord. Cette manœuvre cousue de fil blanc en dit long sur la mauvaise foi de ses auteurs.
En ce moment particulièrement sensible, le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) et le Front National Pour la Défense de la Démocratie (FNDD) réaffirment :
1- Leur attachement indéfectible à l’accord de Dakar et leur disponibilité constante à en appliquer toutes les clauses.
2- Leur appréciation positive du communiqué publié le 23 juin 2009 par le Groupe de Contact International.
3- Leur surprise de voir cette mesure se référer à l’Accord de Dakar dont elle pourtant une violation évidente de la lettre et de l’esprit.
4- Leur rejet catégorique de toute décision unilatérale contraire à l’Accord de Dakar particulièrement la mesure dénommée « décret de convocation du collège électoral» qui émane d’une structure incompétente et qu’ils considèrent comme nulle et non avenue.
5- Leur rejet de toute responsabilité dans l’échec de cette solution consensuelle pourtant appelée de tous ses vœux par l’ensemble du peuple mauritanien.
6- leur appel au peuple mauritanien à se mobiliser encore plus, afin d’assurer la réussite de l’Accord de Dakar et de s’orienter vers l’organisation d’une élection transparente dans un cadre légal et consensuel, loin de toute manœuvre désespérée et des manipulations suspectes.
Nouakchott 24 juin 2009
Le Rassemblement des Forces Démocratiques Le Front National pour la Défense de la Démocratie.
|